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Débat de haut niveau du Conseil des droits de l’homme : les hauts dignitaires continuent de se pencher sur les crises actuelles intéressant les droits de l’homme

Compte rendu de séance

 

Les crises liées aux droits de l’homme, y compris les crises sanitaire, environnementale et migratoire actuelles, ont de nouveau été au centre des interventions faites cet après-midi au deuxième jour du débat de haut niveau du Conseil des droits de l’homme. Il est essentiel de préserver les valeurs du multilatéralisme et de la coopération internationale, en particulier dans le contexte de la pandémie actuelle et de ses bouleversements économiques et politiques, a-t-il été souligné.

Si plusieurs intervenants ont fait part des mesures que leurs gouvernements ont prises pour faire face à la pandémie de COVID et en alléger les conséquences socioéconomiques et sanitaires, un ministre a déploré que les nations les plus riches de l'Occident tentent d’accaparer les moyens de lutter contre la maladie. « Privilégier les intérêts mesquins au détriment du bien-être général entraînera de plus grandes souffrances et plus de décès », même dans les pays industrialisés, a-t-il mis en garde.

Prés d’une trentaine de hauts dignitaires ont pris la parole cet après-midi.

Sont intervenus : les Ministres des affaires étrangères du Bangladesh, du Népal, de la Croatie, de l’Indonésie, de Saint-Marin, de Chypre, de l’Équateur, de la Tunisie, de la Serbie, de Cuba, de la Nouvelle-Zélande, de Sri Lanka, de l’Iraq, d’El Salvador, de la Hongrie, de l’Ukraine et de l’Ordre souverain de Malte, ainsi que le Second Vice-Ministre des affaires étrangères de la République de Corée et les Ministres adjoints des affaires étrangères de l’Egypte et du Paraguay.

Ont également fait des déclarations le Ministre de l’intérieur et du patrimoine culturel de Zimbabwe ; la Ministre des affaires parlementaires et de la gouvernance du Guyana ; la Ministre des droits de l’homme du Pakistan ; le Chef de la Commission des droits de l’homme de l’Arabie saoudite ; le Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ; le Directeur général de la Communauté du Pacifique ; le Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique ; la Secrétaire générale du Conseil de l’Europe ; ainsi que la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

 

Le Conseil poursuivra demain matin, dès 9 heures, son débat de haut niveau.

 

Suite du débat de haut niveau

M. KAZEMBE KAZEMBE, Ministre de l’intérieur et du patrimoine culturel et Ministre par intérim de la justice et des affaires parlementaires et juridiques du Zimbabwe, a indiqué qu’à l’instar d’autres pays, le sien a adopté diverses stratégies d'intervention pour contrôler la propagation du coronavirus, allant de mesures de confinement à la limitation des rassemblements. Actuellement, un plan d'achat de vaccins est à un stade avancé, avec pour objectif de vacciner au moins 60% de la population zimbabwéenne en vue d'obtenir l'immunité collective, a-t-il ajouté. Les travailleurs de première ligne, les personnes âgées et les personnes ayant des comorbidités seront prioritaires dans la première phase du programme de vaccination, a-t-il précisé.

M. Kazembe a également indiqué que le Zimbabwe aspire à devenir un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure grâce à la mise en œuvre de la feuille de route pour le développement intitulée « Vision 2030 ». Des progrès significatifs ont été accomplis dans divers domaines, notamment l'assainissement budgétaire, le rétablissement de la politique monétaire ou encore la stabilisation du taux de change, a-t-il souligné. Des réformes de la gouvernance ont également été entreprises, de même qu’un réengagement avec la communauté internationale, afin de faciliter les investissements et le développement des infrastructures. Cependant, le Zimbabwe est toujours victime de « sanctions illégales » qui l’empêchent de répondre à ses obligations vis-à-vis de son peuple et dont son Gouvernement continue de demander la levée, a souligné le Ministre.

MME NATALIA KANEM, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a souligné que la pandémie de COVID-19 menaçait de faire reculer la santé et les droits des femmes, y compris les droits en matière de sexualité et de procréation, qui sont de plus en plus contestés. En outre, la montée de la violence et le recul des droits de l'homme mettent en péril les acquis durement obtenus par les femmes. La Directrice exécutive a assuré que le Fonds qu’elle dirige ne reculerait pas sur les droits et les choix des femmes et des filles.

Mme Kanem a ensuite indiqué que le FNUAP avait concentré ses engagements sur le financement et les programmes visant à atteindre, d'ici 2030, « zéro besoin non satisfait de contraception », « zéro décès maternel évitable » et « zéro violence et pratique sexiste néfaste » telles que le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines. Mme Kanem a prié les États de soutenir fermement la santé et les droits sexuels et procréatifs afin d’envoyer un message clair, à savoir que la santé et les droits sexuels et procréatifs, de même que l'égalité des sexes, sont essentiels pour parvenir à un développement durable qui ne laisse personne sur le bord du chemin.

MME GAIL TEIXEIRA, Ministre des affaires parlementaires et de la gouvernance du Guyana, a déclaré que face à la pandémie de COVID-19, le Gouvernement de son pays avait amélioré l'accès aux services sociaux, y compris pour ce qui est des services de soutien en matière de santé mentale, et appliqué une politique stricte de non-discrimination. Le Gouvernement guyanien a également multiplié les centres de dépistage dans toutes les régions, en particulier dans les communautés rurales et indigènes, a-t-elle ajouté. Le Guyana s’efforce en outre de parvenir à la vaccination de toute la population d'ici la fin de l'année, a-t-elle indiqué.

Le Gouvernement doit cependant faire face aux effets du changement climatique qui menacent de faire échouer ses efforts pour garantir au peuple le plein exercice du droit au développement, a poursuivi la Ministre. Malgré les difficultés des cinq dernières années, qui ont vu la démocratie menacée, et plus particulièrement au cours des cinq mois qui ont suivi les élections du 2 mars 2020, la démocratie a finalement prévalu au Guyana, a par ailleurs souligné la Ministre. Elle a exprimé la gratitude de son pays aux Nations Unies et aux partenaires internationaux qui se sont solidarisés avec le Guyana « contre la revendication illégale de la République bolivarienne du Venezuela sur une partie du territoire souverain guyanais ».

MME SHIREEN MAZARI, Ministre des droits de l'homme du Pakistan, a déclaré que les temps étaient sombres pour les droits de l'homme dans le monde, avec notamment des situations graves dans les territoires occupés, l’islamophobie et les débats sur la laïcité. Le Pakistan a, pour sa part, fait des progrès en différentes matières, notamment en ce qui concerne les droits des enfants et des femmes et l’édification d’une société plus harmonieuse, a-t-elle affirmé. Il y a en outre dans ce pays une baisse significative de la pauvreté et des inégalités, a-t-elle ajouté.

La Ministre pakistanaise des droits de l’homme a ensuite accusé l’Inde d’avoir profité de la pandémie de COVID-19 pour accélérer son plan de colonisation et d’occupation du Jammu-et-Cachemire. Pas moins de trois millions de non-Cachemiris ont reçu la nationalité cachemirie, leur permettant ainsi de s’installer et de travailler de manière permanente dans ce « territoire occupé », a-t-elle indiqué. Du fait de ce « régime fasciste », a-t-elle poursuivi, huit millions de Cachemiris vivent aujourd’hui dans une « cage à ciel ouvert » qui est « le plus grand camp de concentration au monde », a affirmé la Ministre pakistanaise. Non seulement l’Inde se livre à du terrorisme d’État, mais elle mène également des activités nucléaires dans le sous-continent, ainsi qu’une campagne de désinformation contre le Pakistan, a-t-elle insisté. Les deux rapports du Haut-Commissariat aux droits de l’homme sur le Jammu-et-Cachemire ne doivent pas rester sans réponse, a-t-elle déclaré, appelant le Conseil à suivre les recommandations de ces rapports, à créer un mandat de rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Jammu-et-Cachemire et à demander un accès à ce « territoire occupé ». L’inaction n’est pas une action, sous peine de conforter les « agresseurs » dans leurs actions, a conclu Mme Mazari.

M. A.K. ABDUL MOMEN, Ministre des affaires étrangères du Bangladesh, a déclaré que le Bangladesh attache une grande importance aux travaux du Conseil des droits de l'homme, en tant que principal organe des Nations Unies pour la promotion et la protection des droits de l'homme dans le monde. Il souhaite que le Conseil émerge comme une forteresse inviolable pour défendre les droits de l'homme sur la base des principes d'universalité, d'impartialité, d'objectivité et de non-sélectivité. Un dialogue et une coopération authentiques doivent être maintenus dans l'intérêt de tous, a-t-il dit.

Poursuivant son intervention, le Ministre a affirmé que dans le cadre de son engagement indéfectible en faveur des droits de l'homme et du respect de la dignité humaine, son pays continue de fournir un abri à plus d'un million de Rohingyas persécutés. Le Bangladesh fait de son mieux pour assurer la sûreté et la sécurité des Rohingyas, a-t-il ajouté. Mais, a-t-il insisté, nous ne devons pas oublier que les Rohingyas sont des ressortissants du Myanmar et qu’ils doivent retourner au Myanmar. Le problème des Rohingyas est créé par le Myanmar et la solution leur appartient également. Nous demandons au Myanmar de coopérer pleinement avec tous les mécanismes du Conseil, y compris le Rapporteur spécial, a conclu le Ministre.

M. JOSEP BORRELL FONTELLES, Haut Représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-Président de la Commission européenne, a d’abord regretté que la pandémie de COVID-19 ait accéléré l'érosion du tissu démocratique. L’Union européenne vient de commencer à appliquer son nouveau plan d'action en faveur des droits de l'homme et de la démocratie et a mis en place un régime global de sanctions, a-t-il rappelé.

Le Haut Représentant a par ailleurs dénoncé « une répression inacceptable contre des manifestants pacifiques » en Fédération de Russie. L’Union européenne, a-t-il ajouté, condamne la décision des autorités russes de condamner M. Navalny. Elle déplore en outre l'usage disproportionné de la force contre des manifestants et des journalistes, et rejette les pressions juridiques exercées sur la société civile indépendante, les défenseurs des droits de l'homme et les voix politiques indépendantes. S’agissant du Bélarus, M. Borrell a condamné la violence disproportionnée des autorités de l'État à l'encontre des manifestants pacifiques, y compris le recours systématique à la torture. M. Borrell a ensuite appelé la Chine à respecter ses obligations en matière de respect et de protection des droits de l'homme, notamment pour ce qui est des droits des personnes appartenant à des minorités au Xinjiang, au Tibet et en Mongolie intérieure. Il a en outre fait part des préoccupations de l’Union européenne s’agissant de la situation au Tigré (en Éthiopie) ainsi qu’au Myanmar.

M. PRADEEP KUMAR GYAWALI, Ministre des affaires étrangères du Népal, a salué les efforts de certains pays, comme la Chine, pour élaborer des vaccins contre la COVID-19. Il a ensuite assuré de l’engagement sans faille de son pays envers la protection des droits de l’homme. Le Népal a ainsi ratifié sept des neuf principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, a-t-il fait valoir. La discrimination sous toutes ses formes est interdite au Népal et la peine de mort a été abolie dans le pays, a-t-il souligné. En outre, le Népal dispose enfin d’une institution nationale de droits de l’homme conforme aux Principes de Paris, a-t-il ajouté.

Les autorités népalaises agissent également pour que les femmes et les filles puissent exercer leurs droits : plus de 40% des élus locaux sont des élues, a mis en avant le Ministre népalais des affaires étrangères. La sécurité, la dignité et le bien-être sont les priorités du Gouvernement népalais, a-t-il souligné. Il a en outre indiqué que l’impact du réchauffement climatique inquiète beaucoup le Népal. Par ailleurs, a-t-il poursuivi, la Commission de vérité et la Commission des personnes disparues enquêtent dans le cadre du processus de justice transitionnelle qui est en cours. Enfin, le Gouvernement népalais est en train d’examiner le résultat de l’Examen périodique universel (EPU) auquel le pays s’est prêté récemment.

M. GORDAN GRLIĆ RADMAN, Ministre des affaires étrangères et européennes de la Croatie, a d’abord relevé que la pandémie de COVID-19 avait profondément affecté tous les aspects de notre vie, y compris l'économie et les systèmes de soins de santé, avec des répercussions négatives sur les droits de l'homme partout dans le monde. « Dans notre détermination à reconstruire en mieux », a-t-il déclaré, « nous devons maintenir les droits de l'homme au cœur de nos actions ». Le Ministre croate a dit soutenir les efforts du Secrétaire général des Nations Unies dans son Appel à l'action en faveur des droits de l'homme et son leadership en vue de placer les droits de l'homme au cœur de la riposte à la pandémie.

Les défis mondiaux exigent des solutions multilatérales, comme le montre le soutien impressionnant apporté à la résolution de l'Assemblée générale sur la riposte à la pandémie de coronavirus, menée par l'Afghanistan et la Croatie, a ajouté M. Grlić Radman. Cette résolution donne des lignes directrices pour la reconstruction post-pandémique et souligne le rôle des femmes dans le processus de reprise mondiale, a-t-il précisé. Le Ministre croate a enfin souligné que les manifestations pacifiques apportent une contribution positive aux sociétés démocratiques et diverses, et a condamné les limitations à la liberté de réunion, d'association et d'expression.

MME RETNO LESTARI PRIANSARI MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a observé que la COVID-19 avait eu des répercussions négatives sur les droits de l’homme dans le monde. Elle a regretté l’inégalité d’accès aux vaccins dans le monde et a estimé qu’il fallait renforcer le rôle que joue le Conseil en matière de droit à la santé pour tous et d’accès aux vaccins. Toutes les résolutions pertinentes du Conseil et toute déclaration présidentielle pertinente doivent viser la réalisation de cet engagement, a insisté la Ministre. Le multilatéralisme doit triompher sur le nationalisme dans ce domaine, a-t-elle souligné. Il faut faire avancer le projet Covax de manière solidaire, a-t-elle ajouté.

Le Conseil doit faire en sorte que soient respectés les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, a poursuivi la Ministre indonésienne des affaires étrangères, avant d’ajouter qu’il faut mettre fin aux violences, ainsi qu’au blocus et aux colonies de peuplement illégales. La Ministre s’est par ailleurs dite préoccupée par la situation au Myanmar et a affirmé que la communauté internationale ne devait ménager aucun effort pour assurer une démocratisation inclusive de ce pays.

M. LUCA BECCARI, Ministre des affaires étrangères, de la coopération économique internationale et des télécommunications de Saint-Marin, a jugé essentiel de préserver les valeurs du multilatéralisme et de la coopération internationale, en particulier dans le contexte de la pandémie actuelle et de ses bouleversements économiques et politiques. Cette coopération doit se faire dans le but de protéger les plus vulnérables, notamment les femmes qui ont vu au cours de cette pandémie le taux de violences conjugales augmenter. Il faut répondre à l’Appel du Secrétaire général des Nations Unies en faveur des droits de l'homme, a poursuivi le Ministre, ajoutant que son pays y est disposé. Il a par ailleurs rappelé le soutien historique de Saint-Marin à l’abolition de la peine de mort. Saint-Marin est le premier pays d’Europe à avoir aboli cette peine, a-t-il rappelé, appelant les États qui ne l’ont pas encore fait à suivre cette voie.

M. NIKOS CHRISTODOULIDES, Ministre des affaires étrangères de Chypre, a déclaré que son pays avait pour priorités, notamment, la parité entre les sexes, la lutte contre la traite des êtres humains et la protection des droits culturels. Pour Chypre, la communauté internationale doit répondre à l’Appel du Secrétaire général en faveur des droits de l’homme et s’engager dans la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Le monde est confronté à d’innombrables défis qui méritent l’attention du Conseil, notamment pour ce qui est des flux de migrants à destination de l’Europe, passant par l’est de la Méditerranée, a poursuivi le Ministre. Ainsi, depuis quatre ans, Chypre est, dans l’Union européenne, le pays qui a reçu le plus de demandes d’asile par rapport à sa population. Chypre est convaincue que le seul moyen de protéger les droits de l’homme est de respecter le droit international et de renforcer le dialogue. Le rapport de la Haute-Commissaire aux droits de l’homme sur la question des droits de l’homme à Chypre devrait couvrir de manière plus adéquate les conséquences de la division forcée de l’île, a par ailleurs estimé le Ministre chypriote. Il a indiqué que le Président de Chypre participerait bientôt à la réunion informelle « cinq + ONU », convoquée par le Secrétaire général, avec pour objectif de reprendre les négociations en vue d’une solution durable aux problèmes de Chypre, a fait savoir M. Christodoulides.

M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA, Ministre des affaires étrangères de l’Equateur, a tenu à souligner l'importance de se réunir à un moment aussi critique, près d'un an après le début de la pandémie de COVID-19 qui a définitivement transformé la façon de relever les défis qu'elle pose, en termes de développement, de sécurité et de droits de l’homme. Le Ministre a ensuite annoncé que, lors de cette session du Conseil, l'Équateur présenterait un projet de résolution intitulé « Garantir le droit à la santé grâce à un accès universel et équitable aux vaccins dans la réponse aux pandémies et à d'autres urgences de santé ». Ce projet de résolution est présenté compte tenu des écarts entre les pays en termes d’accès aux vaccins contre le COVID-19 et compte tenu du grave impact sanitaire, social et économique auquel le monde s’expose si la tendance actuelle en matière d'acquisition, d'attribution et de distribution du vaccin persiste.

D'autre part, et également dans le cadre de la réponse post-pandémique, l'Équateur continuera de promouvoir l'élaboration et la mise en œuvre de normes internationales sur les entreprises et les droits de l'homme, a indiqué le Ministre.

M. OTHMAN JERANDI, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a affirmé que la Tunisie a fait de grands progrès dans le développement du cadre législatif et institutionnel du système des droits de l'homme, malgré la phase de transition délicate et les défis sécuritaires, politiques, économiques et sociaux qu'elle a rencontrés, et malgré la difficulté de la situation régionale, ses complexités et ses répercussions directes à l’intérieur du pays. La Constitution de la Deuxième République de 2014 garantit des droits et libertés fondés sur le principe de la citoyenneté, a fait observer le Ministre. La Tunisie croit au rôle central des femmes dans la construction démocratique, pour parvenir à la paix sociale et au développement durable, a-t-il ajouté. La Constitution reconnaît la pleine égalité entre les sexes et le principe de parité et d'égalité des chances et oblige l'État à consolider les acquis des femmes tunisiennes à travers l'histoire de manière irréversible, a-t-il précisé.

Le Ministre a insisté sur le fait que les vaccins contre la COVID-19 doivent être accessibles à tous sans distinction. Les bailleurs de fonds et les institutions financières doivent faire en sorte d’alléger le service de la dette voire d’ « effacer l’ardoise » en faveur des pays en voie de développement de manière à ce que les pays n’aient pas à faire face à un dilemme : payer la dette ou prendre des mesures pour se relever de la dette, a en outre indiqué le Ministre tunisien.

M. NIKOLA SELAKOVIC, Ministre des affaires étrangères de la République de Serbie, a notamment déclaré que son pays attachait une importance particulière à la recherche d'une solution durable à la question des déplacements prolongés en Serbie, tant en ce qui concerne les réfugiés de Bosnie-Herzégovine et de Croatie que les personnes déplacées du Kosovo et Metohija (y compris les personnes dites déplacées à l'intérieur du Kosovo et Metohija). Plus de vingt ans après l'établissement de la présence internationale au Kosovo et Metohija, a déploré M. Selaković, on compte encore environ 200 000 personnes déplacées à l'intérieur de la République de Serbie qui ont été forcées de fuir la province du sud de la Serbie en raison des persécutions et des menaces.

La Serbie, a poursuivi le Ministre, accorde aussi une importance particulière à la coopération avec la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), dont la présence et l'activité sont d'une importance capitale pour la République de Serbie. Le Ministre a estimé nécessaire de poursuivre les activités de la MINUK dans un cadre non diminué et avec un mandat inchangé, y compris dans le domaine de la protection des droits de l'homme – domaine qui, dans le cas de la population serbe du Kosovo et Metohija, est une question de survie.

M. BRUNO EDUARDO RODRÍGUEZ PARRILLA, Ministre des affaires étrangères de Cuba, a souligné que l'existence d'un système de soins de santé gratuit, de qualité et à couverture universelle avait permis à son pays de lutter contre la pandémie avec des résultats positifs. Aujourd'hui, Cuba dispose de quatre vaccins potentiels contre la COVID-19 et espère être en mesure de vacciner toute sa population cette année. Le Ministre a déploré que les nations les plus riches de l'Occident tentent d’accaparer les moyens de lutter contre la maladie. « Privilégier les intérêts mesquins au détriment du bien-être général entraînera de plus grandes souffrances et plus de décès », même dans les pays industrialisés, a mis en garde le Ministre.

M. Rodríguez Parrilla a ajouté que son pays avait continué de progresser, en dépit du blocus imposé par les États-Unis et « durci à l'extrême par l'administration sortante de Donald Trump ». L'exemple le plus récent de ce durcissement a été l'inclusion de Cuba dans la « liste unilatérale et fallacieuse d’États qui parrainent le terrorisme », a dénoncé le Ministre. Il a ajouté que Cuba avait donné la preuve irréfutable de son engagement ferme en faveur de la protection des droits de l'homme de son peuple et des autres peuples du monde, et a jugé inacceptable la « manipulation d’une noble cause au service d'intérêts politiques ».

MME NANAIA MAHUTA, Ministre des affaires étrangères de la Nouvelle-Zélande, a déploré que la pandémie ait été utilisée par certains États comme un prétexte pour limiter les droits démocratiques tels que la liberté d'expression et de réunion. La Ministre néo-zélandaise a d’autre part rappelé que les conflits en Syrie et au Yémen entraînaient de graves violations des droits de l'homme. De même, la Nouvelle-Zélande juge préoccupantes les violations des droits de l'homme des Rohingyas et des Ouïghours. Par ailleurs, les défis récents posés aux élections libres et équitables et aux normes démocratiques sont extrêmement préoccupants et requièrent l'attention de la communauté internationale. Le coup d'État militaire au Myanmar en est un exemple évident, a indiqué Mme Mahuta.

Le système international des droits de l'homme fonctionne mieux lorsque les États s'engagent ouvertement et lorsque tous participent et coopèrent, a ensuite fait observer la Ministre. C’est pourquoi, a-t-elle ajouté, la Nouvelle-Zélande se félicite de l'annonce du Président Biden selon laquelle les États-Unis renoueraient avec le Conseil des droits de l'homme. Mme Mahuta a enfin indiqué que son pays s’engagerait activement – entre autres – sur les questions relatives aux peuples autochtones, en s’appuyant sur sa riche expérience en la matière.

M. DINESH GUNAWARDENA, Ministre des affaires étrangères de Sri Lanka , a rappelé que les « forces armées héroïques de Sri Lanka » avaient neutralisé les LTTE en 2009, après trois décennies de conflit. Le Gouvernement sri-lankais a agi en état de légitime défense pour protéger l'État unitaire, la souveraineté et l'intégrité territoriale de Sri Lanka contre « l'organisation terroriste séparatiste la plus impitoyable du monde », a-t-il affirmé.

Le Ministre a dénoncé les « forces hégémoniques » qui se sont entendues contre Sri Lanka en présentant contre ce pays une résolution sans fondement qui a été rejetée grâce au soutien de nations amies – des nations amies qui restent aux côtés du Sri Lanka même aujourd'hui. D'autres résolutions ont été présentées à ce Conseil pour des motifs purement politiques, a-t-il insisté.

Sri Lanka a fourni au Haut-Commissariat aux droits de l’homme, en décembre 2020 et en janvier 2021, des mises à jour détaillées concernant les progrès dans la mise en œuvre des engagements pris par Sri Lanka, a rappelé le Ministre, mettant en avant la continuité des mécanismes existants, la nomination d'une commission d'enquête spéciale dirigée par un juge de la Cour suprême, la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, ou encore les progrès faits dans le domaine du retour à la terre et du déminage. Il est regrettable qu'en dépit de l'esprit de coopération dont a fait preuve Sri Lanka à l’égard du Haut-Commissariat aux droits de l’homme et de ses mécanismes, les « éléments » œuvrant contre Sri Lanka aient l'intention de déposer une autre résolution spécifique à un pays sur la base du rapport du Haut-Commissariat. Ce rapport, rejeté par Sri Lanka, a élargi de manière injustifiée sa portée et son mandat, incorporant de nombreuses questions de gouvernance et des questions qui sont essentiellement nationales, a affirmé le Ministre.

M. FOUAD HUSSEIN, Ministre des affaires étrangères de l’Iraq, a déclaré qu’en réponse aux manifestations pacifiques dont son pays avait été témoin en octobre 2019 – appelant à la réforme du système politique et à la lutte contre la corruption –, le Gouvernement avait lancé des poursuites contre les policiers qui avaient bafoué les droits des manifestants en en blessant ou en en tuant plusieurs. Conformément aux lois en vigueur, une commission d'enquête constituée sur ordre du commandant en chef des forces armées continue d'enquêter sur ces violations, tandis que le Gouvernement a pris des mesures préventives afin de garantir l'exercice de la liberté d'expression d'opinion, conformément à la Constitution, a indiqué le Ministre.

M. Hussein a également fait savoir que son Gouvernement œuvrait au transfert pacifique du pouvoir et à la formation d'un nouveau parlement et d'un nouveau gouvernement, en achevant les préparatifs logistiques pour la tenue rapide, transparente et équitable des élections le 10 octobre prochain. En outre, une nouvelle haute commission électorale a été créée, le Gouvernement ayant en outre demandé à l'ONU de mener des observations électorales pour garantir l'intégrité des élections. Le Ministre a aussi informé le Conseil des mesures prises en Iraq pour faire face à la pandémie de COVID-19 et assurer la vaccination de la population.

MME ALEXANDRA HILL TINOCO, Ministre des affaires étrangères d’El Salvador, a souligné qu’à l’instar des autres gouvernements, le sien avait pris des mesures pour réponde à la pandémie. Toutes les actions menées dans ce cadre sont fidèlement conformes à la fois aux dispositions juridiques nationales et au droit international, ainsi qu’aux principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, a-t-elle assuré. El Salvador est préparé, avec des lieux appropriés, pour vacciner sa population, a ajouté la Ministre, indiquant que la semaine dernière, un premier lot de vaccins destiné au personnel de première ligne avait été reçu. Le Gouvernement garantira la disponibilité mais aussi la gratuité de tous vaccins à venir, a précisé la Ministre.

La Ministre des affaires étrangères a rappelé que conformément à ses engagements dans le domaine des droits de l'homme, El Salvador s’était présenté, le 4 novembre 2019, devant le Conseil des droits de l'homme pour se soumettre au troisième cycle de l'Examen périodique universel (EPU). Elle a assuré que le Gouvernement salvadorien a parcouru un long chemin, mais qu’il sait aussi que l’État a encore du mal à s’acquitter pleinement de ses obligations. Pour cette raison, El Salvador réaffirme sa volonté de maintenir la collaboration avec les mécanismes internationaux de protection des droits de l'homme, a conclu la Ministre.

M. PÉTER SZIJJÁRTÓ, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Hongrie, a dit regretter qu’à l’inverse de l’esprit qui animait sa création, le Conseil des droits de l'homme prêtent aujourd’hui de plus en plus le flanc aux critiques en raison de la sélectivité et de la politisation qui animent ses travaux. Le Conseil est devenu un forum où les États sont critiqués et montrés du doigt et, ce faisant, il ne remplit plus sa mission, a insisté le Ministre. Pour cette raison, la Hongrie regrette qu’une fois de plus, au cours de cette session, le Conseil sera appelé à traiter du point 7 de son ordre du jour, relatif à la situation des droits de l'homme dans les territoires arabes occupés – un moment au cours duquel Israël sera pointé du doigt. La Hongrie soutient Israël et reste opposée à cette approche biaisée. Elle estime en outre qu’Israël a le droit de se défendre, a insisté le Ministre hongrois.

M. Szijjártó a ensuite affirmé que son pays n’est pas opposé à la migration tant qu’elle est conforme au droit international. Le pays rejette en revanche l’idée selon laquelle la migration en tant que telle relèverait d’un droit de l'homme à part entière et que les migrants auraient le droit de s’installer « là où bon leur semble ». Les États ont le droit et le devoir de protéger leurs frontières et leurs populations et ceux qui le font ne devraient donc pas être montrés du doigt par le Conseil, a conclu le Ministre hongrois.

M. DMYTRO KULEBA, Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, a dénoncé les violations graves des droits de l’homme subies depuis l’agression de l’armée russe en 2014, soulignant que plus de 14 000 personnes ont été tuées ces sept dernières années et qu’1,5 million de personnes ont dû fuir leur habitation. La liste des otages politiques ne cesse de croître, a-t-il poursuivi, ajoutant que les prisonniers se voient priver d’accès aux soins, y compris dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Moscou utilise d’ailleurs cette pandémie pour restreindre l’accès aux « territoires occupés », a insisté le Ministre. La Fédération de Russie doit mettre en œuvre les mesures provisoires ordonnées par la Cour internationale de Justice, qui obligent notamment la Fédération de Russie à assurer l’éducation en ukrainien, a-t-il demandé. L’Ukraine propose un nouveau format de consultations pour mettre fin à « l’occupation russe », à savoir la plate-forme de Crimée – aux activités de laquelle M. Kuleba a invité toutes les parties intéressées à participer.

Le respect des droits de l’homme n’a pas toujours été retenu comme critère obligatoire pour les candidats au Conseil, a regretté le Ministre. Il faut travailler pour assurer la crédibilité et la légitimité du Conseil, pour agir et faire face aux situations critiques de par le monde, a-t-il souligné.

M. AWWAD BIN SALEH AL-AWWAD, Chef de la Commission des droits de l’homme de l’Arabie saoudite, a indiqué que son pays avait adopté, ces dernières années, quelque 90 réformes dans le domaine des droits de l’homme, dans le cadre de la Vision 2030 du Royaume. Ces réformes représentent un progrès important pour l’état de droit, la justice et les droits de l’homme, a-t-il assuré. L’Arabie saoudite a ainsi codifié les préceptes de l’islam compte tenu des normes du droit international, a-t-il indiqué, avant de faire valoir qu’en 2020, la Cour suprême avait abrogé la peine de flagellation. Quant aux droits de la femme, ils ont connu des progrès très importants grâce à la modification des lois sur les documents de voyage, sur l’état civil et sur le travail, a ajouté le Chef de la Commission des droits de l’homme.

Le Gouvernement saoudien a pris des mesures pour atténuer les effets de la pandémie de COVID-19, a-t-il poursuivi. Ainsi, par décret royal, toutes les personnes atteintes de la COVID-19, résidentes ou étrangères, au bénéfice d’un statut légal ou non, doivent-elles être prises en charge. M. Al-Awwad a ensuite déclaré que l’Arabie saoudite avait contribué à la stabilité au Yémen en neutralisant les « milices houthistes terroristes soutenues financièrement et militairement par l’Iran », qui ont lancé des centaines de missiles et de drones contre l’Arabie saoudite. Le Chef de la Commission des droits de l’homme de l’Arabie saoudite a fait part du soutien de son pays à la cause du peuple palestinien et a dénoncé les violations des droits de l’homme subies par les Rohingyas.

M. CHOI JONG-MOON, Second Vice-Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, a déclaré que le Conseil doit continuer à faire face à la sombre réalité induite par la pandémie de COVID-19. Le virus a laissé des blessures et des cicatrices profondes dans le monde entier, notamment la perte de nombreuses vies, des inégalités économiques et sociales croissantes, la haine et la discrimination, a-t-il souligné. Le Conseil doit également offrir des conseils fondés sur les droits pour le monde post-COVID-19, car il est à craindre que la reprise après la pandémie ne soit inégale et fragmentée, a-t-il poursuivi. Sans un rétablissement inclusif basé sur des vaccins et des traitements accessibles, l’ensemble du monde restera vulnérable, a-t-il averti.

Le Gouvernement de la République de Corée souhaite appeler l’attention du Conseil sur les technologies nouvelles et émergentes et leurs répercussions sur les droits de l'homme, a par ailleurs indiqué le Second Vice-Ministre des affaires étrangères. Une autre question urgente que le Conseil doit traiter est la violence sexuelle dans les situations de conflit et d'après-conflit, a-t-il ajouté. La triste réalité est que la violence sexuelle continue d'être utilisée comme tactique de guerre et comme moyen de torture et de terreur, a-t-il insisté, appelant à ne pas oublier les victimes et les survivants de cette violence. Les générations actuelles et futures devraient tirer des leçons précieuses de l’expérience douloureuse de celles que d’aucuns qualifient de « femmes de réconfort », victimes de la Seconde Guerre mondiale. La tragédie des « femmes de réconfort » doit être abordée comme une question de droits humains universels, et la répétition de violations aussi graves des droits humains dans les conflits doit être évitée. Le Gouvernement coréen continuera à chercher à restaurer la dignité et l'honneur des « femmes de réconfort ».

M. ALAA ROUSHDY, Ministre adjoint des affaires étrangères de l’Egypte, a déclaré que son pays avait travaillé constructivement avec le Conseil des droits de l'homme : il a en effet coopéré à l’EPU, lancé des invitations aux titulaires de mandats de procédures spéciales et répondu avec célérité à un certain nombre de plaintes, même dans le contexte de la COVID-19. L’Egypte travaille également avec d’autres délégations et a parrainé un certain nombre de résolutions et d’initiatives visant la promotion et la protection des droit de l'homme, a-t-il ajouté.

Le Ministre adjoint a ensuite rappelé que lorsque le Conseil avait été créé, il l’avait été dans l’idée d’un dialogue, de la coopération, de l’échange des expériences et du respect des États et des valeurs culturelles et religieuses ; or, aujourd’hui, tel n’est plus le cas, a-t-il déploré. Certains se servent du Conseil et en détournent les travaux pour servir leurs propres objectifs politiques ; ils refusent le dialogue, cherchent la confrontation, créent des coalitions pour imposer des concepts non internationalement admis ou imposer des sanctions, a dénoncé M. Roushdy, appelant ces États à renoncer à ces pratiques « non constructives ».

M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS, Ministre adjoint des affaires étrangères du Paraguay, a évoqué la candidature du Paraguay au Conseil des droits de l'homme pour la période 2022-2024 en indiquant que son pays entend y apporter des propositions créatives pour renforcer l'efficacité des travaux du Conseil et de ses mécanismes et procédures, dans un cadre de respect et d'égalité entre les États. Il a d’autre part mentionné la coopération constante de son pays avec les mécanismes de protection des droits de l’homme, faisant notamment valoir l’invitation adressée aux titulaires de mandat. Le Paraguay, a-t-il ajouté, est prêt à fournir une coopération technique basée sur l'expérience nationale de pointe représentée par SIMORE Plus - un outil intégrant la dimension du développement durable et un mécanisme de participation de la société civile.

Le Ministre adjoint des affaires étrangères a en outre rappelé que son pays avait présenté son rapport national pour le troisième cycle de l'EPU et qu’en mai prochain, le Paraguay se soumettrait au processus d'évaluation de la situation des droits de l'homme dans le pays dans le cadre de ce mécanisme.

M. ALBRECHT FREIHERR VON BÖSELAGER, Grand Chancelier et Ministre des affaires étrangères de l'Ordre souverain de Malte, a fait observer que la pandémie de COVID-19, avec ses effets dévastateurs sur la santé et l'économie de nombreux pays, s'ajoute aux tensions et conflits mondiaux, aux problèmes croissants de famine, à la dégradation de l'environnement, à la question des réfugiés et de ceux qui fuient la guerre, au terrorisme, à la faim et aux nombreuses formes de violence qui humilient et portent atteinte à la dignité humaine. Une distribution mondiale rapide et généralisée du vaccin est non seulement un impératif éthique, mais aussi un impératif sanitaire et clinique car il est le meilleur moyen d'arrêter la pandémie, a ajouté le Grand Chancelier.

La protection des droits des minorités - souvent sujettes à la discrimination et à la persécution - reste un impératif à un moment où la logique du pouvoir, du nationalisme et du populisme se développe au détriment de la logique du dialogue, a-t-il poursuivi. La migration est un phénomène mondial qui nécessite une approche coordonnée et transnationale, a-t-il également souligné. Elle reste une préoccupation majeure de l'Ordre souverain de Malte, tant au niveau diplomatique qu'au niveau des opérations de sauvetage en mer et de l'assistance dans les pays d'origine, de transit et de destination. Le Grand Chancelier a dénoncé les mauvais traitements honteux que subissent les migrants dans les « déplorables camps délabrés afin de décourager l'arrivée d'autres migrants dans le Sud de l’Europe ».

M. STUART MINCHIN, Directeur général de la Communauté du Pacifique, a estimé nécessaire d’adopter une approche du développement plus contextualisée et axée sur la communauté. La pandémie de COVID-19 a révélé certaines lacunes dans l'approche de la communauté internationale pour travailler ensemble sur ces questions et la Communauté du Pacifique pense avoir des réponses qui peuvent aider à combler ces lacunes, a-t-il indiqué. Au sein de la Communauté, est adoptée une approche de développement centrée sur les personnes, a-t-il précisé, expliquant que « Talanoa » est un moyen de se réunir pour entendre des points de vue opposés dans une situation accueillante et sensible qui permet aux voix de la communauté de se faire entendre. La Communauté du Pacifique a adopté cette tradition et l'utilise comme base d’une approche centrée sur les personnes, a insisté M. Minchin, encourageant vivement les États Membres, les secrétariats et les agences des Nations Unies à s’inspirer de cette approche.

M. Minchin a par ailleurs rappelé qu'en mars 2020, au Samoa, avait eu lieu la 84ème session du Comité des droits de l'enfant. C’était la première fois qu’une telle session avait lieu en dehors de Genève ou de New York, a-t-il souligné.

M. YOUSEF AL OTHAIMEEN, Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a déclaré que la situation en Palestine est devenue « plus sombre encore » en raison de la « politique de colonisation imposée par Israël ». Les actes de ce pays constituent des crimes de guerre, a-t-il ajouté, affirmant qu’une action juridique et politique est urgente pour faire en sorte qu’Israël respecte le droit international et les conventions de Genève dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est.

De la même manière, la communauté internationale doit aider à la résolution du conflit au Jammu-et-Cachemire, a poursuivi le Secrétaire général de l’OCI. Elle doit également aider l’Azerbaïdjan à réaliser le retour des personnes déplacées dans la province du Haut-Karabagh, a-t-il ajouté. M. Othaimeen a ensuite déclaré que son Organisation soutenait les musulmans rohyngya du Myanmar, victimes de discriminations et de violences, et a souligné que les auteurs de ces actes devaient en répondre. L’OCI suit en outre avec attention le sort fait aux musulmans de Sri Lanka, empêchés, sous prétexte de pandémie de COVID-19, d’enterrer leurs morts selon le rite islamique.

Le Secrétaire général de l’OCI a par ailleurs indiqué que son Organisation était engagée dans un dialogue avec les autres religions dans le but de renforcer la coexistence pacifique. L’OCI a également crée un centre qui vise à lutter contre le radicalisme et l’extrémisme religieux. Ce centre est particulièrement actif sur les réseaux sociaux, où il envoie des messages positifs à l’endroit des jeunes, a conclu le Secrétaire général de l’OCI.

MME MARIJA PEJČINOVIĆ BURIĆ, Secrétaire générale du Conseil de l’Europe, a souligné qu’il il était important que les gouvernements s’attaquent à la crise de santé publique induite par la pandémie de COVID-19 au moyen de mesures efficaces qui respectent les normes juridiques communes, comme le réaffirme la Déclaration d’Athènes issue de la 130ème session du Comité des Ministres (2020) du Conseil de l’Europe. La Convention européenne des droits de l’homme, a rappelé la Secrétaire générale, s’applique à toutes les mesures prises par les États face à la crise de la COVID-19, qu’il s’agisse de l’instauration de l’état d’urgence ou de l’adoption de mesures exceptionnelles – mesures devant être proportionnées et limitées dans le temps.

Cependant, même en ces temps extraordinaires, des progrès sont possibles, a relevé Mme Pejčinović Burić. Ainsi, en ce qui concerne la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels, la Convention de Lanzarote a été ratifiée par tous les États membres du Conseil de l’Europe. Les membres progressent aussi sur les éléments d'un cadre pour l'application de l’intelligence artificielle, dans le prolongement des lignes directrices publiées le mois dernier sur l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale.

 

HRC21.012F