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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME TIENT UN DÉBAT GÉNÉRAL SUR LA MISE À JOUR ORALE DE LA HAUT-COMMISSAIRE

Compte rendu de séance
Il entend une allocution du Ministre des affaires étrangères du Venezuela

Le Conseil des droits de l'homme a tenu aujourd’hui son débat général sur la première mise à jour orale faite hier matin par la nouvelle Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Michelle Bachelet. Il a également entendu une déclaration du Ministre des affaires étrangères du Venezuela, M. Jorge Arreaza, qui a notamment affirmé que son pays était victime d’une agression économique et financière de la part des États-Unis et de l’Union européenne, qui bloquent dans leurs banques des fonds appartenant à son Gouvernement. Cette situation est comparable à celle du Chili en 1972 et 1973 et vise à faire fléchir l’économie du pays, a ajouté le Ministre.

Durant toute la journée, se sont succédées les déclarations de près de deux cents intervenants – membres de délégations d’États et d’organisations ou institutions régionales ou internationales*, ou représentants de la société civile**.

Les délégations ont adressé à Mme Bachelet leurs sincères félicitations pour sa nomination au poste de Haut-Commissaire aux droits de l'homme et l’ont assurée de leur plein soutien dans l’exercice de son mandat. Elles ont souligné que la nouvelle Haut-Commissaire possède l’expérience et les capacités nécessaires pour s’acquitter de la tâche qui lui est confiée à un moment particulièrement difficile pour les droits de l'homme, alors que ceux-ci se trouvent soumis à de fortes pressions à travers le monde. Dans ce contexte, un grand nombre de délégations ont réitéré leur soutien en faveur du multilatéralisme, qu’elles ont jugé indispensable pour faire face aux défis globaux auxquels le monde est actuellement confronté, s’agissant notamment des migrations et du terrorisme.

Un certain nombre de délégations ont toutefois estimé que le Haut-Commissariat ne respecte pas son mandat en promouvant certains droits au détriment d’autres. Au lieu de chercher la confrontation, le Haut-Commissariat devrait veiller à entretenir le dialogue et la coopération avec les États tout en respectant leur souveraineté et leurs spécificités, a-t-il été affirmé, certains déplorant que le premier discours de Mme Bachelet, hier à l’ouverture de cette 39ème session du Conseil, ait consisté à critiquer et montrer du doigt certains États seulement.

De nombreux pays ont fait part de leurs préoccupations s’agissant des situations qui prévalent actuellement au Nicaragua et au Venezuela. Certains ont fait part de leur soutien à la cause palestinienne. Ont également été évoquées, entre autres, les situations en Syrie et au Yémen.

Ont par ailleurs été largement dénoncées les restrictions imposées à la société civile dans de nombreux pays.

Les représentants de la société civile ont quant à eux attiré l’attention sur les situations de droits de l'homme prévalant dans de nombreux pays et dans diverses régions à travers le monde.


Le Conseil poursuivait ses travaux en fin de journée en engageant son débat interactif avec la Commission d’enquête sur le Burundi, qui présente son rapport final sur la situation des droits de l'homme dans ce pays.


Déclaration du Ministre des affaires étrangères du Venezuela

M. JORGE ARREAZA, Ministre des affaires étrangères du Venezuela, a dressé un parallèle entre la situation de son pays et celle du Chili : il y a quarante-cinq ans, le Chili avait d’abord été soumis à une agression économique avant d’être la cible d’un coup d’État soutenu par les États-Unis. C’est ainsi qu’avait été mis fin au rêve de tout un peuple et d’une région, a dit M. Arreaza. Cette intervention a entraîné des milliers de victimes et des souffrances innommables pendant de très longues décennies. Quarante-cinq ans plus tard, les États-Unis – convaincus que le continent américain est leur terrain de jeu – répètent les mêmes comportements, a condamné le Ministre.

M. Arreaza a ainsi dénoncé le blocus économique et financier actuellement imposé au Venezuela par le Gouvernement américain, mais aussi par l’Union européenne, visant à faire fléchir son économie « comme ils l’ont fait au Chili en 1972 et 1973 ». À titre d’exemple, il a signalé que son pays a perdu des centaines de millions de dollars bloqués dans une banque suisse, alors que quelque 120 millions de dollars seraient nécessaires pour la vaccination et la lutte contre les maladies. À Bruxelles, plus d’un milliard de dollars du Venezuela sont bloqués par une autre entreprise. Le Ministre a aussi dénoncé les attentats perpétrés contre le Président vénézuélien et contre d’autres hauts responsables militaires : la preuve a été faite que ces tentatives ont été commanditées à Miami, a assuré M. Arreaza.

M. Arreaza a en outre dénoncé le fait que le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sortant, M. Ra’ad Zeid Al Hussein, ait systématiquement attaqué le Venezuela dans ses propos. Le Ministre vénézuélien a demandé au Conseil des droits de l’homme de respecter la liberté de choix des États.

Le chef de la diplomatie vénézuélienne a ensuite indiqué que l’État avait mis en place le programme Vuelta a la patria pour le retour des Vénézuéliens ayant quitté le pays et qui sont victimes, à l’étranger, de la traite et d’autres formes d’abus. Au niveau national, l’école est gratuite pour tous et à tous les niveaux de l’enseignement; des médecins sont formés dans l’esprit de la révolution et travaillent avec abnégation; et le chômage est inférieur à 6%, a fait valoir le chef de la diplomatie, ajoutant qu’en dépit de la crise, la sécurité alimentaire était garantie à beaucoup de ménages par un programme d’aide.

M. Arreaza a conclu son propos en se disant certain que le Venezuela ne subirait pas le même sort que le Chili il y a quarante-cinq ans, et qu’il vaincrait.

Rapport annuel du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et rapports du Haut-Commissariat et du Secrétaire général

Débat général sur le compte-rendu oral de la Haut-Commissaire

Le Pakistan, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a espéré que la nouvelle Haut-Commissaire poursuivrait le travail de son prédécesseur mais qu’elle le rendrait plus transparent et que ses équipes seraient plus ouvertes. La situation des réfugiés est à son nadir et beaucoup de pays de l’OCI sont concernés, a souligné le délégué. L’OCI est très préoccupée par le racisme et la haine ethnique qui frappent certaines minorités, de même que par les politiques migratoires qui ciblent certains cultes et ne font que nourrir l’extrémisme. Le délégué a estimé qu’un discours objectif et juste est nécessaire dans le travail du Haut-Commissariat.

La Tunisie, au nom du Groupe arabe, a fait part de sa disposition à collaborer avec la Haut-Commissaire, accordant une grande importance à son travail. Le Groupe arabe juge impératif de poursuivre la coopération technique et le renforcement des capacités des États afin de renforcer les droits de l’homme. Le Groupe arabe recommande d’adopter une approche holistique dans ce domaine, car les droits de l'homme sont eux-mêmes indivisibles, a précisé la Tunisie. Elle a aussi insisté sur la nécessité de prendre en compte les spécificités de chaque pays, ce qui impose d’envisager des solutions pragmatiques et réalistes.

La Chine, au nom d’un groupe de pays, a dit faire confiance à la capacité de Mme Bachelet de gérer les questions des droits de l'homme et a espéré que la Haut-Commissariat respecterait l’intégrité de chaque pays. L’approche des « deux poids et deux mesures » n’a pas sa place, a rappelé le délégué chinois. Il a espéré que la Haut-Commissaire réaffirmerait le rôle des Nations Unies, qu’elle travaillerait de manière impartiale et objective pour tous les pays et encouragerait le consensus. Il a aussi espéré que le Haut-Commissariat faciliterait la mise en œuvre des Objectifs de développement durable et accordera une attention particulière à l’assistance technique.

Le Venezuela, s’exprimant au nom du Mouvement des non-alignés, après s’être félicité de la nomination de Mme Bachelet au poste de Haut-Commissaire, a insisté sur la nécessité pour le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de respecter et de mettre en œuvre tous les différents droits de l'homme. Le Mouvement des non-alignés reste par ailleurs préoccupé par diverses questions, dont le droit au développement, l’occupation israélienne des territoires arabes occupés, le respect des spécificités culturelles et la souveraineté des États.

Le Royaume Uni, prenant la parole au nom d’un groupe de pays, a exprimé leurs préoccupations quant à la situation des droits de l'homme à Sri Lanka. Le Royaume-Uni a déploré des cas de harcèlement et d’agression contre des membres de la société civile, de détention d’opposants politiques, des terres non encore rendues. Il a déploré que la loi sur le terrorisme n’ait toujours pas été abrogée. Sri Lanka doit avancer sur la voie de la réconciliation, a dit le représentant.

Le Pérou, au nom d’un groupe de pays, s’est inquiété de la situation au Venezuela, dont des milliers de citoyens continuent d’abandonner quotidiennement leur pays, cherchant ailleurs un endroit où exercer leurs droits. À ce jour, plus de trois millions d’entre eux (chiffre de l’Organisation internationale pour les migrations) ont fui le Venezuela, a dit le Pérou, (chiffre de l’Organisation internationale pour les migrations. Au vu de cette situation, ce groupe de pays estime que le Conseil doit se saisir de la situation. C’est pourquoi les États membres du Conseil au nom desquels le Pérou s’est exprimé présenteront, à la fin de la session, un projet de résolution sur le Venezuela, a annoncé le Pérou.

Les Philippines, au nom de l’Association des États d’Asie du Sud-Est (ANASE), ont assuré la Haut-Commissaire de l’appui des membres de l’ANASE. Les Philippines ont insisté pour que Mme Bachelet porte haut le flambeau des principes d’impartialité, d’objectivité et de non-sélectivité, et qu’elle coopère avec les États de façon objective, sur la base d’un dialogue et d’une collaboration sincères. Les Philippines ont aussi espéré que la nouvelle Haut-Commissaire jouerait « un rôle de leadership » pour que les titulaires de mandats conduisent leur travail dans le strict respect du Code de conduite des procédures spéciales. L’assistance technique et le renforcement des capacités sont également au nombre des priorités de l’ANASE, ont dit les Philippines, insistant enfin sur l’importance du lien entre les droits de l’homme et les Objectifs de développement durable.

L’Autriche, au nom de l’Union européenne, a salué les mises à jour du Haut-Commissariat sur le Venezuela et le Nicaragua et regretté la décision de fermeture du bureau du Haut-Commissariat au Nicaragua. L’Autriche a aussi fait part de sa préoccupation sur la situation aux Maldives et en Arabie saoudite, notamment le maintien et l’application de la peine de mort. L’Autriche s’est inquiétée des arrestations des défenseurs des droits de l’homme en Tanzanie et a demandé un retour sûr et dans la dignité des réfugiés burundais.

Timor-Leste, au nom de seize États membres du Groupe de Genève d’appui du Sahara occidental, a prié le Conseil de dépêcher une mission technique au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés, compte tenu de la fermeture du territoire occupé par la puissance occupante à tout observateur, avocat ou journaliste. Timor-Leste a aussi noté que le Front Polisario, la Commission sahraouie des droits de l’homme et les organisations non gouvernementales sahraouies attendent toujours la mise en œuvre par le Haut-Commissariat d’un programme d’assistance technique et de renforcement des capacités, conformément à la résolution annuelle du Conseil économique et social (ECOSOC) sur l’appui aux territoires non autonomes par les agences spécialisées et institutions internationales associées aux Nations Unies.

L’Uruguay, au nom d’un groupe de pays, a dit accorder une grande importance à l’engagement du Haut-Commissariat et a lancé un appel à toutes les parties pour qu’elles respectent l’indépendance de son mandat. La délégation a aussi appelé les pays à renforcer leur coopération avec le Haut-Commissariat et à renforcer le dialogue constructif entre tous les États. Elle s’est dite préoccupée par la détérioration de la situation des droits de l'homme dans de nombreux pays et a réaffirmé son engagement envers le système multilatéral.

La Norvège, au nom d’un groupe de pays, a exprimé son engagement envers le travail de la Haut-Commissaire et a dit attendre de sa part « une voix puissante et un leadership » au regard de son mandat, se disant convaincue que les droits de l'homme sont universels et indivisibles. La délégation a souhaité un bon esprit de partenariat pour que les droits de l'homme soient coordonnés dans l’ensemble du système des Nations Unies.

L’Argentine, au nom d’un groupe de pays, a exprimé sa grave préoccupation au sujet des graves violations des droits de l'homme au Nicaragua et a exigé qu’il soit mis fin immédiatement au recours abusif à la force, ainsi qu’aux arrestations et exécutions arbitraires. L’Autriche a condamné la décision du Nicaragua d’expulser le représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et a encouragé le Gouvernement à reprendre le dialogue avec les mécanismes régionaux et internationaux des droits de l'homme.

Le Luxembourg, au nom du groupe des amis de la Cour pénale internationale (CPI), a demandé aux États – alors que lorsque l’on célèbre le vingtième anniversaire de l’adoption du Statut de Rome créant la CPI – de se souvenir de la contribution unique de cette cour dans la lutte contre l’impunité pour les crimes les plus graves et pour la justice pour les victimes. Le Luxembourg a insisté sur le fait que la CPI est une juridiction de dernier recours, qui ne se substitue pas aux juridictions nationales, mais les complète. De ce fait, la complémentarité et la coopération entre la CPI et les juridictions nationale est essentielle pour renforcer le système de justice et combattre l’impunité et prévenir la commission des crimes les plus graves, a-t-il conclu.

Cuba au nom de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques – ALBA, a dénoncé les tentatives de ressusciter la doctrine Monroe contre les pays d’Amérique du Sud, notamment les tentatives de déstabiliser le Venezuela et le Nicaragua. Cuba condamne aussi les « menaces étasuniennes » d’intervention militaire au Venezuela, de même que les campagnes médiatiques contre ces deux pays. Cuba estime que le pays derrière ces campagnes n’a aucune légitimité à s’en prendre au Venezuela et au Nicaragua, ni de se servir des droits de l'homme à des fins politiques. La délégation a demandé le respect de la souveraineté des peuples et des États, de même que la levée des mesures coercitives unilatérales qui visent son propre pays.

Le Sénégal, au nom du groupe des pays francophones, a félicité Mme Bachelet de sa nomination au poste de Haut-Commissaire aux droits de l'homme. Le groupe se félicite par ailleurs du partenariat stratégique développé ces dernières années entre l’Organisation internationale de la Francophonie et le Haut-Commissariat pour promouvoir et protéger les droits de l'homme dans l’espace francophone. Il est intéressé à poursuivre ce partenariat et à le consolider. Le groupe appelle enfin la Haut-Commissaire à la vigilance en ce qui concerne les questions liées au multilinguisme, afin que toutes les langues puissent participer sur pied d’égalité aux travaux de l’ensemble des organes en charge des droits de l'homme, a conclu le Sénégal.

Les Pays-Bas, au nom d’un groupe d’États, ont remercié l’ex-Haut-Commissaire pour avoir sans cesse rappelé aux États leur responsabilité. Ils ont souligné l’importance de l’inclusion du volet prévention dans toutes les questions liées aux droits de l’homme. Les procédures spéciales peuvent aussi jouer un rôle clef dans le renforcement des capacités et la reddition de compte pour les atrocités commises de par le monde. La prévention est d’autant plus efficace lorsqu’il existe un risque de commission de génocide, ont-ils encore estimé, rappelant enfin aux États leur responsabilité de protéger.

Le Togo a assuré Mme Bachelet de la disponibilité du Groupe africain à coopérer étroitement avec elle. Le Togo a aussi souligné que les discours et mesures politiques racistes et xénophobes à l’égard des réfugiés, des migrants et d’autres groupes minoritaires ou vulnérables constituent l’un des défis les plus urgents auxquels le Conseil doit faire face. À l’instar de la Haut-Commissaire, le Groupe africain affirme que le repli identitaire, la fermeture hermétique des frontières, les multiples abus à l’encontre des droits des migrants et la remise en cause des acquis en droit international ne sauraient être des solutions acceptables ni pertinentes à ces défis. Le Groupe africain juge fondamental de conduire des réformes contre les inégalités économiques qui sont le terreau sur lequel prospère l’intolérance et la discrimination.

Le Maroc, au nom de 17 États soutenant son intégrité territoriale, a fait valoir sa coopération constructive avec les mécanismes onusiens des droits de l’homme, dont dix-sept procédures spéciales qui ont effectué des visites de pays. Le Conseil de sécurité, qui est saisi et qui suit régulièrement la question du Sahara occidental, a jugé « sérieuse et crédible » la proposition d’autonomie faite par le Maroc. La délégation marocaine a insisté sur la nécessité d’éviter des débats stériles au sein du Conseil des droits de l’homme, loin de toute politisation.

Le Portugal, au nom d’un groupe de pays, a fait observer que les normes et le droit international des droits de l'homme n’ont que peu d’effet s’ils ne sont pas mis en œuvre à l’échelle nationale. C’est pourquoi le Portugal a décidé de créer un groupe de 27 pays pour sensibiliser à cette question et œuvrer à des mécanismes d’application. La prévention est au cœur des droits de l'homme et toutes les mesures pour la mise en œuvre des droits de l'homme sont un acte de prévention, a souligné la délégation.

Le Qatar a réaffirmé sa confiance dans la capacité de la Haut-Commissaire à mener son travail de manière objective. La délégation a espéré que Mme Bachelet évoquerait les violations des droits de l'homme dans le contexte de la crise du Golfe, et a demandé à la communauté internationale de mettre en œuvre toutes les mesures possibles pour y mettre fin. Les différences politiques peuvent parfois diviser mais le respect des droits de l'homme est valable pour tous, a souligné le représentant. Il a informé le Conseil de l’adoption d’une nouvelle loi au Qatar permettant à tous les travailleurs migrants de quitter le territoire à leur guise.

Le Brésil s’est dit fier de voir une femme de sa région à la tête du Haut-Commissariat, se disant convaincu que la nouvelle Haut-Commissaire pourrait contribuer au respect des droits de l'homme malgré la situation difficile. La délégation lui a souhaité plein succès, se disant prête à coopérer avec le Haut-Commissariat. Elle a partagé son inquiétude sur la dégradation de la situation des droits de l'homme au Nicaragua, déplorant en particulier l’assassinat en juillet d’une étudiante brésilienne, et a exigé du Gouvernement nicaraguayen qu’il en identifie et poursuive les auteurs. La déléguée a aussi exhorté le Nicaragua à reprendre le dialogue avec le Haut-Commissariat.

Le représentant de l’Allemagne a salué la nomination de Mme Bachelet, assurant que son pays continuera d’être un soutien fort au mandat du Haut-Commissariat. Il a également insisté sur la contribution de la société civile en matière de promotion et de protection des droits de l'homme. À ce titre, l’Allemagne est préoccupée par les mesures restrictives imposées dans plusieurs pays contre les organisations financées de l’étranger, notamment la Fédération de Russie, la Hongrie ou le Tadjikistan. L’Allemagne continuera d’être un soutien de la société civile, assuré le représentant.

La Tunisie a estimé que le Conseil devait œuvrer de manière prioritaire à l’instauration d’un dialogue pour promouvoir les droits de l'homme partout dans le monde. Il faut parallèlement défendre et promouvoir tous les droits et ne pas les fractionner: les droits civils et politiques ne sont pas dissociables des droits sociaux économiques, a dit le représentant.

La Slovénie a réaffirmé son appui sans faille au système multilatéral des droits de l'homme et donc au Haut-Commissariat. La Slovénie se tiendra au côté de Mme Bachelet afin de réaliser les objectifs internationaux des droits de l'homme.

La Suisse s’est dite convaincue que Mme Bachelet dispose des atouts et compétences nécessaires pour s’acquitter de sa mission pleine de défis. La décision récente du Gouvernement du Nicaragua d’expulser la mission d’experts du Haut-Commissariat est un de ces défis. La Suisse s’est dite aussi préoccupée par la remise en question de l’état de droit et des règles démocratiques au Venezuela, et appelé les autorités de ce pays à renoncer à toute violence et arrestation arbitraire, à respecter le droit à un procès équitable et à garantir aux détenus la protection contre la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants. La Suisse a aussi déploré que les élections générales au Cambodge n’aient été ni libres ni équitables.

La République de Corée a partagé la préoccupation de Mme Bachelet quant au recul de la gouvernance et de la démocratie, à l’aggravation de la situation humanitaire et au nombre de personnes déplacées dans le monde. La protection des droits civils et politiques, la liberté d’expression en particulier, est au cœur du maintien de l’intégrité sociale, a ajouté la République de Corée, recommandant aux États de prendre les mesures nécessaires au retour de leurs ressortissants.

La Mongolie a déclaré que les États ont pour responsabilité essentielle de respecter les droits de leur peuple. La promotion et la protection des droits de l’homme sont essentielles pour ce faire et le Conseil devrait toujours chercher à améliorer et renforcer ses mécanismes. Tout accord conclu au sein du Conseil devrait l’être de façon consensuelle, a recommandé la Mongolie.

L’Arabie saoudite a réitéré être engagée dans la protection des droits de l'homme et coopérer avec les mécanismes des droits de l'homme. S’agissant des détentions dans le pays mentionnées par la Haut-Commissaire, la délégation a précisé qu’elles concernent des individus qui ont violé la loi et mis en cause la souveraineté du Royaume. Au sujet du Yémen, l’Alliance à laquelle appartient l’Arabie Saoudite va présenter un rapport montrant que celui des experts est fallacieux et non fondé, a ajouté la délégation saoudienne.

Le Pakistan a souligné l’importance du rapport du Haut-Commissariat sur la situation au Jammu-et-Cachemire pour rendre compte de l’usage excessif de la force, des arrestations arbitraires, des disparitions, de la violence sexuelle, et de l’impunité des forces de sécurité indiennes dans la région. La délégation pakistanaise a soutenu l’appel de Mme Bachelet en faveur de l’application urgente des recommandations contenues dans ce rapport – en particulier pour ce qui est de la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur les violations des droits de l'homme au Cachemire indien occupé, a déclaré la délégation. Pour sa part, le Pakistan n’a jamais rechigné à appliquer les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité appelant à un référendum libre et impartial au Cachemire, sous les auspices de l’ONU, afin de déterminer l’avenir de la région, a ajouté la délégation pakistanaise, avant d’affirmer que l’Inde bloque systématiquement la mise en œuvre de ces résolutions car elle sait qu’elle perdra un vote au Cachemire.

Les Philippines ont relevé deux tâches très importantes pour le Haut-Commissariat: traiter des problèmes de droits de l'homme dans le monde entier et renforcer la synergie entre les institutions dédiées de l’ONU. La délégation philippine a lancé un appel pour davantage d’engagement et de solutions fondées sur un travail d’ouverture, d’accords collectifs et d’actions coordonnées, notamment en matière de migration par le biais du pacte mondial sur les migrations.

Les Émirats arabes unis ont exprimé leurs sincères félicitations à Mme Bachelet pour sa nomination au poste de Haut-Commissaire et l’ont assurée de leur soutien. Les Émirats arabes unis estiment que la Haut-Commissaire devra faire preuve de détermination pour réformer le système des droits de l'homme et qu’elle devra notamment défendre tous les droits, apporter l’assistance technique voulue aux États et travailler en commun avec la présidence du Conseil des droits de l'homme pour éviter que cet organe ne soit détourné de son mandat.

Le Japon a, pour sa part, estimé que Mme Bachelet, en dépit des difficultés que traverse le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, saura défendre son mandat et promouvoir les droits de l'homme à travers le monde. Le Japon a assuré qu’il l’appuierait inlassablement dans cette tâche.

À titre national, le Royaume-Uni a également affirmé son appui au rôle et à l’indépendance du Haut-Commissariat, avant d’exprimer des préoccupations quant à la situation des droits de l'homme au Bangladesh et au Viet Nam, pays dans lesquels les gouvernements imposent des restrictions à la société civile. Le Royaume-Uni a également fait part de ses préoccupations s’agissant de la situation aux Maldives, où les autorités doivent respecter les libertés fondamentales, et aux Philippines, où des rapports font état d’assassinats de défenseurs des droits de l'homme. La situation au Venezuela inquiète également le Royaume-Uni, qui appelle le Gouvernement vénézuélien à respecter l’Assemblée nationale et à libérer les prisonniers politiques. Le Royaume-Uni appelle également les parties en conflit dans les régions anglophobes du Cameroun à éviter la violence.

Cuba a plaidé pour la promotion d’un dialogue constructif dans le domaine des droits de l'homme; il convient de résoudre les conflits par la voie diplomatique et de se pencher de manière approfondie sur chaque situation, a ajouté la délégation cubaine. Elle a insisté sur l’importance pour le Conseil de rester objectif et d’éviter toute discrimination et toute partialité afin d’asseoir sa crédibilité.

Le Mexique a indiqué être un fervent défenseur du renforcement du multilatéralisme, de la coopération et du consensus. Le pays a rappelé avoir notamment accueilli 28 visites de membres d’organes conventionnels et de titulaires de mandats au titre des procédures spéciales, dont il applique les recommandations, de même que celles issues de l’Examen périodique universel. Le Mexique continue de veiller au renforcement du mécanisme national de protection des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes, y compris pour ce qui est des capacités en matière d’enquête et de sanctions à l’encontre des responsables d’agression. Évoquant la situation au Nicaragua et au Venezuela, la délégation mexicaine a ensuite déploré la mort de plus de 400 personnes dans le cadre des manifestations au Nicaragua et appelé à enquêter, de manière impartiale, sur les circonstances de ces morts, en coopération avec le Haut-Commissariat et les mécanismes régionaux des droits de l’homme. La décision (du Nicaragua) de demander le départ du pays du bureau du Haut-Commissariat est regrettable, reflète un manque d’ouverture en une période cruciale et marque un recul par rapport à la position initiale du Gouvernement nicaraguayen, a ajouté le Mexique. Pour ce qui est du Venezuela, tout le monde sait que les causes de l’exode actuel de plus de deux millions de personnes va bien au-delà de la crise économique et sont intimement liées aux violations des droits de l’homme et au manque d’accès aux services de base dans les domaines de la santé et de l’alimentation, a par ailleurs déclaré la délégation mexicaine.

La Hongrie a déclaré qu’en tant que septième Haut-Commissaire, Mme Bachelet aura à relever de très nombreux défis, tels que le renforcement des mécanismes afférents aux droits de l’homme, l’amélioration de l’égalité, l’élimination de la discrimination, le renforcement de l’obligation redditionnelle, la lutte contre les causes sous-jacentes des migrations et la protection des plus marginalisés contre toutes formes de violations. La Hongrie s’est dite rassurée que Mme Bachelet ait déclaré, hier, qu’elle sera « toujours à l’écoute des préoccupations des gouvernements ». La délégation hongroise a néanmoins regretté que le rapport de la Haut-Commissaire ne contienne que des demi-vérités, notamment au sujet de la Hongrie. Personne n’est retenu dans les zones de transit et tous ceux qui ont d’ores et déjà soumis leur demande en vue d’obtenir le statut de réfugié sont assurés de recevoir de la nourriture, a précisé la délégation. La Hongrie s’est efforcée de patienter pendant trois ans ; mais il faut maintenant absolument arrêter la migration illégale et sécuriser les frontières, a déclaré la délégation hongroise.

L’Ukraine a dénoncé l’agression russe, qui s’est accompagnée de l’annexion de certaines parties de son territoire. La délégation ukrainienne a exigé la reddition de comptes dans ce contexte et la coopération des mécanismes onusiens pour traduire les auteurs de toutes les violations des droits de l’homme devant la justice.

L’Égypte a affirmé être obligée de répondre aux « fausses allégations » de la Haut-Commissaire et l’a appelée à respecter les principes d’impartialité, d’objectivité et de non-sélectivité pour s’acquitter de son mandat. Choisir de parler au nom des victimes est à double tranchant et il est dangereux qu’un fonctionnaire international d’un tel niveau commente une décision judiciaire sur la foi de fausses informations, ce qui ne fait que saper l’état de droit, a déclaré la délégation égyptienne.

L’Australie a appelé tous les États – et en particulier le Bangladesh et le Zimbabwe – à éviter de faire un usage excessif de la force durant les manifestations. La délégation australienne s’est dite très préoccupée par les rapports concernant le Nicaragua et par les restrictions à la liberté d’association en ligne en Fédération de Russie, au Bélarus et en Azerbaïdjan – pays qui bloquent les utilisateurs de médias sociaux et entravent le travail des journalistes. L’Australie s’est en outre dite inquiète du processus électoral au Cambodge, où l’opposition a été réprimée, et a appelé les Philippines à respecter le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité des personnes dans leur combat contre la drogue. Enfin, l’Australie a fait part de sa préoccupation face au harcèlement de groupes spécifiques au Myanmar, en Chine et au Pakistan.

Le Venezuela s’est dit confiant dans les qualités et la trajectoire de la Haut-Commissaire et s’est dit convaincu que son appui contribuerait à une nouvelle ère dans les droits de l'homme, sans imposer d’hégémonie. La pauvreté, le chômage et les inégalités ne cessent d’augmenter, ce qui a des conséquences sur les droits de l'homme, a fait observer le Venezuela. Le pays a en outre réitéré son plein soutien à la cause palestinienne. Le Haut-Commissariat doit apporter la même attention et les mêmes ressources à toutes les situations des droits de l'homme, a souligné le Venezuela, réitérant sa volonté de travailler de manière transparente avec lui.

La République démocratique du Congo a félicité Mme Bachelet pour la présentation équilibrée qu’elle a faite de la situation des droits de l'homme à travers le monde. Alors que la Haut-Commissaire a annoncé qu’elle présenterait ultérieurement au Conseil un bilan de la situation des droits de l'homme en République démocratique du Congo, la délégation de ce pays l’a assurée de la pleine disponibilité de son Gouvernement à lui fournir toute la coopération et les informations voulues – comme le pays l’avait par ailleurs fait avec son prédécesseur qui, a précisé la délégation, avait pu sillonner quatre jours durant toutes les régions de la République démocratique du Congo sur invitation du Gouvernement.

La Géorgie a attiré l’attention de Mme Bachelet sur la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. En l’absence de contrôle international et d’accès à ces territoires, les violations des droits de l'homme s’y poursuivent de la part des autorités de facto, a rappelé la délégation géorgienne.

L’Iraq a rappelé avoir mené pendant plusieurs années une guerre contre les organisations les plus dangereuses au monde. Cette lutte, qui s’est soldée par une victoire de la coalition, a été menée non pas pour l’Iraq, mais pour l’humanité entière, a souligné la délégation iraquienne. Alors que depuis, le Gouvernement iraquien travaille à restaurer les droits de l'homme, des forces cherchent à saper ces progrès, a-t-elle poursuivi, avant de regretter que la Haut-Commissaire n’ait pas fait mention, dans son rapport, des violences occasionnées par les manifestants prétendument pacifiques en Iraq.

Le Chili s’est enorgueilli que la nouvelle Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Bachelet, soit chilienne et a salué son remarquable parcours personnel jusqu’à la magistrature suprême. Le Chili a ensuite rappelé la responsabilité qui incombe aux États et à la communauté internationale pour résoudre les problèmes mondiaux. Le pays a insisté sur l’importance du multilatéralisme. Le Chili a évoqué la grave situation humanitaire qui sévit au Venezuela et qui a conduit un très grand nombre de personnes à quitter ce dernier pays. Il s’est aussi alarmé de la situation au Nicaragua, où il appelé à la retenue.

L’Éthiopie a rappelé qu’elle célèbre avec joie, en ce 11 septembre, le nouvel an éthiopien. La coopération éthiopienne se fonde sur le dialogue – un dialogue basé sur l’égalité souveraine et qui remonte aux temps de la Société des Nations. La délégation éthiopienne a rappelé qu’en dépit des difficultés, un mémorandum d’entente a été signé avec le Haut-Commissariat, le Haut-Commissaire (précédent) ayant en outre effectué une visite sur place. L’Éthiopie accueille plus d’un million de réfugiés en provenance d’autres pays, tout en affrontant ses propres problèmes de sécheresse, a rappelé la délégation, avant d’ajouter que le pays est déterminé à aller de l’avant.

Le Sénégal a lui aussi félicité Mme Bachelet et réitéré le soutien des plus hautes autorités nationales à la pleine réalisation de son mandat. La délégation sénégalaise s’est réjouie de l’attachement de la Haut-Commissaire au multilatéralisme sans lequel les États ne sauraient, à eux seuls, résoudre tous les problèmes qui se posent. Elle a fait un plaidoyer pour privilégier la prévention et pour une allocation de ressources supplémentaires au Haut-Commissariat.

La Belgique a dit attacher une grande importance à l’indépendance de la fonction de Haut-Commissaire et a encouragé Mme Bachelet à placer les États devant leurs obligations internationales en matière de droits de l'homme. Concernant la Turquie, la délégation belge s’est inquiétée du nombre toujours croissant de journalistes, de défenseurs des droits humains et de membres de l’opposition en détention, ainsi que de l’augmentation des allégations de torture. Elle a aussi regretté la répression en Arabie saoudite et a appelé la Chine, Bahreïn et le Guatemala à protéger les activités et l’intégrité des défenseurs des droits humains. La délégation belge s’est aussi dite préoccupée par l’application à grande échelle de la peine de mort en Égypte, par les violations des droits de l'homme dans les régions anglophones du Cameroun, et par le rétrécissement de l’espace démocratique aux Maldives, au Cambodge et au Bangladesh.

Le Népal a estimé qu’il est grand temps de réfléchir à l’universalité, à l’indivisibilité, à l’interdépendance et au renforcement mutuel des droits de l'homme et de les appliquer sans distinction. Il faut développer une culture de respect et de protection des droits de l'homme pour tous, a insisté la délégation népalaise, précisant que les Objectifs de développement durable ne sont pas seulement un cadre pour le développement, mais qu’ils constituent également les éléments essentiels des droits humains. Le Népal a ajouté qu’il ne ménageait aucun effort pour parvenir au bien-être de tous les citoyens.

L’Afrique du Sud a indiqué soutenir l’engagement de la Haut-Commissaire en faveur du dialogue. Il n’existe pas de hiérarchie des droits de l'homme, a rappelé la délégation sud-africaine, avant de se dire rassurée par l’expérience de Mme Bachelet. L’Afrique du Sud a jugé impératif que le Conseil et le Haut-Commissariat soutiennent les efforts des mécanismes de l’Union africaine pour résoudre les conflits et a partagé la conviction de la Haut-Commissaire selon laquelle la coopération entre tous les acteurs peut aider à résoudre les situations les plus complexes.

La Côte d’Ivoire a dit partager les mêmes vues que la Haut-Commissaire concernant les défis mondiaux actuels, au nombre desquels figurent l’extrémisme violent et le terrorisme. À cet égard, le pays estime que le multilatéralisme est la seule voie pour parvenir à surmonter ces défis. La Côte d’Ivoire estime également que la question migratoire doit être abordée de manière collective, afin de préserver la dignité de la personne humaine et d’adopter une approche basée sur les droits de l'homme dans la gestion des problématiques liées.

L’Espagne a réitéré son rejet absolu de la peine de mort, qui ne saurait être imposée en aucune circonstance. L’Espagne demande donc son abolition de facto et de jure partout dans le monde. La délégation espagnole appuie en outre la société civile et son travail et déplore les restrictions dont ses membres sont souvent victimes dans de nombreux pays.

La Croatie a également exprimé des inquiétudes quant à la situation de la société civile dans 29 pays membres. La Croatie a également insisté sur l’objectif du Conseil, à la lumière du rapport de la Mission d’établissement des faits au Myanmar, de demander des comptes aux responsables.

L’Islande a dit partager la plupart des préoccupations de Mme Bachelet et l’a assurée de son plein appui. Se disant convaincue que les droits de l’homme sont au cœur des activités des Nations Unies, l’Islande a mis l’accent sur la promotion de la dignité et de l’égalité de tous les êtres humains, en tant que seul moyen de garantir la paix, la sécurité et le développement durable pour toutes les sociétés. La responsabilité première des États est de protéger les droits de leurs peuples et il est logique que les membres du Conseil soient les premiers à apporter leur contribution à la promotion et la protection des droits de l’homme. Or, cela n’est pas toujours le cas, notamment dans des pays comme les Philippines, le Venezuela, l’Arabie saoudite et l’Égypte, dont la performance dans ce domaine est loin d’être exemplaire, a souligné l’Islande. Les institutions multilatérales comme le Conseil vont toujours être les cibles de détracteurs et l’appel aux réformes sera chaque fois plus assourdissant si les membres de ces institutions n’appliquent pas les normes les plus élevées.

L’Équateur a exhorté Mme Bachelet à poursuivre et affiner le travail de son prédécesseur en mettant un accent particulier sur les droits et les besoins des victimes de violations des droits de l’homme. Le pays a encouragé les États à surmonter leurs différends politiques et à œuvrer ensemble pour le bien de tous. Aujourd’hui, les divers mécanismes nationaux, internationaux et régionaux constituent un socle solide qu’il faut améliorer par le biais du dialogue et de la recherche globale de solutions aux situations des droits de l’homme dans le monde, a poursuivi la délégation équatorienne. Elle a appelé à trouver des solutions pratiques au flux sans précédent d’émigrés vénézuéliens vers plusieurs pays voisins. L’Équateur a d’ailleurs convoqué, il y a quelques jours, une première réunion régionale au cours de laquelle certains pays ont manifesté leur volonté de coopérer pour apporter des solutions pratiques aux défis humanitaires. La délégation équatorienne a d’autre part déploré les reculs du Gouvernement du Nicaragua en termes de collaboration avec le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et l’Organisation des États américains (OEA).

Le Nigéria a insisté sur la nécessité impérative d’une coopération internationale durable sur la base de l’égalité souveraine de tous les États. Le Nigéria a rappelé être confronté au défi sécuritaire que posent les activités terroristes de Boko Haram et d’autres conflits locaux. Les forces de sécurité nigérianes sont constamment sensibilisées au respect des droits de l’homme dans le cadre de l’exercice de leurs responsabilités constitutionnelles en termes de maintien de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire. Le Nigéria espère par ailleurs que le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières qui sera adopté cette année aidera à soulager les souffrances des migrants vulnérables; le pays a appelé les États à traiter les migrants de façon humaine et digne.

La Slovaquie a déploré que beaucoup trop de personnes souffrent de violations de leurs droits en raison de l’extrémisme et a affirmé que la communauté internationale doit stopper ce nouveau risque qui surgit avant qu’il ne soit trop tard. La délégation slovène s’est dite très préoccupée par la situation au Yémen, par les souffrances des civils en Syrie, par la fuite de nombreuses personnes du Venezuela et du Nicaragua, ainsi que par la situation au Myanmar.

L’Afghanistan a invité Mme Bachelet à se rendre dans le pays, rappelant que le Gouvernement afghan avait fait preuve de courage en tentant de mener des discussions de paix et ajoutant que la communauté internationale ne devrait ménager aucun effort pour parvenir à une solution pacifique. La Commission indépendante des droits humains d’Afghanistan est unique de par sa nature et sa portée, a souligné la délégation afghane, avant de remercier le Haut-Commissariat pour son soutien.

Le Rwanda a dit avoir une grande confiance dans la capacité de Mme Bachelet à intégrer toutes les dimensions de la promotion et de la protection des droits de l'homme et a fait part de sa volonté de collaborer avec tous les mécanismes de droits de l'homme. La délégation rwandaise a rappelé avoir pu surmonter les problèmes sur la base de l’égalité et de l’équité, ajoutant que c’est l’esprit de coopération et de dialogue qui permettra aux sociétés résilientes de faire face à des problèmes qui semblent insolubles.

La Chine a affirmé que sa pratique a montré que chaque pays trouve une voie appropriée en fonction de sa situation propre. La politisation des droits de l'homme ne peut pas résoudre les problèmes, a souligné la délégation chinoise. La pratique de deux poids, deux mesures n’existe pas en Chine, a-t-elle ajouté.

Le Canada a assuré qu’il ajoutera sa voix à celle de Mme Bachelet pour défendre les droits de l'homme partout dans le monde et pour l’intérêt de tous. Le Canada plaidera notamment pour que les auteurs de crimes soient rendus responsables de leurs actes.

L’Estonie a de son côté estimé que le Haut-Commissariat devait fermement prendre position contre toute volonté de limiter les activités de la société civile.

Le Liechtenstein a lancé un appel similaire à l’intention des États qui restreignent l’espace de la société civile. Le pays a par ailleurs estimé que la communauté internationale ne peut tolérer que les crimes se poursuivent en Syrie, pays dont le Gouvernement et ses alliés se sont déjà rendu responsables d’atrocités.

La Lituanie s’est enorgueillie des partenariats qu’elle avait noués avec le Chili lorsque Michelle Bachelet était Présidente de ce pays, évoquant notamment la Déclaration conjointe sur le coût économique de la violence à l’égard des femmes (2016), dont les idées étaient reflétées dans les documents de l’ONU à New York et Genève. Dans la foulée, l’Islande a pris l’initiative d’une manifestation de haut niveau, le 27 prochain à New York, sur la croissance économique par l’autonomisation des femmes, en marge des travaux de l’Assemblée générale, a indiqué la délégation lituanienne, exprimant l’espoir que la Haut-Commissaire y prendra part.

La Fédération de Russie a aussi formé le vœu que la nouvelle Haut-Commissaire parviendrait à un équilibre dans ses activités et veillerait à la dépolitisation des travaux de l’ONU sur un axe de défense des droits de l’homme. La Fédération de Russie a préconisé de se concentrer sur les thématiques des droits économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement, et a exhorté à prévenir et combattre le néonazisme.

Le Koweït a indiqué qu’il ne ménagerait aucun effort pour épauler le Haut-Commissariat. Il a mis l’accent sur l’importance de la tolérance, de l’égalité et de l’équité et a insisté sur l’importance pour le Koweït de préserver les coutumes en tant que valeurs relevant de la protection des droits.

Le Monténégro a fait observer que la coopération, la bonne gouvernance et un effort pour obtenir le consensus devraient constituer l’objectif de tous les États, que le pays a appelés à coopérer avec le Haut-Commissariat.

Les Maldives ont indiqué accueillir chaleureusement la nouvelle Haut-Commissaire, Mme Bachelet et l’ont remerciée pour la mise à jour orale qu’elle a faite hier matin et qui met en évidence les principaux défis que la communauté internationale doit relever de manière collective. La délégation maldivienne a ajouté que les institutions compétentes de l’archipel étaient en train de préparer les élections libres et équitables du 23 septembre prochain.

La Thaïlande a expliqué sa conception de l’action des États en matière de droits de l’homme, à savoir que les États doivent d’abord regarder au-delà de leurs frontières pour promouvoir le multilatéralisme et agir en coopération. Ils doivent aussi miser sur la complémentarité et les synergies entre les droits de l’homme, le développement et la paix et la sécurité. Les États doivent enfin créer des partenariats avec la société civile, le secteur privé, le monde universitaire et la jeunesse, a indiqué la Thaïlande.

Le Paraguay a déclaré, pour sa part, que l’action des États membres de Conseil devait consister à dépasser leurs différences politiques et à défendre les droits de l’homme de leurs peuples. Le Paraguay a réaffirmé son attachement au multilatéralisme et à ses institutions, en particulier au Haut-Commissariat aux droits de l’homme. Le Paraguay a estimé que la coopération technique avec les États devrait être au cœur de l’action du Haut-Commissariat. Il a aussi fait part de sa tristesse et de sa préoccupation face à la situation au Venezuela, où des décès dus à la malnutrition ont été signalés par le Haut-Commissariat, de même que des cas de détention arbitraire et de restriction à la liberté d’expression.

La France a dit soutenir pleinement la nouvelle Haut-Commissaire et compter sur elle pour défendre les droits de l’homme, lesquels conditionnent la liberté, la justice et la paix, comme le souligne la Déclaration universelle des droits de l’homme. La France a aussi demandé à Mme Bachelet d’alerter et de conseiller les pays dont les progrès doivent être consolidés. De graves violations des droits de l’homme sont commises en Syrie, au Yémen et en Birmanie (Myanmar), a en outre déploré la France. Au Venezuela, des centaines de milliers de personnes doivent s’exiler, a ajouté la délégation française, affirmant que le Gouvernement vénézuélien doit accepter l’aide internationale, restaurer la démocratie et respecter les droits de l’homme. La France a en outre appelé le Nicaragua à mettre un terme aux arrestations arbitraires et à la répression.

Singapour a dit appuyer fermement les Nations Unies et le système multilatéral fondé sur des règles. La délégation singapourienne a dit espérer que le Haut-Commissariat, sous la conduite de Mme Bachelet, dialoguerait de manière constructive avec tous les acteurs pertinents, en particulier avec les petits États. La délégation a recommandé à Mme Bachelet de garder à l’esprit les contextes et circonstances spécifiques des petits États et a rappelé le rôle de Singapour au sein du Forum des petits États à Genève, exprimant l’espoir que la Haut-Commissaire collaborerait avec cette structure pour aider ses membres à protéger les droits de l’homme de leurs populations.

La Suède a déclaré que les droits de l’homme subissent une pression, avec des tendances régressives et répressives comme le rétrécissement de l’espace démocratique, les représailles et la violence contre les défenseurs des droits de l’homme et l’absence de reddition de comptes. En conséquence, le mandat et le travail de Haut-Commissaire revêtent la plus haute importance. Il est impératif que la Haut-Commissaire élève clairement la voix contre les violations des droits de l’homme, a indiqué la Suède.

L’Inde a plaidé pour un renforcement de la coopération entre les États et le Haut-Commissariat, ajoutant que les événements récents exigent de la communauté internationale – et du Conseil – des réformes allant dans le sens de l’efficacité et d’un engagement sans faille.

La Namibie a souhaité que le Haut-Commissariat ne soit pas sélectif. Le pays a demandé qu’une mission se rende auprès des deux parties dans la question du Sahara occidental et que le Haut-Commissariat apporte assistance technique et renforcement de la coopération au Front Polisario, à la Commission sahraouie des droits de l’homme et aux organisations non gouvernementales, conformément à la résolution pertinente du Conseil économique et social (ECOSOC). La Namibie a voulu savoir quand le Conseil serait informé des progrès à ce propos et des défis qui restent à relever.

L’Indonésie a souhaité que le Haut-Commissariat continue à respecter les principes d’impartialité, d’objectivité et de non-sélectivité; qu’il place les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels sur un pied d’égalité; que ses méthodes de travail, son efficacité et ses bureaux régionaux soient renforcés; et que l’assistance technique et le renforcement des capacités soient garantis pour aider les États à promouvoir et protéger les droits de l'homme.

La Libye a insisté sur la nécessité de lutter contre le terrorisme et a souligné qu’elle ne saurait être tenue pour responsable de ce qui se passe, ajoutant qu’elle ressentait de l’empathie pour les milliers de migrants en route vers l’Europe et qu’il faudrait s’attaquer aux racines de ce problème.

La Finlande a déploré la décision du Nicaragua de refuser la visite du Haut-Commissariat et a insisté sur le rôle des défenseurs des droits de l'homme. La Finlande a en outre soutenu le Haut-Commissaire au sujet de la Géorgie et a demandé à tous les pays de coopérer constructivement.

ONU-Femmes a déclaré que, forte de sa longue collaboration avec le Haut-Commissariat, et grâce à l’engagement de Mme Bachelet en tant que défenseur de la question de genre, l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes) se félicitait de pouvoir approfondir encore sa collaboration avec le Haut-Commissariat afin de favoriser l’égalité entre les sexes et défendre les droits fondamentaux des femmes et des filles, de manière à aider les États à atteindre les Objectifs de développement durable. Mme Bachelet a été la première Directrice exécutive d’ONU-Femmes (2010-2013), a-t-il été rappelé.

Le Danemark s’est félicité du rapport préparé par le Haut-Commissariat au sujet des droits de l’homme et de la jeunesse. Le Danemark a regretté que de nombreux obstacles empêchent les jeunes de prendre part à la vie politique et aux prises de décisions concernant les affaires publiques, d’accéder à des emplois décents et de protéger leurs droits à la santé sexuelle et procréative. En servant de forum pour le dialogue et la recherche de mesures concrètes, le Conseil peut jouer un rôle important dans la promotion et la protection des droits de l’homme des jeunes, a affirmé le Danemark.

Les Pays-Bas ont regretté que les débats au Conseil soient de plus en plus politisés et polarisés. Les droits de l’homme sont sous pression partout dans le monde et – comme la Haut-Commissaire l’a souligné dans sa déclaration d’ouverture hier – certains États ne remplissent pas leurs devoirs à cet égard, a regretté la délégation néerlandaise. Elle a recommandé à Mme Bachelet de nouer des partenariats avec les États, la société civile et d’autres parties concernées, pour rendre le Conseil plus efficace.

L’Italie a réaffirmé, à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’adoption de la Convention sur la prévention et la punition du crime de génocide, son engagement en faveur de cet instrument. S’agissant de la situation humanitaire des migrants, l’Italie a indiqué avoir réussi à porter secours à plus de 8000 personnes depuis le début de cette année 2018, ce qui représente 46% de toutes les opérations de secours menées. De plus, l’approche intégrée dans la gestion de la migration a conduit à une baisse significative du nombre de victimes en mer – une baisse de 52% par rapport à l’année précédente. L’Italie est aussi fermement engagée dans la lutte contre la traite et le trafic de migrants, afin d’éviter à la fois des départs et des pertes humaines.

La République populaire démocratique de Corée a félicité la Haut-Commissaire en lui souhaitant plein succès, tout en exprimant ses regrets et réserves quant aux déclarations stéréotypées, voire hostiles, envers la République populaire démocratique de Corée. Le pays a rejeté toute politisation des droits de l’homme et engagé le Haut-Commissariat à ne pas se complaire dans une vision biaisée.

La République arabe syrienne a favorablement accueilli la démarche présentée par Mme Bachelet, loin de la confrontation et de la pratique de deux poids, deux mesures. La Syrie a fermement condamné la présentation faite de la situation au Nicaragua et au Venezuela, arguant que celle-ci résulte des sanctions et mesures coercitives unilatérales.

La République tchèque s’est engagée, comme pays candidat au Conseil des droits de l'homme pour la période 2019-2021, à poursuivre sa coopération étroite avec le Haut-Commissariat, à défendre l’indépendance et l’impartialité de cette institution et à la soutenir par des contributions financières volontaires.

Le Maroc a souligné son attachement à une approche inclusive permettant l’accès à la justice pour toutes les victimes, y compris les migrants. Le pays a engagé plusieurs réformes de fond pour renforcer le rôle de la femme et souhaite également renforcer les droits de l’enfant, a ajouté la délégation marocaine.

La Lettonie s’est dite alarmée par les tentatives incessantes de certains pays de restreindre les activités des défenseurs des droits de l’homme et de limiter leur droit à la liberté d’expression et d’opinion par l’intimidation, le harcèlement, les arrestations et les représailles, et ce en particulier à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme qui coopèrent avec les mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies, y compris le Conseil.

Le Myanmar a dit espérer sincèrement que le Haut-Commissariat, sous la direction de Mme Bachelet, accomplirait son mandat de manière transparente, impartiale et objective, en coopération avec les États membres. Le Myanmar a insisté sur l’importance de l’exactitude des informations utilisées aux fins de la prise de décision; à cet égard, les erreurs contenues dans le rapport de la Haut-Commissaire nuisent à la cohésion sociale du Myanmar et sapent les efforts du Gouvernement qui fait tout pour rétablir la paix et parvenir à la réconciliation nationale, a déclaré la délégation du pays.

La Bolivie a souhaité plein succès à la nouvelle Haut-Commissaire. Le pays a souligné l’importance de promouvoir sur un pied d’égalité les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement, en tenant compte des circonstances historiques et culturelles de chaque pays.

La République islamique d’Iran a déclaré vouloir contribuer au dialogue et à la coopération. Il faut engager la responsabilité des États qui continuent d’imposer des sanctions unilatérales, a plaidé la délégation iranienne, rappelant que les États-Unis ont édicté des sanctions contre l’Iran après s’être retirés de l’accord conclu sur le nucléaire iranien.

El Salvador a estimé que toute action en matière des droits de l’homme menée dans le cadre de l’ONU devait appréhender les difficultés de mise en œuvre, les réalités sur le terrain et les différents systèmes judiciaires, sur lesquels le droit international relatif aux droits de l’homme doit néanmoins primer.

Le Soudan a insisté sur la nécessité de respecter les principes d’impartialité, d’objectivité, de non-sélectivité dans le traitement des situations de droits de l’homme. Il a invité la communauté internationale à reconnaître la cessation des hostilités sur tout le territoire du Soudan, à l’exception de zones très limitées dans des poches rebelles.

Le Bénin, soulignant que les problèmes migratoires requièrent l’attention du Conseil, s’est dit favorable à l’approfondissement du débat sur ces questions en vue de contribuer à la réduction des différences de perception et des défis liés à la mobilité humaine. La communauté internationale doit rester mobilisée et plus que jamais solidaire face au défi des migrants; elle doit aussi accorder des moyens financiers conséquents au Haut-Commissariat aux droits de l'homme pour lui permettre d’accomplir sa mission, a indiqué le Bénin.

Le Costa Rica a déclaré que Mme Bachelet, en tant que victime et fille de victime de violations des droits de l’homme, avait l’expérience personnelle et nationale et qui plus est les compétences nécessaires pour aider les États à respecter les droits de l’homme. Le Costa Rica a pris note des situations mentionnées dans le rapport du Haut-Commissariat et a jugé particulièrement préoccupantes celles qui prévalent au Nicaragua et au Venezuela.

Le Bangladesh a regretté que la Haut-Commissaire ait mentionné, dans son rapport, le mouvement des étudiants en faveur de la sécurité routière. Le Gouvernement du Bangladesh a pris des mesures immédiates pour répondre aux revendications des étudiants, mais ne peut tolérer ni la violence, ni les destructions, a souligné la délégation du pays.

La Roumanie a dit que le Conseil devrait rester l’instance internationale à même de protéger et promouvoir les droits de l'homme à travers le monde. La délégation roumaine a par ailleurs réaffirmé son soutien sans faille à l’indépendance du Haut-Commissariat.

L’ex-République yougoslave de Macédoine a déclaré que le travail de Haut-Commissaire est peut-être l’un des plus difficile des Nations Unies, dans un contexte où les droits de l'homme sont sous tension dans le monde. Pour cette raison, sa délégation appelle toutes les autres à pleinement soutenir le Haut-Commissariat.

L’Algérie a partagé le même sentiment, à savoir que Mme Bachelet prend ses fonctions à un moment difficile où de nombreux défis se posent en matière de droits de l'homme, notamment dans les territoires palestiniens occupés par Israël, mais aussi au Sahara occidental. La délégation algérienne se souvient que lors de la précédente session, le Haut-Commissariat avait affirmé sa disposition à diligenter une mission technique de suivi au Sahara occidental et à renforcer sa coopération avec le Conseil de sécurité concernant la question des droits de l'homme dans ce territoire. L’Algérie exhorte donc le Haut-Commissariat, de même que le Conseil, à exploiter les résultats de la mission de 2015 et ceux de la prochaine mission afin d’assurer le suivi de la situation.

Bahreïn a dit partager les vues présentées par Mme Bachelet et a encouragé les Etats à redoubler d’efforts pour affermir les relations, la coopération et la coordination avec le Haut-Commissariat afin de relever les défis mondiaux lancés à la paix et à la sécurité internationales.

La Serbie s’est dite particulièrement encouragée par la déclaration de la Haut-Commissaire, qui a témoigné de son ferme engagement dans un esprit de sincère coopération, et a assuré ne pas douter des capacités de Mme Bachelet pour dûment s’acquitter de sa tâche. La Serbie a elle aussi, par ses actes, témoigné de son engagement à atteindre les normes requises de droits de l'homme et entend poursuivre sur cette voie, a indiqué la délégation serbe.

Le Honduras a réitéré son engagement en faveur du multilatéralisme, dans lequel le rôle du Haut-Commissariat demeure essentiel. Le pays a encouragé tous les États à coopérer de bonne foi avec le Haut-Commissariat.

L’Albanie a fait observer, à l’instar de la Haut-Commissaire, que les droits de l’homme ne sont pas un menu dans lequel on peut choisir: ils sont universels, inaliénables et interdépendants. Alors que les droits de l’homme sont sous pression constante, l’Albanie se félicite de l’engagement de la Haut-Commissaire à favoriser la coopération et à créer des partenariats pour protéger tous les droits de l’homme.

La Colombie a souligné que, si tous les États rencontrent certes des difficultés dans le domaine des droits de l’homme, elle n’en est pas moins préoccupée par la situation au Venezuela et au Nicaragua. La Colombie s’est dite confiante dans l’action diligente de la Haut-Commissaire pour contribuer au rétablissement des conditions garantissant la pleine protection de tous les droits de l’homme des citoyens de ces deux pays.

Haïti a déclaré que, malgré les nombreux défis auxquels il fait face, son Gouvernement maintenait le cap sur le renforcement de ses institutions en vue de garantir une meilleure protection des droits de l’homme dans tout le pays. Un nouveau Premier Ministre va bientôt prendre ses fonctions: c’est pourquoi le Gouvernement prie le Conseil d’attendre la mise en place du nouveau Gouvernement avant de relancer toute discussion sur les modalités d’une assistance technique, a indiqué la délégation haïtienne. Elle a aussi salué le travail courageux de l’ancien Haut-Commissaire, M. Zeid Ra’ad Al Hussein.

Le Guatemala a réitéré sa disponibilité à coopérer avec la nouvelle Haut-Commissaire. La délégation guatémaltèque a ensuite indiqué que le Président guatémaltèque, M. Jimmy Morales, avait demandé au Secrétaire général des Nations Unies que le mandat de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala, créée à l’initiative de son pays, ne soit pas renouvelé après douze ans de service. Le Gouvernement guatémaltèque estime que les compétences de cette Commission peuvent maintenant être transférées à une institution nationale qui agira en toute transparence, a expliqué la délégation.

La Grèce s’est dite convaincue que pour assurer la promotion et protection des droits de l'homme, il est crucial de faire en sorte que les voix des personnes que l’on cherche à protéger soient entendues. La Grèce et son peuple ont déployé d’immenses et constants efforts en faveurs des migrants, mais estiment aussi que le fardeau et les responsabilités en la matière doivent être partagés, dans l’esprit du pacte mondial sur les migrations ordonnées, sûres et régulières que la Grèce soutient.

L’Arménie a déclaré que le bilan passé de Mme Bachelet, de même que son engagement dans le domaine des droits de l'homme, sont des atouts inestimables pour sa contribution au fonctionnement du Haut-Commissariat. Rappelant les récentes évolutions politiques en Arménie et leurs conséquences sur le renforcement des droits de l'homme dans le pays, la délégation arménienne a indiqué que les nouvelles autorités du pays étaient disposées à travailler avec la Haut-Commissaire.

Le Bélarus a déclaré que les mécanismes de coopération et de dialogue réellement ouverts font défaut dans l’ensemble du système international. Pour cette raison, ces mécanismes et d’autres, y compris l’Examen périodique universel, doivent être réexaminés de manière à parvenir à une réelle ouverture. La délégation s’est ensuite interrogée sur la manière dont le Haut-Commissariat établit des rapports de pays sans la pleine coopération des gouvernements concernés, ce qui était le cas s’agissant de la Bolivie et du Nicaragua.

La Pologne a fortement appuyé le Haut-Commissariat et s’est réjouie qu’une femme ayant de telles performances en matière de promotion des droits soit à la tête de cette importante institution.

L’Irlande a partagé les vues de Mme Bachelet quant à la menace qui pèse actuellement sur le multilatéralisme, lequel a pourtant permis la stabilité mondiale au cours des 70 dernières années. Soixante-dix-ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il incombe aux États de veiller à ce que les victimes des violations des droits de l’homme demeurent au centre des travaux du Conseil, a poursuivi la délégation irlandaise. Dans ce but, il est crucial que toutes les parties prenantes (société civile et défenseurs des droits de l’homme inclus) puissent coopérer librement avec le Conseil et ses mécanismes, sans crainte de représailles, a-t-elle souligné.

L’Érythrée a mis en avant ses priorités au niveau national, rappelant à cet égard les propositions concrètes formulées par l’ancien Haut-Commissaire. Constatant que l’on ne respecte plus les différences, le pays a incité au respect des droits universels et de tous les êtres humains.

Le Viet Nam a félicité Mme Bachelet pour sa nomination au poste de Haut-Commissaire aux droits de l’homme. Le Viet Nam a ensuite regretté que certains pays continuent de proférer des allégations infondées non vérifiées contre d’autres pays: ces pays devraient d’abord et avant tout régler leurs propres problèmes, a affirmé la délégation vietnamienne.

Le Yémen a félicité Mme Bachelet pour sa nomination et lui a souhaité plein succès. Le Yémen a souligné que les violations des droits de l’homme décrites dans le rapport de la Haut-Commissaire avaient été commises après le « coup criminel » de 2015. La délégation a condamné le refus des Houthis de se présenter aux négociations qui auraient dû se tenir à Genève la semaine dernière.

Le Nicaragua a rejeté la proposition de résolution que certains pays veulent faire adopter par le Conseil contre le Venezuela. Le Nicaragua a condamné à cet égard toute démarche visant un État souverain et son gouvernement légitime. Il a estimé que la résolution en question, outre qu’elle était un exemple de partialité, ne pourrait que détériorer les relations entre les États de l’Amérique latine. Défenseur de la paix, le Gouvernement du Nicaragua est victime d’influences extérieures empreintes de haine et de rancœur, a ajouté la délégation nicaraguayenne.

Oman s’est dit convaincue que compte tenu de son expérience, Mme Bachelet cherchera le dialogue et la coopération avec les États et non la confrontation. La délégation omanaise a également souligné que la cause palestinienne est une cause première pour la communauté internationale et qu’elle doit donc être résolue.

Le Lesotho a souligné que les conflits prolongés affectaient de manière disproportionnée les femmes et les enfants. Ces conflits doivent être résolus pour préserver la dignité et la valeur de l'être humain. Les États doivent donc coopérer au plan international pour garantir les droits de l'homme. Au plan national, le Gouvernement du Lesotho a engagé des réformes internes globales afin de rendre ses législations conformes aux normes internationales, a fait valoir la délégation du Royaume.

Le Botswana s’est dit disposé à soutenir le Haut-Commissaire dans l'exécution de son mandat. Les solutions aux défis mondiaux complexes nécessiteront des efforts concertés plutôt qu’une approche fondée sur un monopole des idées, a déclaré la délégation du Botswana, ajoutant que la mission du Haut-Commissaire est d’aider à surmonter les divisions.

L’Azerbaïdjan a souligné que le rôle du Haut-Commissaire devient chaque jour plus crucial. Le pays a en outre appelé au respect de l’intégrité territoriale des pays.

La Jamaïque a exhorté à améliorer les capacités et ressources du Haut-Commissariat afin qu’il soit à même de vérifier les allégations de violations des droits de l'homme et d’interpréter ces droits de façon réellement universelle.

L’Organisation des États américains (OEA) a évoqué le Nicaragua où se déroule, selon elle, une des plus graves crises en Amérique latine, alors que depuis le début de la répression des manifestations sociales, le 18 avril dernier, la Commission interaméricaine des droits de l’homme a été saisie d’informations reçues in situ et faisant état de 322 personnes assassinées, dont 21 policiers et 23 garçons, filles et adolescents. La Commission a aussi reçu des informations selon lesquelles pas moins de 400 personnes ont été détenues et incriminées pour leur participation aux manifestations. Par ailleurs, pas moins de 200 médecins et auxiliaires médicaux ont été renvoyés pour avoir soigné les blessés dans le contexte des manifestations. L’OEA a aussi vérifié que 40 membres du personnel universitaires ont été démis de leurs fonctions pour avoir appuyé les étudiants manifestants.

Le Liban a souhaité la bienvenue à la nouvelle Haut-Commissaire et s’est dit convaincu que Mme Bachelet saura mener à bien sa mission. Le Liban a insisté sur l’importance pour le Conseil de travailler sans politisation – le dialogue constructif et la coopération étant indispensables en ces moments difficiles.

Le Portugal a observé que la nomination de Mme Bachelet intervenait à un moment très sombre pour les droits de l’homme, marqué en particulier par l’affirmation des Nations Unies selon laquelle un nouveau génocide est en train d’être perpétré. Le Portugal a dit compter sur la nouvelle Haut-Commissaire pour défendre les droits de l’homme pour tous, surtout celles et ceux qui ne peuvent se faire entendre, dans le droit fil de l’action de son prédécesseur.

La Turquie a assuré qu’elle visait constamment à respecter pleinement ses obligations internationales en matière de droits de l’homme. Ainsi, l’état d’urgence qui avait été instauré après la tentative de coup d’État de la mi-juillet 2016 a-t-il été levé le 19 juillet dernier, a fait valoir la délégation turque. Dans la période qui s’ouvre, a-t-elle ajouté, la Turquie s’efforcera de retrouver l’élan en faveur des réformes qui avait caractérisé les premières années du siècle. Un groupe de travail s’est réuni le mois dernier pour renouveler les efforts du Gouvernement en matière d’administration de la justice et de respect des droits fondamentaux, a précisé la délégation.

Le Mali a pris note des recommandations de la Haut-Commissaire relatives à la situation dans la région de Menaka et dans le centre du Mali, suite aux cas de violence qui y ont été perpétrés et qui ont conduit le Gouvernement à ouvrir des enquêtes judiciaires. Les autorités maliennes poursuivront et intensifieront leurs efforts visant la résolution de la crise, notamment par la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale de 2015 issu du processus d’Alger, a indiqué la délégation malienne.

L’Uruguay a déclaré que la récente décision du Nicaragua d’expulser l’équipe du Haut-Commissariat dans le pays est préoccupante, tant elle éloigne tout effort pour sortir le pays de la crise qu’il traverse. Les questions relatives aux droits de l'homme ne peuvent se résoudre efficacement que dans le cadre du multilatéralisme et toute tentative de rejeter ce multilatéralisme est regrettable, a souligné l’Uruguay.

L’Ouganda a jugé primordial de renforcer les mécanismes nationaux de promotion des droits de l'homme, car ils sont au plus près des personnes. La délégation ougandaise espère donc que le Haut-Commissariat continuera sa coopération technique avec les États en ce sens. L’Ouganda appelle en outre le Conseil et les autres mécanismes internationaux de droits de l'homme à respecter le régime international des droits de l'homme communément admis par tous.

La République de Moldova a exprimé son plein appui à l’indépendance du mandat de la Haut-Commissaire. Sa délégation a dit souscrire à la déclaration de la Haut-Commissaire selon laquelle la paix ne peut être atteinte que lorsque la dignité et l’égalité de tous les êtres humains sont promues, ce qui ne peut être réalisé que par la coopération. À cet égard, la République de Moldova soutient que l’engagement actif de la société civile est essentiel à la réalisation des droits de l’homme de façon universelle.

Le Kazakhstan a dit avoir confiance dans la perspicacité et l’expérience de la Haut-Commissaire et vouloir poursuivre sa coopération avec le Haut-Commissariat, en particulier en matière de développement des capacités.

Le Bhoutan a dit attacher une grande importance aux valeurs universelles des droits de l'homme et au travail du Haut-Commissariat, en particulier à l’Examen périodique universel. Le Bhoutan a invité le Groupe de travail sur les détentions arbitraires à visiter le pays en début d’année prochaine, ce qui sera l’occasion pour le pays d’apporter les améliorations nécessaires, même s’il fait face à un manque de ressources et de capacité.

Le Gabon a assuré la Haut-Commissaire de son soutien et de sa pleine coopération pour la promotion et la protection des droits de l'homme dans le respect de leur caractère universel et indivisible, y compris ceux ayant trait à l’approche genre.

Le Luxembourg a dit partager les préoccupations de la Haut-Commissaire s’agissant des répressions exercées contre la société civile et les droits civils et politiques, qui visent en particulier les défenseurs des droits de l’homme. Le Luxembourg s’est dit préoccupé par la situation au Nicaragua, un pays avec lequel il coopère étroitement depuis longtemps: la délégation luxembourgeoise a exhorté les autorités nicaraguayennes à revenir sur leur décision d’expulser l’équipe du Haut-Commissariat et à cesser la répression.

Les Fidji ont souligné l’importance du Fonds d’affectation spéciale pour l’assistance technique à l’appui de la participation des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement aux travaux du Conseil des droits de l’homme, estimant que ce Fonds jouait un rôle utile pour faire du Conseil un organe réellement représentatif.

Vanuatu s’est dit d’accord avec la constatation de la Haut-Commissaire selon laquelle « les victimes et leurs droits devraient toujours être au cœur de notre action, de manière totalement objective et sans peur ni faveur ». Vanuatu a rappelé avoir déjà, en 2014, alerté les organes des Nations Unies sur les violations des droits de l’homme persistantes commises en Papouasie occidentale (Indonésie), en leur demandant d’y mettre un terme. La délégation a demandé à la Haut-Commissaire de collaborer à cet égard avec l’Indonésie.

La Nouvelle-Zélande a plaidé pour une approche basée sur les droits de l’homme de la lutte contre la mortalité infantile. Elle a aussi plaidé pour la suppression de la peine de mort.

La Jordanie a affirmé que la communauté internationale devait aider les Palestiniens à mettre fin à l’occupation qu’ils subissent et à se doter d’un État viable dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. La Jordanie a demandé aux États de soutenir les initiatives internationales en cours, y compris celles des envoyés du Secrétaire général des Nations Unies et de ses représentants, afin de les aider à résoudre les conflits concernés dans le respect de la souveraineté des États.

Global Alliance of National Human Rights Institutions (GANHRI), représentant les institutions nationales de droits de l'homme, a fait part de son souhait de travailler en partenariat avec la nouvelle Haut-Commissaire et a rappelé que les événements récents dans le monde ont montré tant l’importance que la nécessité d’un organe indépendant des droits de l'homme. Les institutions nationales de droits de l'homme, leurs réseaux régionaux et l’Alliance (GANHRI) ont toujours entretenu une bonne relation avec le Haut-Commissariat et entendent poursuivre de la sorte.

La Comisión Mexicana de Defensa y promocion de los Derechos Humanos, Asociacion Civil a insisté sur la nécessité de poursuivre l’entretien d’un dialogue constant avec Mme Bachelet, comme cela a été le cas avec son prédécesseur. Elle a souligné que le travail du Haut-Commissaire avait été crucial pour les milliers de victimes de crimes contre l’humanité et de violations des droits de l'homme au Mexique depuis l’application de la politique de guerre contre la drogue en 2006. Le nombre de personnes disparues, assassinées et torturées est alarmant et les victimes ne cessent d’exiger vérité, justice et réparation, sans résultat. L’impunité constitue l’obstacle principal, a insisté la Commission.

Human Rights Watch au nom de plusieurs organisations non gouvernementales1, a dit se réjouir de la désignation de Mme Bachelet au poste de Haut-Commissaire ainsi que du discours qu’elle a prononcé hier, dans lequel elle reconnaît le rôle de la société civile. Dans ce contexte, l’ONG l’a appelé à rejeter la position des États qui ne veulent pas être montrés du doigt au nom de leur souveraineté: ce sont souvent ceux qui ne tolèrent pas les critiques qui suppriment également les oppositions et musèlent la société civile et les défenseurs des droits de l'homme, a rappelé l’ONG.

Franciscain international a déclaré que les conditions électorales en République démocratique du Congo ne sont pas satisfaisantes et ne garantissent pas la clarté et la transparence des processus électoraux. Aux Philippines, a poursuivi l’ONG, les cas d’exécutions extrajudiciaires liés à la politique de lutte contre les stupéfiants, le règne de l’impunité et les attaques contre les défenseurs des droits de l'homme et les représentants de peuples autochtones continuent de se produire en dépit des alertes de la communauté internationale. Le Gouvernement haïtien, pour sa part, tarde toujours à mettre en œuvre les recommandations des divers mécanismes internationaux de droits de l'homme, a déploré l’ONG.

Le Mouvement international contre toutes les formes de discrimination a partagé les inquiétudes de Mme Bachelet concernant le sort réservé aux migrants, aux peuples autochtones, aux minorités et aux défenseurs des droits de l'homme dans de nombreux pays, déplorant que nombre de ces groupes de personnes soient parfois présentés comme constituant une menace pour l’identité nationale par les discours nationalistes véhiculés par des figures politique de premier plan. A cet égard, l’ONG s’est dite préoccupée par le fait que Sri Lanka n’ait toujours pas mis en œuvre la résolution 30/1 du Conseil des droits de l'homme, notamment au regard du retard pris dans la mise en place d’un mécanisme de justice transitionnelle.

Instituto Maria Ausiliatrice delle Salesiane di Don Bosco a recommandé au Conseil de créer un mandat de rapporteur spécial sur les droits de la jeunesse, d’intégrer ces droits dans les travaux des organes de traités et de l’Examen périodique universel (EPU) et d’aider les pays à adopter des mécanismes facilitant la participation des jeunes aux prises de décision.

Khiam Rehabilitation Centre for Victims of Torture a dénoncé les déchéances de nationalité ainsi que les disparitions forcées de défenseurs des droits de l’homme à Bahreïn et a prié la Haut-Commissaire d’accorder la priorité à la situation des droits de l’homme dans ce pays. L’ONG a regretté que la situation ne se soit pas améliorée à Bahreïn après l’Examen périodique universel de ce pays, 19 personnes y ayant été expulsées par la force et des cas de torture ne cessant d’être dénoncés.

Le Service international pour les droits de l'homme a souligné le rôle des défenseurs des droits de l’homme pour faire en sorte que toute personne jouisse de ses droits fondamentaux. L’ONG a recommandé aux Nations Unies de faire en sorte que les défenseurs des droits de l'homme trouvent en elles un soutien. Elle a appelé tous les États à protéger les défenseurs des droits de l’homme.

International Association for Democracy in Africa a fait part de sa préoccupation face à la hausse des mariages forcés dans le monde, notamment au Pakistan où les femmes sont censées se sacrifier et ne peuvent prendre de décision seules, au détriment de toute ambition professionnelle.

L’Article 19 - Centre international contre la censure a demandé que les engagements du Haut-Commissariat se traduisent en actions et a déploré à cet égard un manque de mise en œuvre concrète s’agissant de la liberté d’expression, alors que des journalistes sont assassinés ou empêchés d’exercer leur travail dans plusieurs pays.

L’Association américaine de juristes au nom de plusieurs organisations non gouvernementales2, a attiré l’attention sur les violations sérieuses et graves des droits civils et politiques dans le territoire non autonome illégalement occupé du Sahara occidental et a dénoncé la puissance occupante – le Maroc.

L’Institut du Caire pour les études sur les droits de l’homme a souligné qu’un refus de prolonger, pendant cette session, le mandat du Groupe d'éminents experts sur le Yémen, créé par le Conseil des droits de l’homme en 2017, reviendrait à saper considérablement la pertinence du Conseil. De même, tout affaiblissement du mandat du Groupe reviendrait à entériner l’impunité au Yémen et encouragerait l’Arabie saoudite et sa coalition à commettre de nouveaux crimes contre les civils yéménites.

Le Comité consultatif mondial de la Société des amis – Quakers au nom de plusieurs organisations non gouvernementales3, a dénoncé les violations des droits des migrants partout dans le monde. L’ONG a estimé que le pacte mondial sur les migrations, qui doit être adopté en décembre prochain, met à juste titre l’accent sur les droits humains des migrants. Elle a demandé au Haut-Commissariat et aux autres mécanismes des droits de l’homme de jouer un rôle central dans l’application de ce futur instrument.

Iraqi Development Organisation a constaté que les travaux du Groupe d'éminents experts sur le Yémen, créé par le Conseil en 2017, montraient que des crimes épouvantables sont commis actuellement dans ce pays. L’ONG a prié le Conseil de recommander au Conseil de sécurité de transmettre l’affaire à la Cour pénale internationale ou à tout le moins de créer une commission internationale d’enquête.

La Commission internationale de juristes a affirmé que la nouvelle Haut-Commissaire peut avoir un impact en parlant haut et fort contre les États, y compris membres de ce Conseil, qui foulent au pied les normes internationales de droits de l'homme et restreignent l’espace démocratique.

Association for Defening Victims of Terrorism s’est réjouie du programme de la première Journée internationale du souvenir en hommage aux victimes du terrorisme, affirmant que l’un des moyens de lutter contre ce phénomène est de porter l’attention sur le sort des victimes.

Le Forum asiatique pour les droits de l'homme et le développement a dit être impatient d’entendre la nouvelle Haut-Commissaire parler de la situation des droits de l'homme dans les pays d’Asie, dont certains – comme le Myanmar, le Cambodge et Sri Lanka – connaissent des difficultés en matière de droits de l'homme.

La Fondation Alsalam a attiré l’attention sur la détérioration de la situation des droits de l'homme en Arabie saoudite, et plus particulièrement sur les arrestations massives et arbitraires de défenseurs des droits des femmes et des droits de l'homme ainsi que sur la suppression permanente du droit à la liberté d’expression, de réunion et d’association. Depuis juillet, un grand nombre d’opposants ont été arrêtés et ce, alors même que l’Arabie saoudite tente de redorer son image sur la scène mondiale.

Center for Environment and Management Studies a déploré la hausse des violences contre les minorités et les femmes de la part de ceux qui se disent religieux au Pakistan, où certains soutiennent un génocide.

African Regional Agricultural Credit Association a dit que le Pakistan n’a pas apporté une société égalitaire à sa population et a violé les idéaux des droits de l'homme pour des raisons matérielles. L’ONG a dénoncé certaines formes d’esclavage dans le pays, dont le travail des enfants.

Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain Inc a jugé « critique » la situation des droits de l’homme à Bahreïn, où le Gouvernement a fermé tout espace politique et civil avant les élections qui doivent avoir lieu en novembre. L’ONG a également condamné les arrestations arbitraires de militants et d’opposants politiques dans le Royaume, qui ont pris une ampleur faisant penser à un crime contre l’humanité: des milliers de personnes sont en prison pour avoir exercé leurs droits fondamentaux, a insisté l’ONG.

African Green Foundation International a demandé au Conseil de montrer qu’il est impartial et qu’il « peut agir au lieu de parler ». L’ONG a espéré que le Conseil prendrait les mesures propres à rassurer toutes les populations vivant à Sri Lanka, en particulier les minorités.

Charitable Institute for Protecting Victims a fait part de sa préoccupation face au mode d’élection des membres du Conseil: en effet, un pays responsable de violations graves des droits de l’homme, conduisant en particulier la coalition contre le Yémen, a été élu pour huit ans. De même, Bahreïn est candidat au Conseil, alors même que ce pays jette en prison de nombreux manifestants, a mis en garde l’ONG.

Le Conseil mondial de l'environnement et des ressources a attiré l’attention sur la lenteur des progrès dans la promotion au Pakistan d’idées libérales basiques dans le cadre de sa structure exécutive, soulignant la difficulté dans ce pays autoritaire de faire valoir les droits fondamentaux au questionnement et à la culture dialectique, pourtant essentiels à l’existence des principes démocratiques.

Asian Legal Ressource Centre a déclaré que dans la région asiatique, la plupart des États ne sont pas à même de fournir à chacun un accès à la justice, à la dignité et à l’égalité. Dans des pays comme la Chine, le Cambodge, l’Inde, l’Indonésie ou encore le Myanmar, le Pakistan et Sri Lanka, des étudiants sont arrêtés, a ajouté l’ONG.

Verein Südwind Entwicklungspolitik a dénoncé les conditions de détention en République islamique d’Iran, y compris des menaces de viol contre une prisonnière.

Villages Unis (United Villages) s’est fait l’écho de la déclaration de Mme Bachelet au sujet du manque d’amélioration de la situation au Jammu-et-Cachemire et a souligné que le peuple du Cachemire dispose exactement des mêmes droits à la justice et à la dignité que tous les peuples du monde. L’ONG a demandé que le Haut-Commissariat puisse se rendre sur place, dans les deux camps, seule façon de mettre un terme aux violations des droits de l'homme dans cette région.

Organization for Defending Victims of Violence a affirmé qu’une des principales menaces contre les droits de l'homme aujourd’hui provient du Président des États-Unis, notamment en raison de ses approches extrémistes, racistes et xénophobes, de son influence négative sur les mécanismes internationaux, de la militarisation accrue (de son pays) et du travail de sape des institutions internationales en faisant sortir les États-Unis d’organisations internationales et d’accords multilatéraux. L’ONG a ajouté à cette liste les sanctions unilatérales (des États-Unis) contre certains pays, en particulier la République islamique d’Iran.

Le Congrès du monde islamique a évoqué le premier rapport du Haut-Commissaire sur le Jammu-et-Cachemire en formant l’espoir que le Gouvernement indien autorisera la visite d’une mission d’établissement des faits dans le Cachemire. L’ONG a signalé que de nombreuses organisations sont sises à Srinagar et ont facilité le mécanisme de suivi en vue de la formulation de ce rapport complet. Elle a ajouté que la vie des défenseurs des droits de l’homme qui coopèrent avec les mécanismes de l’ONU depuis Srinagar est sérieusement menacée en raison de la propagande de l’Inde. L’ONG a donc exhorté le Conseil à déclarer tous ces défenseurs des droits de l’homme du Jammu-et-Cachemire comme personnes sous protection internationale, faute de quoi elles risquent d’être tuées par les forces indiennes, comme ce fut le cas pour Jalil Andarabi.

Le Conseil international pour le soutien à des procès équitables et aux droits de l’homme a rendu hommage à l’ancien Haut-Commissaire, M. Ra’ad Zeid Al Hussein, qui a quitté la salle du Conseil au terme de son mandat en prenant des positions qui resteront gravées dans les annales de l’histoire des droits de l’homme. Il a souligné par ailleurs que la situation des droits de l’homme va en empirant à cause des décisions irréfléchies du Président des États-Unis et de la passivité de ses homologues au sein des instances internationales et régionales.

China Society for Human Rights Studies (CSHRS) a souligné que dans la région musulmane ouïghoure, le séparatisme fait rage et que la prison qui s’y trouve est célèbre car elle abrite des terroristes. Les citoyens chinois ne pensent pas que le nombre de personnes « contaminées par l’extrémisme religieux » ait augmenté car le nombre de touristes a augmenté par rapport à l’année précédente, a ajouté l’ONG.

International Lawyers.org a particulièrement apprécié l’accent mis par la Haut-Commissaire sur les droits des femmes et des filles aux soins de santé et au développement, ajoutant que ces droits ont été chaque fois plus marginalisés au sein du Conseil. L’ONG a espéré que Mme Bachelet serait à même d’encourager les États membres à octroyer une attention et des ressources accrues à la protection des droits civils et politiques mais aussi des droits économiques, sociaux et culturels. Elle a en outre encouragé le Conseil à établir un mandat sur la question du changement climatique.

European Union of Public Relations a dénoncé les violations des droits de l'homme au Pakistan et le manque d’obligation redditionnelle qui les accompagnent, dans des zones où les ONG se sont vu refuser l’accès. Un nombre alarmant d’enlèvements et de meurtres ont été perpétrés par les forces de sécurité pakistanaises depuis le début de l’année, a insisté l’ONG, demandant à la communauté internationale d’agir pour défendre le peuple du Baloutchistan.

Canners International Permanent Committee a estimé que le Pakistan est devenu très intolérant et autoritaire envers la population civile, au prétexte de lutter contre les extrémistes. La population n’a aucun droit d’action au Baloutchistan et dans d’autres régions et la loi antiterroriste n’a pas permis de progresser.

Le Conseil de jeunesse pluriculturelle (COJEP) a évoqué la situation en Libye, d’une part pour saluer les efforts louables de l’ONU afin de parvenir à un accord de paix dans ce pays, et d’autre part pour dénoncer les interventions de certains pays, notamment la France.

World Barua Organisation a demandé à l’Inde d’écouter les titulaires de mandats au titre des procédures spéciales du Conseil et de tenir compte de leurs rapports. L’ONG a regretté que l’Inde ait rejeté le rapport du précédent Haut-Commissaire sur le Cachemire, ainsi que les observations du Rapporteur spécial sur le droit à l’eau au sujet de la discrimination dont sont victimes les personnes appartenant à certaines castes.

L’Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale a déclaré que si notre personnalité numérique, sur Internet, ne correspond pas nécessairement à notre identité réelle, elle n’en bénéficie pas moins des mêmes droits et libertés. L’ONG a insisté sur l’importance de protéger toutes les personnes contre les mesures de surveillance arbitraires et sur la nécessité d’adopter, dans ce domaine, des cadres juridiques nationaux efficaces.

Le Mouvement international de la réconciliation s’est félicitée de la priorité accordée aux questions de migration dans le rapport de la Haut-Commissaire. L’ONG a jugé scandaleux que l’Italie interdise aux migrants arrivant par bateau de débarquer dans ses ports siciliens et méridionaux. L’ONG a encouragé la Haut-Commissaire à continuer de rappeler aux États qu’ils ont des responsabilités en matière de gestion des migrations.

Pasumai Thaayagam Foundation s’est réjoui qu’à l’occasion de sa dernière intervention devant le Conseil, le Haut-Commissaire sortant ait mentionné les souffrances à Jaffna (Sri Lanka), où les communautés tamoules qui ont été dépossédées de leur terre par l’armée vivent encore dans des conditions déplorables. L’ONG a aussi remercié la nouvelle Haut-Commissaire pour sa référence à Sri Lanka dans sa mise à jour orale.

International Muslim Women’s Union a demandé que des enquêtes soient diligentées sur les très graves violations des droits de l’homme au Jammu-et-Cachemire, largement décrites dans le rapport du Haut-Commissariat, premier du genre. L’ONG a prié Mme Bachelet de se concentrer sur les États qui n’ont pas totalement assumé de reddition de comptes à l’issue d’un conflit.

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme a plaidé pour un travail collectif afin de façonner un nouveau monde au profit des générations futures. Après avoir énuméré une série d’«échecs collectifs» comme en Syrie, au Yémen, au Mali, en Libye et ailleurs, l’ONG a appelé à redoubler d’efforts pour rectifier le tir.

Le Pont a condamné le projet de résolution contre le Venezuela qui est en discussion au Conseil, estimant qu’il faisait partie d’une volonté de maintenir le Venezuela dans une liste de pays que certains États jugent dangereux pour leurs intérêts financiers. Un délégué de Le Pont s’est rendu au Venezuela récemment, où il a constaté une crise économique en partie due à la guerre économique menée de l’extérieur, mais en aucun cas une crise humanitaire. L’ONG a affirmé que la meilleure façon d’aider le Venezuela est d’appliquer les 23 principes d’un ordre international définis par l’ancien Expert indépendant Alfred de Zayas.

World Federation of Ukrainian Women’s Organizations a exprimé sa préoccupation sur la situation des droits de l'homme en Ukraine depuis l’intervention de la Fédération de Russie. Le Gouvernement russe n’a consenti aucun effort pour faire cesser les violations des droits de l'homme dans les zones occupées malgré l’appel des organisations internationales, a regretté l’ONG. Elle a attiré l’attention sur un opposant en prison et en grève de la faim depuis des mois.

ABC Tamil Oli a exhorté tous les gouvernements à collaborer effectivement avec tous les mécanismes des droits de l'homme. L’ONG a ensuite évoqué la situation à Sri Lanka où, neuf ans après la fin de la guerre, les Tamouls n’ont toujours pas accès à la justice. L’ONG a estimé que seul un mécanisme international apporterait la justice aux victimes tamoules de génocide.

L’Association pour les victimes du monde a prié la Haut-Commissaire de faire un rapport sur les difficultés rencontrées par la société civile, notamment les Tamouls de Sri Lanka. L’ONG a fait observer que la résolution adoptée 30/1 par le Conseil au sujet de Sri Lanka arrivait à expiration en mars 2019: mais les Tamouls sont toujours privés de justice et leurs terres sont toujours sous occupation militaire. L’ONG a estimé, elle aussi, que seul un mécanisme d’enquête international pourrait rendre justice aux Tamouls victimes de génocide.

Association Solidarité Internationale pour l'Afrique (SIA) a également exprimé sa préoccupation face à la situation des droits de l’homme à Sri Lanka, rappelant que le 18 mai 2018 l’on avait commémoré le génocide commis contre les Tamouls au nord et à l’est du pays. L’ONG a, d’autre part, prié le Conseil d’intervenir en faveur de la libération de M. Thirumurugan Gandhi, militant des droits de l’homme détenus par la police indienne.

East and Horn of Africa HR Defenders Project a prié le Gouvernement de la Tanzanie de mettre fin à toute forme de discrimination, de harcèlement et d’agression contre les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes et les membres de l’opposition politique; et d’amender les lois – notamment la loi sur les communications électroniques et postales de 2010 – pour les mettre en conformité avec les normes internationales en matière de droits de l’homme.

Le Réseau international des droits humains (RIDH) a jugé nécessaire que le Conseil préserve et renforce son mandat de prévention des conflits et catastrophes. L’ONG a lancé un appel en vue de la mise en place d’un mécanisme de supervision de la situation au Nicaragua.

Le Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies, commentant l’intervention de Mme Bachelet hier, a salué l’accent mis par la Haut-Commissaire sur la tragédie des réfugiés, et selon laquelle les pays les plus riches sont les moins disposés à faire montre de solidarité avec les personnes dans le besoin. L’ONG a demandé à la Haut-Commissaire d’accorder la priorité à la lutte contre le racisme, y compris par la conception d’un programme pluriannuel d’application de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.

Associazione Comunita Papa Giovanni XXIII a déclaré que les problèmes de notre monde exigent que l’on accorde une attention particulière au droit à la paix.

La Fundacion Latinoamericana por los Derechos Humanos y el Desarrollo Social, au nom également de l’Association internationale des juristes démocrates; Le Pont et de Tourner la page, a rejeté le rapport du Haut-Commissariat sur le Venezuela, qu’elle a qualifié de manifestation supplémentaire de la politisation des travaux du Haut-Commissariat. L’ONG a assuré qu’il n’existe pas de crise humanitaire dans le pays et a demandé aux États Membres du Conseil de rejeter ce rapport utilisé pour défendre un agenda politique.

Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) a souligné que toute approche de la question des droits de l'homme au Sahara occidental devait respecter scrupuleusement le statut juridique international de ce territoire. Au vu des efforts du Haut-Commissariat pour y envoyer une mission technique, le MRAP s’est demandé si des progrès avaient été enregistrés.

La Fédération internationale des Ligues de droits de l'homme (FIDH) a estimé que le Conseil devait être plus créatif et plus flexible pour répondre aux violations des droits de l'homme. Les besoins des victimes doivent toujours être au centre des travaux du Haut-Commissariat, travaux auxquels les acteurs de la société civile doivent participer pour lui garantir la crédibilité dont le Haut-Commissariat a plus que jamais besoin, selon la FIDH.

L’Association internationale Ius Primi Viri a relevé que, selon les statistiques de la Commission yéménite des droits de l’homme, il y a eu au Yémen 653 blessés et 939 tués, dont 92 enfants, depuis septembre 2017. Il a recommandé que la Commission nationale des droits de l’homme du Yémen bénéficie de davantage d’appui pour répertorier les violations des droits de l’homme commises au niveau national.

BADIL Resource Center for Palestinian Residency and Refugee Rights a défendu le droit des Palestiniens au rapatriement volontaire, à la vérité, à la réparation et à la non-répétition [des violations dont ils sont victimes]. Les Palestiniens constituent aujourd’hui le groupe de population humaine déplacé depuis le plus longtemps, a encore indiqué le Centre.

France Libertés: Fondation Danielle Mitterrand a déclaré que le Sahara occidental occupé par le Maroc était un territoire non autonome. Elle a souligné que la résolution 1514 (1960) de l’Assemblée générale avait déjà averti que la situation d’occupation constituait « un déni des droits fondamentaux de l’homme ». De la même façon, le dernier rapport du Secrétaire général sur cette question montre que les problèmes liés aux droits de l’homme de la population réfugiée découlent de la non-réalisation de son droit à l’autodétermination. France Libertés a réclamé l’envoi par le Conseil d’une « mission technique » au Sahara occidental.

La Fédération démocratique internationale des femmes a demandé au Haut-Commissaire de travailler avec les organisations vénézuéliennes sans préjugé aucun, afin de mettre en œuvre les observations de l’ancien Expert indépendant sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, M. Alfred de Zayas, qui avait visité le Venezuela. Pour l’organisation, la situation qui prévaut au Venezuela ne peut pas être considérée comme une crise humanitaire, comme certains tentent de le faire croire, mais elle est davantage le résultat du blocus économique imposé au pays, comme le montrent les récentes décisions de l’Union européenne.

Pan African Union Science and Technology a déclaré que le Pakistan était l’un des pays les moins sûrs pour les femmes et les jeunes filles. Elles risquent d’être enlevées par les forces de sécurité, mariées ou tuées pour sauver l’honneur de leur famille, a affirmé la représentante.

World Evangelical Alliance a affirmé que la prédation des terres en Afrique était cause de déplacements massifs de populations, avec des tensions communautaires à la clef. Ainsi le déplacement de membres de la communauté Fulani du nord du Nigéria, à la recherche de pâturages, a fait six fois plus de décès que les activités du groupe terroriste Boko Haram, selon le représentant. Des tensions existent également en République démocratique du Congo avec le franchissement par le peuple nomade Mbororo de la frontière avec la République centrafricaine.

Iuventum e.V., qui s’est présentée comme ONG pédagogique sur le développement durable, a évoqué les critères communs en matière d’évaluation des droits de l'homme. Elle a suggéré de mener une étude sur les enfants dans le monde et une analyse chimique de la qualité de l’eau au niveau mondial par des étudiants.

Health and Environment Programme (HEP) s’est félicité des progrès accomplis au sujet des enfants séparés de leurs parents aux États-Unis. Mais elle a déploré que 500 enfants soient encore dans ce cas. HEP a aussi déploré les violations massives des droits des Rohingyas et plaidé pour la mise en place d’un mécanisme indépendant pour assurer une justice équitable à leur profit.

La Commission africaine des promoteurs de la santé et des droits de l'homme s’est félicitée du traitement accordé aux enfants réfugiés en Europe. Elle s’est en revanche alarmée par la montée de partis politiques et d’attaques racistes et xénophobes sur le même continent.

« Coup de pousse » – Chaîne de l’espoir Nord-Sud a fait part de son inquiétude au sujet du sort des jeunes vivant dans les camps de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie, dont le nombre a augmenté ces dernières années et qui ont des revendications d’ordre social, civil et politique. Faute de réponse à ces revendications, les jeunes activistes finissent par rejoindre des groupes et organisations parallèles, ce qui constitue une menace pour la région. Ces jeunes doivent jouir du droit à l’éducation et d’une possibilité de coopération directe avec l’ONU, a proposé « Coup de pousse ».

L’Association Dunenyo a fait valoir l’expérience prometteuse du Maroc dans le domaine de la gestion de la migration. En quelques années, le Gouvernement marocain a mis à l’essai une politique intégrée reposant sur quatre piliers: mise à jour du cadre législatif par rapport au droit relatif à la migration internationale; régularisation des réfugiés reconnus par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés; adoption d’une stratégie « humaniste » sur la migration et l’asile; et prestation de services d’éducation et de santé de base. Ces efforts orientent le Maroc vers le statut de pays d’installation au lieu de pays de transit.

Africa Culture Internationale s’est souciée de la violence à l’endroit des enfants, qui ne connaît aucune frontière et qui sévit dans tous les lieux, publics et privés. L’ONG a plaidé pour la protection des enfants et a recommandé que des mesures soient prises pour, notamment, éviter l’activité sexuelle précoce des jeunes et leur confrontation avec la loi.

Victorious Youths Movement a affirmé que des crimes sont commis dans les camps de Tindouf gérés par le Front Polisario. À ce jour, aucune visite n’a pu être menée dans ces camps, en raison du refus de l’Algérie de délivrer des visas aux organisations voulant s’y rendre. De fait, ce pays se rend complice des crimes commis sur son territoire, dont des enlèvements et des assassinats, a dit la représentante.

Women’s Human Rights International Association a déclaré que la poursuite des exécutions capitales par pendaison en République islamique d’Iran montrait que ce pays n’a que faire des exigences de la communauté internationale. L’ONG a demandé à la nouvelle Haut-Commissaire de faire cesser l’impunité dont jouissent les responsables iraniens.

International Bar Association a appelé le Conseil à soutenir des mécanismes de responsabilisation pour enquêter et poursuivre les auteurs de crimes graves, comme ceux commis en Syrie depuis mars 2011 et ceux commis en Iraq et Myanmar.

L’Association pour l’intégration et le développement durable au Burundi a dénoncé le fait que les peuples autochtones et les minorités vivant dans le nord-est de l’Inde ne puissent pas jouir des droits de l’homme. L’ONG a ajouté que les peuples autochtones de la même région étaient menacés de disparition. Elle a regretté l’indifférence du Gouvernement indien face aux droits de ces peuples.

Indigenous People of Africa Coordinating Committee s’est alarmé des graves violations des droits de l'homme subies par certaines castes, ainsi que de la hausse des attaques racistes en Inde. L’ONG a souhaité que la Haut-Commissaire demande au Gouvernement indien de reconnaître que le système des castes est un obstacle à la protection des droits de ses citoyens.

Asociación de Desarrollo Sociocultural - MBORORO a dit que les peuples autochtones du nord-est de l’Inde souffrent de discrimination depuis très longtemps, la situation étant devenue plus difficile que jamais. L’ONG a demandé à la Haut-Commissaire de communiquer au Gouvernement de l’Inde la nécessité de contrer le fondamentalisme et de cesser de politiser la question des peuples autochtones.

Le Conseil mondial de la paix a regretté qu’il n’ait pas été tenu compte de l’analyse et des recommandations figurant dans le rapport d’Alfred de Zayas sur le Venezuela.

L’Observatoire mauritanien des droits de l’homme et de la démocratie a dit sa gratitude pour les rapports produits par le Haut-Commissariat au sujet de Sri Lanka, car, même si le Gouvernement sri-lankais fait des promesses, il ne s’acquitte pas de ses responsabilités. L’Observatoire a ajouté que la seule manière de garantir la justice pour les victimes consisterait à créer un mécanisme de suivi.

CIVICUS: Alliance mondiale pour la participation des citoyens a dit avoir mis au point une « liste d surveillance » des pays où des militants et des organisations de la société civile subissent des atteintes flagrantes à leurs libertés civiles, telles qu’énoncées en droit international. C’est ainsi que le Bangladesh, le Cameroun, la République démocratique du Congo, les Maldives et le Nicaragua ont été portés sur ladite liste. L’ONG a exhorté la Haut-Commissaire et toutes les délégations à réagir aux attaques et aux restrictions dont sont victimes les défenseurs des droits de l’homme dans ces pays, et de veiller à inverser cette tendance alarmante.

La représentante de United Nations Watch a lu une déclaration attribuée à une Vénézuélienne qui n’a pu venir assister à cette session. Elle y affirme que sa petite sœur a été tuée d’une balle dans la tête par les forces de sécurité du pays. Comment le Venezuela peut-il être membre de ce Conseil, lorsque son gouvernement assassine son propre peuple, a demandé la représentante.

Association for the Protection of Women and Children’s Rights (APWCR) a déploré que l’Inde ne respecte pas ses obligations et qu’elle poursuive son occupation du Cachemire. L’organisation a demandé l’envoi par le Conseil d’une mission au Cachemire, afin d’y surveiller la situation des droits de l'homme.

Enfin, Barzani Charity Foundation / BCF a relevé qu’en dépit de la victoire sur les groupes terroristes en Iraq, des tensions entre communautés ethniques menacent ce pays. Il faut que des mesures de stabilisation soient prises par le Gouvernement central afin – notamment – de permettre que les minorités puissent rester en Iraq, a recommandé le représentant.


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1Déclaration conjointe: Human Rights Watch; Asian Legal Resource Centre; CIVICUS: Alliance mondiale pour la participation des citoyens; East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project et le Service international pour les droits de l'homme.

2Déclaration conjointe: Association américaine de juristes; Asociación Española para el Derecho Internacional de los Derechos Humanos AEDIDH; Association internationale des juristes democrats; International Educational Development; Mouvement international de la reconciliation; Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples et Conseil mondial de la paix.

3Déclaration conjointe: Comité consultatif mondial de la Société des amis – Quakers; Confédération internationale d'organismes catholiques d'action charitable et sociale; Mouvement international contre toutes les formes de discrimination; Défense des enfants – international et Fédération internationale Terre des hommes.

*Délégations de pays ayant participé au débat: Pakistan (au nom de l'OCI); Tunisie (au nom du Groupe arabe); Chine (au nom d'un groupe de pays); Venezuela (au nom du Mouvement des non-alignés et en son nom); Royaume-Uni (au nom d'un groupe de pays et en son nom); Pérou (au nom d'un groupe de pays); Philippines (au nom de l'ANASE et en son nom); Autriche (au nom de l'UE); Timor-Leste (au nom d’un groupe de pays); Uruguay (au nom d'un groupe de pays); Norvège (au nom d'un groupe de pays); Argentine (au nom d'un groupe de pays); Luxembourg (au nom d'un groupe de pays); Cuba (au nom de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques - ALBA et en son nom); Sénégal (au nom du groupe des pays francophones); Pays-Bas (au nom d’un groupe de pays); Togo (au nom du Groupe africain); Maroc (au nom du Groupe africain); Portugal (au nom d'un groupe de pays); Qatar; Brésil; Allemagne; Tunisie; Slovénie; Suisse; République de Corée; Mongolie; Arabie saoudite; Pakistan; Émirats arabes unis; Japon; Mexique; Hongrie; Ukraine; Égypte; Australie; République Démocratique du Congo; Géorgie; Irak; Chili; Éthiopie; Sénégal; Belgique; Népal; Afrique Du Sud; Cote d'ivoire; Espagne; Croatie; Islande; Équateur; Nigeria; Slovaquie; Afghanistan; Rwanda; Chine; Canada; Estonie; Liechtenstein; Lituanie; Fédération Russe; Koweït; Monténégro; Maldives; Thaïlande; Paraguay; France; Singapour; Suède; Inde; Namibie; Indonésie; Libye; Finlande; ONU-Femme; Danemark; Pays-Bas; Italie; République Populaire Démocratique De Corée; République Arabe Syrienne; République tchèque; Maroc; Lettonie; Myanmar; Bolivie; Iran; Salvador; Soudan; Benin; Costa Rica; Bangladesh; Roumanie; Macédoine; Algérie; Bahreïn; Serbie; Honduras; Albanie; Colombie; Haïti; Guatemala; Grèce; Arménie; Biélorussie; Pologne; Irlande; Érythrée; Viet Nam; Yémen; Nicaragua; Oman; Lesotho; Botswana; Azerbaïdjan; Jamaïque; Organisation des États américains; Liban; Portugal; Dinde; Mali; Uruguay; Ouganda; République De Moldavie; Kazakhstan; Bhoutan; Gabon; Luxembourg; Fidji; Vanuatu; Nouvelle-Zélande et Jordanie.

**Organisations non gouvernementales ayant participé au débat: Global Alliance of National Human Rights institutions; Comisión Mexicana de Defensa y promocion de los Derechos Humanos, Asociacion Civil; Human Rights Watch (au nom de plusieurs organisations non gouvernementales1); Franciscain international; Mouvement international contre toutes les formes de discrimination; Istituto Internazionale Maria Ausiliatrice delle Salesiane di Don Bosco; Khiam Rehabilitation Center for Victims of Torture; Service international pour les droits de l'homme; International Association for Democracy in Africa; Article 19 - Centre international contre la censure; Association américaine de juristes (au nom de plusieurs organisations non gouvernementales2); Institut du Caire pour les études sur les droits de l’homme; Comité consultatif mondial de la Société des amis – Quakers (au nom de plusieurs organisations non gouvernementales3); Iraqi Development Organization; Commission internationale de juristes; Association for Defending Victims of Terrorism; Forum asiatique pour les droits de l'homme et le développement; Fondation Alsalam; Center for Environmental and Management Studies; African Regional Agricultural Credit Association; Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain Inc; African Green Foundation International; Charitable Institute for Protecting Social Victims; Conseil mondial de l'environnement et des ressources; Asian Legal Resource Centre; Verein Südwind Entwicklungspolitik; Villages Unis (United Villages); Organization for Defending Victims of Violence; Congrès du monde islamique; Conseil International pour le soutien à des procès équitables et aux Droits de l'Homme; China Society for Human Rights Studies (CSHRS); International-Lawyers.Org; European Union of Public Relations; Canners International Permanent Committee; Conseil de jeunesse pluriculturelle (COJEP); World Barua Organization; Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale; Mouvement international de la réconciliation; Pasumai Thaayagam Foundation; International Muslim Women's Union; Rencontre Africaine pour la defense des droits de l'homme; Le Pont; World Federation of Ukrainian Women's Organizations; ABC Tamil Oli; Association pour les victimes du monde; Association Solidarité Internationale pour l'Afrique (SIA); East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project; Réseau International des Droits Humains (RIDH); Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies; Associazione Comunità Papa Giovanni XXIII; Fundación Latinoamericana por los Derechos Humanos y el Desarrollo Social (au nom également de l’Association internationale des juristes démocrates; Le Pont et de Tourner la page); Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples – MRAP,; Fédération internationale des ligues des droits de l'homme - FIDH; Association internationale Ius Primi Viri; Badil Resource Center for Palestinian Residency and Refugee Rights; France Libertés – Fondation Danielle Mitterrand; Fédération démocratique internationale des femmes; Pan African Union for Science and Technology; World Evangelical Alliance; iuventum e.V.; Health and Environment Program (HEP); Commission africaine des promoteurs de la santé et des droits de l'homme; "Coup de Pousse" Chaîne de l’Espoir Nord-Sud ( C.D.P-C.E.N.S); Association Dunenyo ; Africa Culture Internationale; Défense des enfants - international; Victorious Youths Movement; Women's Human Rights International Association; International Bar Association; Association pour l'Intégration et le Développement Durable au Burundi; Indigenous People of Africa Coordinating Committee; Asociación de Desarrollo Sociocultural - MBORORO; Conseil mondial de la paix; L'Observatoire Mauritanien des Droits de l'Homme et de la Démocratie; CIVICUS: Alliance mondiale pour la participation des citoyens; United Nations Watch; Association for the Protection of Women and Children’s Rights (APWCR) et Barzani Charity Foundation / BCF.


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HRC18/123F