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LE COMITÉ POUR L'ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION RACIALE OUVRE LES TRAVAUX DE SA QUATRE-VINGT-QUATORZIÈME SESSION

Compte rendu de séance

Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale a ouvert ce matin les travaux de sa quatre-vingt-quatorzième session, qui se tient jusqu'au vendredi 8 décembre au Palais Wilson à Genève, en adoptant son ordre du jour et son programme de travail et en entendant une déclaration de M. Orest Nowosad, Chef de la Section des groupes cibles à la Division des traités du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.

M. Nowosad a fait observer que les droits inscrits dans la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale étaient en ce moment de plus en plus remis en question, comme on peut l’observer dans les manifestations nationalistes dans certains pays. La normalisation de l’intolérance dans l’espace public ainsi que les comportements racistes au plus haut niveau sont une source de profondes préoccupations, a-t-il insisté.

M. Nowosad a rappelé qu’à l’occasion de la présentation du rapport annuel du Comité devant l’Assemblée générale, la Présidente du Comité, Mme Anastasia Crickley, avait expliqué les défis liés à la montée d’un discours toxique mondial. Il faut aussi maintenir l’attention au sujet de la vulnérabilité des migrants, des réfugiés, des membres des minorités et des peuples autochtones face aux violations de leurs droits et de leurs libertés fondamentales. Les conditions de vie et les violations des droits de l’homme des migrants et des réfugiés sont intolérables, a souligné M. Nowosad. Tous les migrants sont des titulaires de droits et doivent bénéficier d’une égale protection en vertu du droit international des droits l’homme, a-t-il insisté. Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a redoublé d’efforts pour veiller à ce que le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières réaffirme l’engagement des États en faveur de la dignité de toutes les personnes. Le rôle du Comité est très important dans ce domaine, en particulier pour ce qui est des droits de l’homme des migrants, a souligné M. Nowosad. Dans cette période trouble, il convient de reconnaître les efforts consentis par les organisations de la société civile et les organisations de défense des droits de l’homme, a-t-il déclaré.

M. Nowosad a ensuite fait observer que l’ordre du jour du Comité était bien fourni et s’est réjoui de l’utilisation des médias sociaux pour faire connaître les travaux de cet organe partout dans le monde. Il a en outre fourni des informations concernant la mise en œuvre de la résolution 68/268 de l’Assemblée générale sur le renforcement des organes conventionnels, s’agissant notamment des implications sur le temps de travail et les ressources humaines et financières du Comité. M. Nowosad a conclu sa déclaration en remerciant les membres sortants du Comité – dont Mme Crickley, sa Présidente, qui quittera ses fonctions à la fin de l’année.

Mme Crickley a elle aussi relevé qu’un discours mondial toxique vient générer la discrimination raciale de différentes manières aux quatre coins du monde. Certains groupes, depuis toujours, sont victimes de discrimination raciale, notamment les personnes d’ascendance africaine, les Roms, les populations nomades ou encore la population musulmane, a-t-elle rappelé. Parfois, a-t-elle ajouté, on évite d’évoquer les phénomènes liés à la discrimination raciale; il faut pourtant nommer la réalité telle qu’elle est, a-t-elle souligné.

Ces dernières années, a ensuite rappelé Mme Crickley, le Comité a pu contribuer aux travaux liés à l’élaboration du Pacte mondial sur les migrations. La Présidente du Comité s’est dite préoccupée par l’époque dans laquelle s’inscrivent les travaux du Comité ; tous les membres du Comité doivent avoir conscience de leur rôle très important dans la lutte contre la discrimination raciale, a-t-elle insisté. Le Comité a encore beaucoup de batailles à mener, a-t-elle déclaré. Le Comité doit par ailleurs jouer son rôle dans le renforcement du système des organes conventionnels, a ajouté la Présidente.

Demain matin, à 10 heures, le Comité auditionnera les représentants de la société civile au sujet de la mise en œuvre de la Convention dans les pays dont les rapports doivent être examinés cette semaine.



Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel


CERD/17/29F