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LA CONFÉRENCE ENTEND LE MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA FINLANDE ET LA HAUT-REPRÉSENTANTE POUR LES AFFAIRES DE DÉSARMEMENT

Compte rendu de séance
Les conditions nécessaires à la reprise des travaux de fond de la Conférence sont réunies: il ne manque que la volonté politique, estime Mme Nakamitsu

La Conférence du désarmement a tenu ce matin une séance publique au cours de laquelle elle a entendu les déclarations de M. Timo Soini, Ministre des relations extérieures de la Finlande, et de Mme Izumi Nakamitsu, Haut-Représentante pour les affaires de désarmement des Nations Unies. La Conférence a ensuite entendu les interventions de plus d’une quinzaine de délégations qui ont notamment évoqué la situation dans la péninsule coréenne après l’essai nucléaire réalisé le 3 septembre dernier par la République populaire démocratique de Corée et l’adoption, hier, à l’unanimité du Conseil de sécurité, de la résolution 2375, qui impose de nouvelles sanctions à ce pays.

Dans sa déclaration, M. Soini a observé que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) jouait un rôle fondamental, depuis cinquante ans, pour garantir la paix et la sécurités internationales. L’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires ne sera atteint qu’à condition que les États dotés de l’arme nucléaire prennent des mesures concrètes de désarmement et d’instauration de la confiance, a souligné le Ministre, demandant à la communauté internationale d’intensifier également ses efforts dans le domaine des armes nucléaires non stratégiques.

Dans son allocution, Mme Nakamitsu a rappelé que le Secrétaire général avait fermement condamné l’essai nucléaire réalisé par la République populaire démocratique de Corée le 3 septembre dernier. Cet acte constitue une nouvelle violation grave par la République populaire démocratique de Corée de ses obligations internationales ; il sape les efforts internationaux en matière de désarmement et de non-prolifération et déstabilise profondément la sécurité régionale. Il est à la fois notable et vital que le Conseil de sécurité soit resté uni sur cette question, ce qu’il a confirmé une fois de plus la nuit dernière en adoptant sa résolution 2375, a souligné Mme Nakamitsu.

Il fut un temps où les négociations au sein de la Conférence du désarmement étaient au cœur des discussions sur la paix et la sécurité internationales et, effectivement, apportaient une contribution essentielle dans ce sens ; mais tel n’a plus été le cas depuis longtemps, a poursuivi la Haut-Représentante. Désormais, par nécessité, l’Assemblée générale a récemment dû assumer tous les rôles – engager des études sur de nouvelles questions, convoquer des groupes d’experts pour délibérer et élaborer des mesures sur des questions spécifiques, et conclure des négociations sur des traités dans les domaines des armes conventionnelles et nucléaires. Même la Commission du désarmement a récemment été capable de contourner l’impasse dans laquelle elle se trouvait depuis longtemps en adoptant au début de cette année un résultat de fond ; la capacité de cette Commission de pousser plus avant les travaux initiés à la Première Commission (de l’Assemblée générale) constituerait une innovation positive dans la méthodologie du mécanisme de désarmement.

Mais où ces tendances laissent-elles la Conférence, a interrogé Mme Nakamitsu, avant de regretter que le Groupe de travail sur les perspectives d’avenir ne soit pas parvenu à un accord sur des recommandations? Indépendamment de la capacité de la Conférence à sortir de son impasse, il semble clair que les travaux des Nations Unies dans le domaine du désarmement vont et devront continuer, à travers toutes les voies prudentes mais effectives disponibles, a déclaré la Haut-Représentante. Eu égard au rythme du développement technologique et des innovations, nous devons juger la Conférence non seulement à l’aune de sa capacité à surmonter son blocage actuel, mais aussi à l’aune de sa capacité à répondre aux nouveaux défis, a-t-elle déclaré. Il convient d’assurer collectivement que le nouveau traité sur l’interdiction des armes nucléaires (adopté à New York en juillet dernier) ne divise pas davantage la communauté internationale mais crée plutôt un nouvel élan et suscite de nouvelles motivations en faveur du désarmement nucléaire, a par ailleurs indiqué Mme Nakamitsu. La Haut-Représentante a dit avoir le sentiment que toutes les délégations au sein de la Conférence sont en train de parvenir à un consensus clair quant au fait que quelque chose de sérieux doit être fait par cette instance ; il s’agit là d’un important point de convergence, a-t-elle déclaré.

Au terme du débat avec les États membres, la Haut-Représentante les a assurés que le Secrétariat des Nations Unies, à commencer par le Secrétaire général, soutiendrait la Conférence dans son effort pour revenir à son mandat de fond. Les conditions nécessaires à la réalisation de cet effort sont réunies: il ne manque à la Conférence du désarmement que la volonté politique d’aller de l’avant, a conclu la Haut-Représentante.

Les États suivants ont pris part au débat : République arabe syrienne, République populaire démocratique de Corée, États-Unis, Royaume-Uni, République de Corée, Pérou, Chine, Israël, Japon, Hongrie, Canada, Fédération de Russie, Mexique, Brésil, Égypte, Afrique du Sud et Inde.

Le Président de la Conférence, l’Ambassadeur Julio Herráiz de l’Espagne, a indiqué que la date de la prochaine séance publique de la Conférence serait communiquée ultérieurement.


Aperçu des déclarations

M. TIMO SOINI, Ministre des relations extérieures de la Finlande, a déclaré qu’il appartenait à la communauté internationale de faire face aux nouvelles menaces tout en restant ouverte à de nouvelles idées. Parmi ces menaces, l’utilisation d’armes chimiques en Syrie a choqué l’opinion publique, de même que l’annexion illégale de la Crimée par la Fédération de Russie. Le contrôle des exportations d’armement joue parallèlement un rôle toujours plus important contre la prolifération, a relevé le Ministre. Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) joue quant à lui un rôle fondamental, depuis cinquante ans, pour garantir la paix et la sécurité internationales. L’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires ne sera atteint qu’à condition que les États dotés de l’arme nucléaire prennent des mesures concrètes de désarmement et d’instauration de la confiance. La communauté internationale doit aussi intensifier ses efforts dans le domaine des armes nucléaires non stratégiques ou tactiques qui, pour l’heure, ne sont couvertes par aucun accord contraignant et vérifiable. Une distinction claire doit être opérée entre ces armes et les armes conventionnelles, a souligné le Ministre finlandais.

Le Ministre a ensuite évoqué la réelle menace que constituerait pour la société la mainmise d’acteurs non étatiques et de groupes terroristes sur des armes biologiques, chimiques, nucléaires ou radiologiques et a insisté sur la pertinence croissante que revêt dans ce contexte la résolution 1540 du Conseil de sécurité. M. Soini a enfin souligné que le développement d’armes létales autonomes ouvrait de nouvelles perspectives s’agissant de la guerre et a attiré l’attention sur les difficiles questions éthiques et réglementaires qui en découlent.

MME IZUMI NAKAMITSU, Haut-Représentante pour les affaires de désarmement des Nations Unies, a rappelé que le Secrétaire général avait fermement condamné l’essai nucléaire réalisé par la République populaire démocratique de Corée le 3 septembre dernier. Cet acte constitue une nouvelle violation grave par la République populaire démocratique de Corée de ses obligations internationales ; il sape les efforts internationaux en matière de désarmement et de non-prolifération et déstabilise profondément la sécurité régionale. Il est à la fois notable et vital que le Conseil de sécurité soit resté uni sur cette question, ce qu’il a confirmé une fois de plus la nuit dernière en adoptant sa résolution 2375, a souligné la Haut-Représentante.

Mme Nakamitsu a ensuite souligné que, dans le cadre d’une situation marquée par des conflits et des tensions au niveau international, et en particulier dans la péninsule coréenne, il importait de dénoncer les idées fausses. La première de ces idées fausses est que la sécurité est à chercher dans la force des armes et non dans la coopération. Une autre idée fausse est que les normes de désarmement et de contrôle des armements n’ont de valeur que si elles sont strictement respectées et contrôlées. Cet argument n’est d’ailleurs utilisé que pour justifier de ne pas adopter de nouvelles mesures, a fait observer Mme Nakamitsu. Or, cet argument est contredit par les effets concrets des normes: c’est la raison pour laquelle le régime de non-prolifération est considéré comme efficace, en dépit de quelques cas difficiles, et que la norme contre les essais nucléaires reste forte, en dépit des actes d’un pays. Le désarmement et le contrôle des armements sont les deux faces d’une même pièce, qui est la sécurité, a souligné la Haut-Représentante, rappelant que les Nations Unies avaient été créées pour assurer la paix et la sécurité internationales par le biais du désarmement.

Il fut un temps où les négociations au sein de la Conférence du désarmement étaient au cœur des discussions sur la paix et la sécurité internationales et, effectivement, apportaient une contribution essentielle dans ce sens, comme en témoignent la Convention sur les armes chimiques et le traité d'interdiction complète des essais nucléaires ; mais tel n’a plus été le cas depuis longtemps, a fait observer la Haut-Représentante. Désormais, par nécessité, l’Assemblée générale a récemment dû assumer tous les rôles – engager des études sur de nouvelles questions, convoquer des groupes d’experts pour délibérer et élaborer des mesures sur des questions spécifiques, et conclure des négociations sur des traités dans les domaines des armes conventionnelles et nucléaires. Bien entendu, dans la mesure où ces innovations sont effectives, je n’ai aucun doute quant au fait que les États Membres continueront d’en faire usage et en fait, je continue de penser qu’il y a encore de la place pour explorer des opportunités de dynamisme encore plus fort dans les méthodes de travail des organes basés à New York, a affirmé Mme Nakamitsu. Par exemple, a-t-elle indiqué, un établissement élargi de groupes de travail par la Première Commission (de l’Assemblée générale) pourrait faciliter de manière plus rentable le type de mandats de plus en plus fréquemment assignés à des groupes d’experts gouvernementaux. Même la Commission du désarmement a récemment été capable de contourner l’impasse dans laquelle elle se trouvait depuis longtemps en adoptant au début de cette année un résultat de fond ; elle a aussi eu un échange informel très positif sur la proposition d’ajout d’un nouveau point sur l’application de la transparence et de mesures de confiance dans les activités dans l’espace extra-atmosphérique afin de prévenir une course aux armements dans cet espace. La capacité de cette Commission de pousser plus avant les travaux initiés à la Première Commission constituerait une autre innovation positive dans la méthodologie du mécanisme de désarmement. Mais où ces tendances laissent-elles la Conférence, a interrogé Mme Nakamitsu, avant de regretter que le Groupe de travail sur les perspectives d’avenir ne soit pas parvenu à un accord sur des recommandations? Indépendamment de la capacité de la Conférence à sortir de son impasse, il semble clair que les travaux des Nations Unies dans le domaine du désarmement vont et devront continuer, à travers toutes les voies prudentes mais effectives disponibles, a déclaré la Haut-Représentante. Après 21 années de blocage, elle a demandé aux États membres de la Conférence s’ils souhaitaient protéger cette partie de la « machine » appelée Conférence du désarmement. Quel que soit le choix qu’ils feront, a mis en garde Mme Nakamitsu, les États devront s’engager fortement en faveur de la coopération internationale et avoir une véritable vision pour le renforcement du multilatéralisme dans le monde complexe et multipolaire actuel. Eu égard au rythme du développement technologique et des innovations, nous devons juger la Conférence non seulement à l’aune de sa capacité à surmonter son blocage actuel, mais aussi à l’aune de sa capacité à répondre aux nouveaux défis, a insisté la Haut-Représentante. Il convient d’assurer collectivement que le nouveau traité sur l’interdiction des armes nucléaires (adopté à New York en juillet dernier) ne divise pas davantage la communauté internationale mais crée plutôt un nouvel élan et suscite de nouvelles motivations en faveur du désarmement nucléaire, a par ailleurs indiqué Mme Nakamitsu. Cela requiert une nouvelle vision et une nouvelle compréhension des bénéfices qui peuvent être tirés du désarmement, a-t-elle ajouté.

La Haut-Représentante a dit avoir le sentiment que toutes les délégations au sein de la Conférence sont en train de parvenir à un consensus clair quant au fait que quelque chose de sérieux doit être fait par cette instance ; il s’agit là d’un important point de convergence, a-t-elle déclaré. Le Secrétaire général attirait l’attention, au début de la session 2017 de la Conférence, sur une montée des tensions internationales et l’utilisation de mots dangereux s’agissant du recours aux armes nucléaires: au terme de la session, ces paroles n’ont rien perdu de leur actualité, a fait observer Mme Nakamitsu. Elle a espéré que cette situation inquiétante donnerait quelque urgence aux travaux de la Conférence et lui donnerait un nouvel élan en tant que mécanisme d’avant-garde dans l’architecture du désarmement des Nations Unies.

La République arabe syrienne s’est dite scandalisée par la volonté de certains participants aux débats du 5 septembre dernier à la Conférence de lui imputer des crimes inexistants. Le bombardement, le 7 avril dernier, d’une base militaire syrienne, suite à une prétendue attaque chimique contre Khan Cheikhoun, témoigne de l’hypocrisie du Gouvernement des États-Unis, qui a toujours refusé de fournir des preuves des accusations utilisées pour justifier cet acte.

La vérité est que la Syrie a entièrement démantelé sa capacité de production de matières chimiques, dont elle a détruit ses stocks sous la supervision de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, l’OIAC – Organisation qui, pour cette action, a reçu le prix Nobel, a rappelé la délégation syrienne. La vraie question est de savoir comment des stocks de matières dangereuses sont tombés dans les mains de groupes terroristes tels que Daech et le Front al Nosra, a-t-elle poursuivi. Elle a fait observer qu’Israël est le seul pays de la région à disposer d’armes de destruction massive et estimé qu’Israël était ainsi le principal facteur d’insécurité au niveau régional, avec la bénédiction de son protecteur, les États-Unis.

La République populaire démocratique de Corée a dénoncé les sanctions et les pressions conçues par le « régime de Washington » pour faire pression sur sa souveraineté. L’hostile menace nucléaire du « régime de Washington », qui pèse sur la péninsule coréenne, sur le système social de la République populaire démocratique de Corée, son idéologie et sa population, est un défi pour la sécurité de la communauté internationale, a ajouté la République populaire démocratique de Corée. Elle a condamné et rejeté la dernière résolution adoptée à son encontre par le Conseil de sécurité des Nations Unies « sous l’impulsion des États-Unis ». La République populaire démocratique de Corée est prête à prendre toutes les mesures pour assurer sa défense et faire payer aux États-Unis leur projet diabolique, a ajouté la délégation.

Les États-Unis ont estimé que le message envoyé hier par le Conseil de sécurité était clair: la communauté internationale, fatiguée du comportement de la République populaire démocratique de Corée, prendra les mesures nécessaires pour l’empêcher de se doter d’armes nucléaires. Les États-Unis feront le maximum pour défendre leurs alliés contre les menaces du « régime » de la République populaire démocratique de Corée. Ils espèrent que ce pays tiendra compte de l’unanimité avec laquelle les sanctions ont été votées par le Conseil de sécurité.

S’agissant de la Syrie, les États-Unis constatent que le programme chimique syrien n’est pas entièrement détruit et que des armes chimiques sont toujours utilisées par le Gouvernement syrien contre ses propres citoyens. Les États-Unis observeront à cet égard le comportement du « régime syrien » vis-à-vis de la délégation de l’OIAC qui est attendue ces prochains jours en Syrie. Les États-Unis ont rappelé que la Syrie est partie à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, dont les parties doivent respecter les obligations relatives – notamment – à l’interdiction de l’utilisation de ces armes contre les civils.

Le Royaume-Uni a regretté que la République populaire démocratique de Corée ait envoyé un message belliqueux en procédant, le 3 septembre dernier, à un nouvel essai nucléaire. C’est pourquoi la communauté internationale a adopté hier une résolution imposant les sanctions les plus strictes jamais prises au XXIe siècle contre un État, avec pour objectif notamment d’y enrayer le développement d’armes nucléaires. La République populaire démocratique de Corée doit comprendre que la diplomatie, et non la duplicité, doit être désormais le moyen d’aller de l’avant, a dit le Royaume-Uni. La pression doit être maintenue jusqu’au début de la désescalade, a-t-il préconisé. S’agissant de la Syrie, le Royaume-Uni demande que les responsables d’attaques chimiques répondent de leurs actes, y compris les membres du Gouvernement syrien.

La République de Corée a remercié la Haut-Représentante d’avoir mis en évidence les violations flagrantes du droit international par la République populaire démocratique de Corée. Le Gouvernement de la République de Corée soutient pleinement la résolution adoptée hier à l’unanimité par le Conseil de sécurité en réaction au sixième essai nucléaire réalisé par la République populaire démocratique de Corée, rappelant la volonté de la communauté internationale de ne plus tolérer les actes irresponsables de ce pays au mépris de la paix et de la sécurité de la planète. La République populaire démocratique de Corée doit comprendre que la dénucléarisation est la seule solution à long terme vers la paix durable dans la péninsule coréenne.

Le Pérou s’est dit prêt à défendre la Conférence du désarmement et son mandat. Vu les violations des résolutions du Conseil de sécurité par la République populaire démocratique de Corée et vu les menaces que ce pays fait peser sur la paix internationale, le Gouvernement péruvien a déclaré hier persona non grata l’Ambassadeur de la République populaire démocratique de Corée et l’a prié de quitter le territoire péruvien. Le Pérou, favorable à la résolution pacifique des conflits, encourage les parties concernées à entamer à bref délai des négociations pour sécuriser la péninsule coréenne. Le Pérou a condamné toute invective et toute menace.

La Chine a regretté que malgré l’opposition de la communauté internationale, la République populaire démocratique de Corée ait réalisé un sixième essai nucléaire le 3 septembre dernier. La Chine suivra les décisions du Conseil de sécurité telles qu’énoncées dans sa résolution 2375. La Chine est favorable à une reprise des négociations à six et à une dénucléarisation de la péninsule coréenne. C’est dans cet esprit qu’elle participe aux débats du Conseil de sécurité. La République populaire démocratique de Corée doit respecter la voix collective de la communauté internationale. Les États-Unis et la République de Corée doivent quant à eux s’abstenir de prendre des mesures susceptibles d’aggraver les tensions. La Chine s’oppose à cet égard fermement au déploiement de systèmes antimissiles en République de Corée. Prête à servir de médiatrice, la Chine ne permettra pas que la péninsule coréenne glisse dans le chaos et le conflit.

Israël a jugé fondamental que la communauté internationale insiste auprès de la Syrie pour qu’elle rende compte de ses actes, au premier rang desquels l’utilisation d’armes chimiques contre la population civile.

La République arabe syrienne a souligné que les accusations d’utilisation d’armes chimiques portées à son encontre devraient être étayées par des preuves – preuves que les États-Unis sont toutefois incapables de fournir. Les États-Unis pensent pouvoir émettre des certificats de bonne conduite: mais cette attitude est contraire à la Charte des Nations Unies, a observé la Syrie. Elle a rappelé que ce sont les États-Unis et leurs alliés qui ont refusé l’envoi d’une commission pour enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques par le Front al Nosra en 2013.

Le Japon a souligné que la résolution 2375 du Conseil de sécurité avait été adoptée hier à l’unanimité. Le pays a demandé à la République populaire démocratique de Corée d’entendre les exhortations de la communauté internationale l’encourageant notamment à soumettre ses installations au régime de vérification de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

La Hongrie a condamné l’essai nucléaire réalisé par la République populaire démocratique de Corée le 3 septembre dernier, en violation de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité et de la volonté de la communauté internationale. La résolution adoptée hier par le Conseil de sécurité est la réponse appropriée aux actes de la République populaire démocratique de Corée, qui compromettent la paix.

Le Canada a dit soutenir la résolution adoptée hier par le Conseil de sécurité. Cependant le sens commun doit prévaloir et la situation devra trouver une solution pacifique, a observé le Canada. Le Canada a demandé à Mme Nakamitsu si elle avait des idées concrètes pour aider la Conférence à sortir de son enlisement.

La Fédération de Russie a dit ne pas reconnaître le statut nucléaire de la République populaire démocratique de Corée, estimant que le programme nucléaire de ce pays est une menace pour la sécurité régionale. La Fédération de Russie a indiqué avoir appuyé hier l’adoption de la résolution 2375 du Conseil de sécurité, estimant prioritaire la dénucléarisation de la péninsule coréenne. La Fédération de Russie appelle cependant à la prudence. Le « plan de route » russo-chinois propose un vrai chemin vers une sortie de crise, a affirmé la délégation russe.

Les États-Unis ont demandé à la Syrie de bien comprendre que les personnes qui ont lancé des attaques chimiques contre des civils devront répondre de leurs actes. D’autre part, si la Chine veut la paix dans la péninsule coréenne, elle doit utiliser sa force de conviction pour que la République populaire démocratique de Corée change de cap, ont ajouté les États-Unis. « Quant aux systèmes [de missiles antimissiles] THAAD, ils sont une réalité », a conclu la délégation des États-Unis.

La République populaire démocratique de Corée a assuré qu’elle poursuivrait ses efforts pour constituer une force de dissuasion nucléaire capable de protéger sa souveraineté et sa population contre les visées des États-Unis. Les exercices conjoints et la menace nucléaire contre la République populaire démocratique de Corée sont les vraies menaces contre la sécurité internationale.

Le Mexique est convenu de la nécessité de sortir la Conférence de son impasse, comme l’a souligné Mme Nakamitsu. Le Mexique a condamné d’autre part les essais nucléaires effectués par la République populaire démocratique de Corée, estimant qu’ils constituent une menace croissante pour la région, pour le monde et pour les alliés du Mexique, dont le Japon. Le Mexique a, lui aussi, demandé à l’Ambassadeur de la République populaire démocratique de Corée de quitter rapidement le pays.

Le Brésil a estimé que Mme Nakamitsu avait bien compris à quelle condition la Conférence pourrait assumer son important mandat après vingt ans d’impasse. Le Brésil a notamment recommandé d’explorer d’autres mécanismes de fonctionnement, afin que la règle du consensus soit appliquée de manière moins rigide.

L’Égypte a indiqué avoir été priée par la direction de l’OIAC de ratifier la Convention sur les armes chimiques. Au préalable, des garanties devront être données aux pays non détenteurs d’armes de destruction massive ; il importe ainsi d’instaurer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, a ajouté la délégation égyptienne.

La République de Corée a regretté que la République populaire démocratique de Corée utilise la Conférence pour diffuser sa propagande. La communauté internationale doit aider la République populaire démocratique de Corée à sortir de son illusion profonde, en appliquant à la lettre les résolutions du Conseil de sécurité.

L’Afrique du Sud a déploré le spectacle que la Conférence donne par son inaction et son absence totale de résultat. Elle s’est interrogée sur la pertinence de continuer de financer cette institution. La recherche de solutions au désarmement en dehors de la Conférence ne pourra que la marginaliser, a ajouté la délégation sud-africaine.

L’Inde a observé que la Conférence du désarmement existait parallèlement à d’autres efforts au plan international, mais qu’il ne faudrait pas que la Conférence se transforme en une simple caisse de résonnance pour les travaux réalisés dans d’autres instances. La Conférence est-elle obsolète ? Les travaux de cette année semblent montrer que non, la création du Groupe de travail sur les perspectives d’avenir ayant été une bonne initiative, même si elle n’a pas apporté les résultats escomptés. Il faut à cet égard regretter un manque de volonté politique et d’esprit de suite, a observé l’Inde.

La République populaire démocratique de Corée a demandé à la République de Corée de cesser de rêver et de se reposer sur les États-Unis pour résoudre les problèmes de la péninsule coréenne.

En fin de séance, MME NAKAMITSU a noté que les difficultés que rencontre la Conférence auront peut-être amené ses membres à adopter des approches consensuelles sur certains aspects de son fonctionnement et sur la nécessité de la redynamiser, afin qu’elle revienne à son mandat de fond. Le Secrétariat des Nations Unies, à commencer par le Secrétaire général, soutiendra la Conférence dans cet effort, a assuré la Haut-Représentante. Les conditions nécessaires à la réalisation de cet effort sont réunies: il ne manque à la Conférence du désarmement que la volonté politique d’aller de l’avant, a conclu Mme Nakamitsu.



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DC/17/33F