Aller au contenu principal

LA CONFÉRENCE ENTEND PLUSIEURS PAYS CONDAMNER LE DERNIER TIR DE MISSILE BALISTIQUE DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE

Compte rendu de séance
La Conférence adopte par ailleurs le rapport de son Groupe de travail sur les perspectives d’avenir

La Conférence du désarmement a tenu ce matin une séance plénière publique au cours de laquelle plusieurs pays se sont exprimés pour condamner le dernier tir de missile balistique de la République populaire démocratique de Corée.

La Conférence a par ailleurs adopté par consensus le rapport final du Groupe de travail sur les perspectives d’avenir tel que contenu dans le document CD/WP.601/Rev.1.

Le Président de la Conférence, l’Ambassadeur Julion Herráiz de l’Espagne, a par ailleurs souhaité la bienvenue au nouveau Représentant permanent de Cuba, M. Pedro Luis Pedroso Cuesta.

Ce matin, les délégations des pays suivants ont pris la parole : Cuba, Inde, Bélarus, République populaire démocratique de Corée, Japon, Estonie, Allemagne, République de Corée, Australie, Kazakhstan, États-Unis, Italie, Royaume-Uni, Suède, France, Pérou, Pays-Bas, Turquie, Autriche, Ukraine, Colombie et Fédération de Russie.

La prochaine séance plénière publique de la Conférence se tiendra demain, mercredi 30 août, à 15 heures.


Aperçu des déclarations

Cuba a souligné que l’immense majorité des États ont soutenu le traité sur l’interdiction des armes nucléaires adopté le 7 juillet dernier à New York. Ce traité va dans le sens de la dénucléarisation du monde ; il fixe l’interdiction des armes nucléaires en toutes circonstances et interdit explicitement la menace et l’utilisation de ces armes, ce qui certifie l’illégalité des doctrines de sécurité basées sur la dissuasion nucléaire. Le transit et le financement d’armes nucléaires sont aujourd’hui des activités interdites, a insisté la délégation cubaine. Cuba a ensuite regretté qu’il n’y ait toujours pas d’accord sur la proposition de faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires. La paralysie de la Conférence met en péril son existence même, a déclaré Cuba, avant de se dire prête à s’engager pour une optimisation de cette instance. Les changements de méthodes de travail ne changeront pas la situation si certains États ne mettent pas toute leur bonne volonté pour faire avancer les travaux de la Conférence, a ajouté Cuba. La prévention d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphériques et du placement d’armes dans l’espace est une question prioritaire pour la Conférence, a ensuite déclaré la délégation cubaine. Dans ce domaine, le projet de traité proposé par la Chine et la Fédération de Russie peut constituer une bonne base, a-t-elle indiqué. Cuba condamne en outre l’utilisation des systèmes informatiques pour menacer la stabilité de pays tiers. Le pays espère d’autre part que les résultats du Groupe de travail sur les perspectives d’avenir permettront d’adopter un programme de travail avec un mandat de négociation dès 2018. Cuba a par ailleurs invité tous les États à commémorer la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, le 26 septembre prochain.

L’Inde a attiré l’attention sur une coquille figurant dans le paragraphe 3 du texte du rapport final du Groupe de travail sur les perspectives d’avenir.

Le Bélarus a attiré l’attention sur la menace croissante du développement des armes cybernétiques, de l’intelligence artificielle et du risque de voir des armes de destruction massive tomber entre les mains de groupes terroristes. Les nouvelles possibilités d’armes de destruction massive et le rôle croissant des acteurs non étatiques renforcent la nécessité de combler les vides juridiques, a insisté la délégation. La Conférence doit se saisir de ces questions, a-t-elle expliqué, avant d’inviter deux experts à faire un exposé sur ces différents domaines. Ainsi, un représentant de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) a réalisé un exposé sur les nouvelles technologies dans le domaine de l’armement, notamment les armes hypersoniques et leurs conséquences pour la sécurité mondiale. Un représentant du Centre politique de sécurité, Genève (GCSP) a quant à lui réalisé un exposé sur le développement de l’intelligence artificielle et des armes autonomes et leurs conséquences pour la sécurité mondiale. Suite à ces deux exposés, le Bélarus a insisté sur l’importance de prendre en compte ces questions et a indiqué qu’il entendait proposer un projet de résolution sur l’interdiction de développer et d’élaborer de nouvelles armes de destructions massives. L’objectif est de donner des idées pour lutter contre la course aux armements, a déclaré le Bélarus, précisant que son projet de résolution souligne l’attachement des États membres à la lutte contre ce type d’armes ; il prévoit notamment que la Conférence fasse des recommandations pour lutter contre le développement des armes de destruction massive. Le Bélarus espère que ce projet sera adopté par consensus lors de la prochaine Assemblée générale.

La République populaire démocratique de Corée a indiqué accorder une grande importance à la Conférence et a regretté que cette instance soit toujours dans l’impasse. La République populaire démocratique de Corée a encouragé les membres de la Conférence à travailler sur une base coopérative, avec une approche non discriminante, et à prendre en compte les intérêts de tous les États membres. La République populaire démocratique de Corée a dit espérer que la Conférence allait adopter un programme de travail. La question nucléaire dans la péninsule coréenne est le fruit d’une politique agressive des États-Unis et de la menace nucléaire à l’encontre de la République populaire démocratique de Corée, a ensuite déclaré la délégation ; la politique américaine et la menace nucléaire ont forcé le pays à acquérir une force de dissuasion nucléaire. L’accession de la République populaire démocratique de Corée à la puissance nucléaire est une mesure légitime d’autodéfense pour protéger la souveraineté du pays et le droit à l’existence contre la politique hostile des États-Unis et la menace nucléaire exercée à son encontre depuis plus d’un demi-siècle. La République populaire démocratique de Corée a estimé que les déclarations des États-Unis rappelaient la propagande nazie: « Si vous répétez un mensonge assez souvent, le peuple finira par le croire ». La République populaire démocratique de Corée a souligné que les propos belliqueux récents du Président des États-Unis montrent qui souhaite vraiment la paix et la justice et qui menace la paix et cherche le désastre nucléaire. Les exercices militaires conjoints (des États-Unis et de la République de Corée) qui ont lieu tous les ans sont provocateurs et agressifs par nature, de sorte qu’ils mettent en danger la sécurité régionale et la paix mondiale et comportent un risque potentiel de déclencher une guerre nucléaire dans la péninsule coréenne. Ces exercices sont une préparation de la guerre constitutive d’une attaque préventive contre la République populaire démocratique de Corée. Il y a une semaine, la République populaire démocratique de Corée a demandé au Conseil de sécurité de tenir une réunion urgente pour discuter de ces manœuvres militaires; mais le Conseil de sécurité n’a pas entendu cet appel. Si le Conseil de sécurité ignore une nouvelle fois la demande de la République populaire démocratique de Corée, cela montrera qu’il est réduit à être un instrument politique des États-Unis, a affirmé la délégation de la République populaire démocratique de Corée. La communauté internationale devrait adopter une position objective sur cette question, pour empêcher que la situation n’empire encore dans la péninsule coréenne.

Le Japon a indiqué que la République populaire démocratique de Corée avait lancé un nouveau missile qui a survolé le nord du Japon il y a à peine 12 heures. Il s’agit d’une menace grave et sans précédent contre le peuple japonais et le Japon condamne fermement cet acte. Le Japon appelle la communauté internationale à s’unir afin de mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

L’Estonie, au nom de l’Union européenne, a condamné fermement le lancement de missiles balistiques par la République populaire démocratique de Corée. La République populaire démocratique de Corée doit cesser tout lancement qui utilise la technologie balistique. L’Union européenne prie la République populaire démocratique de Corée de s’abstenir de toute action de provocation supplémentaire et prie instamment le pays de s’engager dans un dialogue avec la communauté internationale. L’Union européenne est prête à soutenir ce processus.

L’Allemagne a condamné dans les termes les plus fermes les derniers tirs balistiques effectués par la République populaire démocratique de Corée. Il s’agit d’une menace directe à l’encontre des voisins directs de la République populaire démocratique de Corée. La communauté internationale doit appliquer les sanctions afin que la République populaire démocratique de Corée mette fin à son programme nucléaire.

La République de Corée a expliqué que la référence faite par la République populaire démocratique de Corée à la propagande nazie dans l’enceinte de la Conférence était inacceptable. La République de Corée a condamné dans les termes les plus fermes le dernier tir balistique mené par la République populaire démocratique de Corée, qui est un nouvel acte provocateur. Le régime de la République populaire démocratique de Corée doit comprendre clairement et sans aucun doute possible que sa dénucléarisation est la seule voie possible pour garantir sa viabilité économique. La République populaire démocratique de Corée doit arrêter ses provocations et reprendre la voix du dialogue. La République de Corée est prête à répondre à n’importe quelle menace de la République populaire démocratique de Corée.

L’Australie a condamné dans les termes les plus vifs le dernier tir balistique effectué par la République populaire démocratique de Corée ; il s’agit de la part de République populaire démocratique de Corée d’une escalade inacceptable. Le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée est une violation de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité et la communauté internationale doit appliquer les sanctions prévues par ces résolutions. Les actes de la République populaire démocratique de Corée constituent une menace pour la paix mondiale, a insisté la délégation australienne.

Le Kazakhstan a condamné fermement les tirs de missiles balistiques effectués par la République populaire démocratique de Corée, qui sont une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité. Ces actes constituent une menace pour la sécurité mondiale. La République populaire démocratique de Corée doit abandonner ses ambitions militaires au profit du développement de son peuple, a affirmé le Kazakhstan. La délégation kazakhe s’est ensuite félicitée du projet de résolution proposé par le Bélarus, avant de rappeler que ce 29 août marquait la Journée internationale contre les essais nucléaires.

Les États-Unis ont répondu à la déclaration de la « Corée du nord » en affirmant qu’il s’agit d’un « régime » qui ne cesse de violer les résolutions du Conseil de sécurité et qui menace la péninsule coréenne et au-delà. La communauté internationale s’est exprimée pour que la République populaire démocratique de Corée mette fin à son comportement provocateur. Les États-Unis ont une volonté de fer de défendre leurs alliés. L’espoir est que la « Corée du nord » mette un terme à son comportement provocateur et trouve la volonté de travailler pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Les États-Unis vont continuer d’exiger que la « Corée du Nord » mette un terme à ses actes provocateurs et s’engage sur une autre voie.

L’Italie a condamné de la manière la plus ferme le dernier tir de missile balistique opéré par la République populaire démocratique de Corée. Il s’agit d’un acte dangereux, qui est la source d’une préoccupation croissante et qui constitue une nouvelle violation des résolutions du Conseil de sécurité. La communauté internationale est prête à faire face à ces nouvelles menaces, a assuré l’Italie. La République populaire démocratique de Corée doit faire des progrès crédibles quant à son obligation de se dénucléariser.

Le Royaume-Uni a condamné fermement le dernier tir balistique de la République populaire démocratique de Corée et s’est dit outré par cette nouvelle provocation. Le Conseil de sécurité doit se réunir cet après-midi pour évoquer cette question, a souligné la délégation britannique.

La Suède a déploré les récents tirs de missiles effectués par la République populaire démocratique de Corée, qui constituent une violation des résolutions du Conseil de sécurité et une menace pour la sécurité mondiale. La République populaire démocratique de Corée doit mettre fin à son programme nucléaire et balistique. Afin de désamorcer la crise dans la péninsule coréenne, la meilleure voie est la négociation, a souligné la délégation suédoise.


La France a condamné dans les termes les plus forts les nouveaux tirs de missiles balistiques effectués par la République populaire démocratique de Corée. Ces tirs constituent une menace inacceptable pour la sécurité régionale et internationale. La France appelle la République populaire démocratique de Corée à démanteler ses programmes nucléaires et balistiques.

Le Pérou a condamné la République populaire démocratique de Corée pour ses tirs de missiles balistiques. Le Pérou a souligné que le Président de la République populaire démocratique de Corée venait d’avoir son troisième enfant ; aussi, le Pérou est-il profondément préoccupé par le monde qu’il va léguer à ses enfants.

Les Pays-Bas ont condamné les tirs de missiles balistiques opérés par la République populaire démocratique de Corée, qui constituent une menace pour la sécurité régionale et mondiale. La République populaire démocratique de Corée doit nouer un dialogue avec la communauté internationale. La communauté internationale doit mettre en œuvre les sanctions prévues par les résolutions du Conseil de sécurité.

La République populaire démocratique de Corée a expliqué qu’elle continuerait à renforcer ses capacités de défense tant que les États-Unis maintiendront leur menace nucléaire ainsi que leurs exercices militaires aux frontières du pays.

La Turquie a condamné les récents tirs de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée, qui sapent la situation déjà très tendue dans la région. La République populaire démocratique de Corée doit s’abstenir de toute action provocatrice et respecter les dispositions des résolutions du Conseil de sécurité.

La République de Corée a souligné que lancer un missile balistique sur un territoire quel qu’il soit n’est pas un acte de défense. Les exercices militaires (conjoints États-Unis/République de Corée) sont des exercices de défense pour empêcher une nouvelle invasion par la « Corée du nord ».

L’Autriche a condamné le tout dernier tir balistique mené par la République populaire démocratique de Corée, soulignant qu’il s’agit d’une violation des résolutions du Conseil de sécurité. Un processus politique doit être mis en place pour permettre de trouver une solution pacifique au conflit, a par ailleurs déclaré la délégation autrichienne.

L’Ukraine a exprimé ses préoccupations à l’égard des nouveaux tirs balistiques menés par la République populaire démocratique de Corée. L’Ukraine condamne les plans d’agression et les actions irresponsables de la République populaire démocratique de Corée, qui menacent la paix et la sécurité internationales. Les responsables de Pyongyang doivent appliquer les résolutions du Conseil de sécurité.

La Colombie a dénoncé les nombreux lancements de missiles balistiques effectués cette année par la République populaire démocratique de Corée. Il s’agit là d’autant de défis lancés aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et la Colombie rappelle que les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes. La Colombie appelle la République populaire démocratique de Corée à mettre fin à ses provocations, qui mettent en danger la sécurité internationale.

La Fédération de Russie a exprimé sa profonde préoccupation face aux lancements de missiles opérés par la République populaire démocratique de Corée. La Fédération de Russie est préoccupée face à la tendance à l’escalade dans la péninsule coréenne. Toutes les parties doivent faire preuve de retenue et s’abstenir de toute action qui pourrait mener à une aggravation de la situation. La délégation russe a par ailleurs indiqué qu’elle appuyait le projet de résolution proposé par le Bélarus.

La République populaire démocratique de Corée s’est dire surprise que certains pays considèrent les actions de défense de la République populaire démocratique de Corée comme une menace en ignorant le fait que ce sont les exercices des États-Unis et de la « Corée du Sud » qui constituent une menace.



Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC17/029F