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LA CONFÉRENCE ENTEND PLUSIEURS PAYS CONDAMNER LE DERNIER TIR DE MISSILE BALISTIQUE DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement, dont la session de 2016 s'achèvera vendredi 16 septembre prochain, a tenu ce matin une séance publique au cours de laquelle de nombreuses délégations ont condamné le tir de missile balistique effectué le 24 août dernier par la République populaire démocratique de Corée à partir d'un sous-marin.

Le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Kim In-chul de la République de Corée, a indiqué que le rapport annuel de la Conférence (à l'Assemblée générale) était sur le point d'être finalisé. Le texte final de ce rapport devrait être approuvé lors de la prochaine séance publique, mardi 6 septembre, a-t-il ajouté.

Au cours de cette séance publique, sont intervenues les délégations de Cuba, du Kazakhstan, du Japon, de la Norvège, des États-Unis, du Canada, des Pays-Bas, de la Roumanie, de l'Australie, de la Suède, de l'Espagne, de la Finlande, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, de la Belgique, du Royaume-Uni, de la Bulgarie, de la Suisse, de la Syrie, du Chili, de la République de Corée, de la République populaire démocratique de Corée, de la Chine et de l'Inde.


La prochaine séance plénière publique de la Conférence se tiendra mardi prochain, 6 septembre, à 10 heures.


Aperçu des déclarations

Cuba a évoqué l'arme nucléaire pour souligner qu'aucun pays ne devrait pouvoir exercer une menace sur la vie de millions de personnes. Dans ce domaine, on ne peut se contenter de déclaration unilatérale et le multilatéralisme reste la voie prioritaire, a souligné Cuba, souhaitant qu'une convention globale sur l'interdiction des armes nucléaires voie rapidement le jour. Dans cette Convention, devraient figurer l'interdiction de la fabrication d'armes nucléaires et de leur utilisation, ainsi que la destruction de celles déjà existantes. Cuba a expliqué qu'elle était ouvert à l'idée d'optimiser le fonctionnement des travaux de la Conférence en tenant compte des priorités réelles en matière de désarmement.

Le Kazakhstan a assuré qu'il ferait tout son possible pour contribuer à la finalisation et à l'adoption du rapport annuel de la Conférence. Le pays a rappelé que le Gouvernement kazakhe avait été en première ligne pour faire adopter par l'Assemblée Générale la résolution déclarant le 29 août comme Journée internationale contre les essais nucléaires, cette date faisant référence à la signature par le Président Kazakh Nazarbayev du décret entérinant la fermeture du site d'essais nucléaires de Semipalatinsk. Le Kazakhstan a décidé de fermer ce site il y a 25 ans et avait ainsi renoncé volontairement au quatrième arsenal nucléaire du monde, hérité de l'Union soviétique.

Le Japon a jugé inacceptable le tir de missile balistique effectué par la République populaire démocratique de Corée le 24 août dernier à partir d'un sous-marin. Ce tir avait une portée de 500km et pour la première fois a pénétré dans la zone de défense de l'espace aérien du Japon.

La Norvège a déclaré qu'elle souscrivait pleinement aux préoccupations du Japon à propos du programme nucléaire de la «Corée du Nord» dont elle a condamné les tirs de missiles balistiques. La Norvège a tenu à rappeler qu'elle était attachée à une solution pacifique dans la péninsule coréenne.

Les États-Unis ont fermement condamné le dernier tir de missile balistique de la République populaire démocratique de Corée. Ils ont demandé à ce pays de respecter ses engagements internationaux. Les États-Unis ont dit qu'ils étaient prêts à se défendre et à défendre leurs alliés. Pour les États-Unis, le fait que la République populaire démocratique de Corée continue à développer son programme de missiles balistiques menace la stabilité régionale.

Le Canada a fait part de sa vive préoccupation concernant le programme de développement nucléaire de la République populaire démocratique de Corée. Les tirs de missiles balistiques de ce pays constituent une menace pour la région. Le Canada a condamné le dernier de ces tirs, effectué la semaine dernière, soulignant qu'il avait un effet déstabilisateur pour la région. Le Canada s'est également montré inquiet face au traitement du plutonium qu'entreprend la République populaire démocratique de Corée pour augmenter ses stocks de matières fissiles. Le Canada a demandé à la République populaire démocratique de Corée de stopper son programme nucléaire et ce, sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Les Pays-Bas ont condamné avec fermeté le dernier tir de missile de la République populaire démocratique de Corée, faisant part de leur profonde préoccupation face à ce comportement provocateur. Ce tir de missile balistique accroît les risques de déstabilisation régionale, ont souligné les Pays-Bas, avant de demander à la République populaire démocratique de Corée d'arrêter immédiatement son programme nucléaire et d'engager immédiatement des négociations avec la communauté internationale.

La Roumanie a expliqué qu'elle soutenait les déclarations faites par les autres délégations au sujet du tir de missile balistique effectué depuis un sous-marin par la République populaire démocratique de Corée. La Roumanie a condamné ce tir et déploré que la République populaire démocratique de Corée continue ainsi de violer les résolutions du Conseil de sécurité. La Roumanie a insisté pour que la République populaire démocratique de Corée s'abstienne de toute mesure qui pourrait déstabiliser la sécurité régionale.

L'Australie a affirmé que les actions dangereuses et provocantes de la République populaire démocratique de Corée constituent un risque pour la sécurité régionale. L'Australie a vivement condamné ces activités, qui sont à l'évidence en violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. La République populaire démocratique de Corée ferait mieux de s'intéresser au bien-être de sa population, a estimé l'Australie, lançant un appel à tous les États Membres des Nations Unies pour que tout soit mis en œuvre pour s'opposer à ces actes; la riposte doit être aussi forte que possible face à l'attitude de la République populaire démocratique de Corée, a insisté l'Australie.

La Suède a elle aussi condamné le récent tir de missile par la République populaire démocratique de Corée et la violation, qui en découle, de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité. De l'avis de la Suède, il s'agit là d'une menace pour la paix et la sécurité internationales. Le dialogue est la meilleure voie pour parvenir à la pacification de la péninsule coréenne, a assuré la Suède.

L'Espagne a fait part de sa vive préoccupation suite au lancement le 24 aout dernier d'un missile balistique par la République populaire démocratique de Corée. L'Espagne a lancé à la République populaire démocratique de Corée un appel afin qu'elle s'abstienne de toute action menaçant la paix et la sécurité internationales. L'Espagne a rappelé être favorable à l'application d'un régime de sanction permettant d'avancer vers le démantèlement des programmes nucléaire et balistique de la République populaire démocratique de Corée.

La Finlande a elle aussi vivement condamné le tir de missile balistique effectué par la République populaire démocratique de Corée le 24 août dernier; il s'agit là d'une violation grave des obligations internationales du pays telles qu'énoncées dans de multiples résolutions du Conseil de sécurité. La République populaire démocratique de Corée doit abandonner son programme balistique, a insisté la Finlande, exhortant en outre ce pays à s'abstenir de toute nouvelle action pouvant saper les efforts de pacification de la péninsule coréenne.

La France a dénoncé le nouveau tir d'un engin balistique par la République populaire démocratique de Corée, condamnant avec la plus grande fermeté cet essai. Il s'agit selon elle d'une violation grave des résolutions du Conseil de sécurité. La France a exhorté la République populaire démocratique de Corée à mettre fin à ses programmes nucléaire et balistique, ainsi qu'à tout geste susceptible d'accroître les tensions dans la péninsule coréenne.

La France est par ailleurs revenue sur un rapport prouvant l'utilisation d'armes chimiques par la Syrie. Elle a rappelé que le Ministre français des affaires étrangères s'était exprimé sur cette question. Ce rapport confirme que le «régime» de Bachar el-Assad a utilisé à deux reprises des armes chimiques contre les populations civiles. Un mécanisme des Nations Unies, créé et mandaté par les Nations unies, s'est prononcé sur les acteurs impliqués dans ces attaques chimiques en Syrie, a insisté la France. Ce rapport confirme l'horreur absolue (qui prévaut) dans ce pays. Pour la France, l'utilisation d'armes chimiques est une abomination qui met en lumière le rôle accablant du «régime» de Damas. Il appartient au Conseil de sécurité de prendre ses responsabilités et la France y travaille avec des partenaires.

L'Allemagne a condamné le tir de missile balistique effectué par la République populaire démocratique de Corée le 24 aout dernier, regrettant que ce dernier essai s'inscrive dans une série de violations répétées des résolutions du Conseil de sécurité. Il s'agit pour l'Allemagne d'une provocation, ce tir s'étant en effet déroulé à proximité des eaux japonaises. De l'avis de l'Allemagne, il existe un risque spécifique pour la sécurité et un danger d'escalade. Aussi, l'Allemagne a-t-elle plaidé pour une réaction forte et déterminée de la communauté internationale et a souligné que ces essais ne pouvaient aboutir qu'à un isolement encore plus important de la République populaire démocratique de Corée.

L'Italie a exprimé sa préoccupation à la suite du dernier tir de missile balistique effectué par la République populaire démocratique de Corée à partir d'un sous-marin. Elle a vivement condamné cet essai qui constitue une menace pour la stabilité régionale ainsi qu'une violation manifeste des résolutions du Conseil de sécurité. L'Italie a invité la République populaire démocratique de Corée à revenir au sein du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) et des garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique et à ratifier le traité d'interdiction complète des essais nucléaires.

La Belgique a fermement condamné le lancement de missiles balistiques par la République populaire démocratique de Corée, demandant au pays d'abandonner son programme balistique et nucléaire de manière complète et irréversible. C'est seulement à ces conditions que ce pays peut espérer un allègement des sanctions internationales à son encontre.

Le Royaume-Uni a indiqué que la dernière provocation de la République populaire démocratique de Corée était pour lui un sujet de préoccupation. Le programme balistique illégal de la République populaire démocratique de Corée ne cesse de violer les résolutions du Conseil de sécurité et constitue une menace croissante pour la sécurité régionale et internationale. Le Royaume-Uni veille dans ce contexte à établir avec ses partenaires un régime de sanction adapté.

La Bulgarie a elle aussi exprimé ses vives préoccupations suite au dernier tir de missile balistique effectué par la République populaire démocratique de Corée. Ce tir constitue une violation grave par la République populaire démocratique de Corée de ses obligations internationales. La Bulgarie demande donc à la République populaire démocratique de Corée d'engager un dialogue avec la communauté internationale.

La Suisse a déclaré que la République populaire démocratique de Corée devait cesser toutes ses activités nucléaires et balistiques, lesquelles constituent une grave menace pour la paix et la sécurité internationales. La Suisse a rappelé qu'elle avait demandé à de multiples reprises à la République populaire démocratique de Corée de respecter ses engagements internationaux.

La Syrie a rappelé la nécessité de maintenir un minimum de diplomatie et de correction verbale dans le cadre des interventions faites devant la Conférence. Suite à l'intervention du «régime français» qui a fait état d'un «régime Assad», la Syrie tient à rappeler que la République arabe syrienne est un pays reconnu comme membre à part entière de l'ONU. Par ailleurs, la Conférence devrait se garder d'aborder des questions qui n'ont rien avoir avec ses travaux et précisément, le rapport de la mission d'enquête conjointe qui a été évoqué par la France n'a rien à voir avec les travaux de la Conférence. La France, qui a occupé et colonisé la Syrie – et d'autres pays, comme l'Algérie par exemple – pendant si longtemps devrait se garder de donner des leçons. La France a également soutenu des groupes et groupuscules en Syrie qui ont utilisé toutes sortes d'armes, a déclaré la délégation syrienne. La Syrie a réfuté toute utilisation d'armes chimiques par le Gouvernement syrien et a expliqué que l'État Islamique avait en revanche, lui, les moyens techniques lui permettant d'utiliser des armes chimiques et qu'il «pouvait compter sur des éléments qui ont été formés en France».

Le Chili s'est associé aux préoccupations des autres membres de la Conférence suite au dernier tir de missile balistique effectué par la République populaire démocratique de Corée. Le Chili a réitéré son appel à la République populaire démocratique de Corée afin qu'elle mette en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité et s'abstienne de toute provocation.

La République de Corée – par la voix du Président de la Conférence – a condamné dans les termes les plus vifs les comportements provocateurs de la République populaire démocratique de Corée et plus particulièrement le tir de missile balistique survenu le 24 août dernier. Pour la République de Corée, il s'agit de provocations, alors que la communauté internationale ne cesse d'appeler la République populaire démocratique de Corée à respecter les résolutions du Conseil de sécurité. La République populaire démocratique de Corée doit se rendre compte que si elle continue à renforcer ses capacités nucléaires tout en plongeant sa population dans la misère, elle s'enferme encore davantage et cela pourrait favoriser son autodestruction.

La République populaire démocratique de Corée a déclaré que de nombreux pays abusent de l'enceinte de la Conférence pour empêcher ce pays de bénéficier de sa souveraineté. La République populaire démocratique de Corée a ajouté que cela fait plusieurs décennies qu'elle est victime d'attaques récurrentes. Les États-Unis organisent des manœuvres conjointes désespérées et ce, alors que tous les Coréens se sont opposés à ce type de manœuvres, a poursuivi la République populaire démocratique de Corée. Les pays qui ont fait part de leurs préoccupations aujourd'hui feraient bien de modifier leur point de vue sur les événements qui se produisent dans la péninsule coréenne, a-t-elle ajouté. Une paix durable ne saurait advenir que si les actes hostiles des États-Unis prennent fin, a-t-elle indiqué, assurant qu'elle continuerait pour l'heure à prendre les mesures nécessaires pour faire face à cette hostilité.

La Chine s'est dite préoccupée par la situation dans la péninsule coréenne. Elle a appelé toutes les parties à cesser de jeter de l'huile sur le feu. La Chine a ajouté qu'elle était prête à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité. La Chine a en outre appelé chaque pays à faire preuve de respect à l'égard des autres, en évitant d'utiliser des termes comme celui de «régime». La Chine a par ailleurs rappelé qu'un attentat contre l'ambassade de Chine venait d'avoir lieu au Kirghizistan, preuve s'il en faut de l'urgente nécessité d'œuvrer collectivement contre le terrorisme.

Les États-Unis ont réagi à l'intervention de la République populaire démocratique de Corée en assurant qu'ils ne constituaient pas une menace pour ce pays. La République populaire démocratique de Corée devrait s'abstenir de faire partager «sa propagande» dans le seul but de lui permettre de contourner ses obligations internationales.

La France a récusé toute tentative de personnaliser les débats. Elle a expliqué qu'elle n'avait fait que reprendre les propos du Ministre français des affaires étrangères concernant la Syrie. La France a en outre formellement rejeté les amalgames historiques de la délégation syrienne et a réfuté, en particulier, toute affirmation selon laquelle la France soutiendrait des groupuscules terroristes.

En fin de séance, l'Inde a pris la parole pour proposer deux amendements au projet de rapport annuel de la Conférence.


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DC16/037F