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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT OUVRE LA DERNIÈRE PARTIE DE SA SESSION DE 2016

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a ouvert, ce matin, sous la présidence de l’Ambassadeur Piotr Stachańczyk de la Pologne, les travaux de la troisième et dernière partie de sa session de 2016, qui s'achèvera le 16 septembre.

Ouvrant la séance, le Président a rappelé que le projet de programme de travail qu’il avait déposé en juin dernier n’avait pas bénéficié du consensus. Le Président a indiqué qu’il resterait prêt à de nouvelles consultations et s’est dit ouvert à toutes les suggestions pratiques concernant l’organisation des travaux de la Conférence. Une réunion informelle aura lieu le 9 août: elle portera sur le rôle potentiel de la Conférence compte tenu de la situation internationale, a-t-il fait savoir.

La Conférence a ensuite entendu les délégations des pays suivants : Afrique du Sud, Chine, Fédération de Russie, Royaume-Uni, États-Unis, République de Corée, République populaire démocratique de Corée, Japon, Espagne et Australie. Les échanges ont porté, essentiellement, sur les risques posés par les missiles balistiques et les systèmes antimissiles, ainsi que sur les tirs de missiles effectués par la République populaire démocratique de Corée au mois de juillet.

La Chine a déclaré être très touchée par les attaques terroristes perpétrées ces derniers mois et a exprimé ses condoléances aux familles des victimes.

La prochaine réunion publique de la Conférence aura lieu jeudi prochain, 4 août, à 10 heures.


Aperçu des déclarations

L’Afrique du Sud a déclaré que la recherche du consensus ne devrait pas empêcher la Conférence de progresser: au contraire, la règle du consensus oblige les pays à faire preuve du maximum de souplesse en tenant compte des opinions, intérêts et priorités de tous les États. La délégation sud-africaine s’est dite prête à collaborer avec toutes les délégations pour sortir la Conférence de l’impasse dans laquelle elle se trouve, estimant à cet égard que si la grande majorité des délégations le souhaitent, la Conférence devrait entamer les négociations sur un traité relatif aux matières fissiles.

On entend parfois que la Conférence ne saurait faire abstraction du contexte dans lequel elle travaille et que les conditions ne sont «pas propices» à des progrès au sein de cette instance, a constaté l’Afrique du Sud. Pourtant, a-t-elle regretté, les appels pressants et persistants en faveur de progrès dans le désarmement nucléaire sont ignorés, l’attention de la Conférence étant attirée sur les intérêts sécuritaires d’un petit nombre d’États. Cette situation n’est pas tenable: la Conférence a été créée pour établir des normes et garantir ainsi la sécurité du monde pour les nouvelles générations, a rappelé l’Afrique du Sud. L’Afrique du Sud, qui a renoncé aux armes nucléaires, n’en jouit pas moins de la paix et de la sécurité dans sa région et dans le monde, a-t-elle souligné.

La Chine a fait savoir que, dans une déclaration conjointe signée en juin dernier, elle avait, avec la Fédération de Russie, fait part de la grande attention que les deux pays accordent à la stabilité stratégique régionale et internationale. Par cette déclaration, les deux pays s’inquiètent de ce que certains États et alliances profitent des nouvelles technologies pour faire avancer leurs intérêts et se refusent à limiter les armes nucléaires, compromettant ainsi la stabilité et l’équilibre mondiaux. La Chine et la Fédération de Russie jugent les systèmes antimissiles particulièrement dangereux et s’opposent à leur déploiement en Europe et en Asie de l’Est.

Cependant, la stabilité stratégique n’est pas qu’un concept militaire, a souligné la Chine: elle est aussi un facteur de la qualité des relations entre les États. La Chine et la Fédération de Russie s’opposent, à ce propos, aux ingérences dans la souveraineté des États et à l’élargissement inconsidéré des alliances militaires.

La Fédération de Russie a précisé que la déclaration sur la stabilité stratégique signée par la Fédération de Russie et la Chine était disponible en tant que document officiel de la Conférence du désarmement (CD/2066). La Fédération de Russie s’est dite préoccupée par les tentatives de certains blocs politiques et militaires de parvenir à la supériorité en déployant des armes dans l’espace extra-atmosphérique ainsi que des systèmes antimissiles, entre autres nouveaux systèmes d’armes. La Fédération de Russie estime que les États pourraient négocier un traité par lesquels ils s’interdiraient de placer les premiers des armes dans l’espace. Elle rappelle en outre qu’elle a déjà proposé à la Conférence, plus tôt cette année, de négocier un instrument juridique international contre le terrorisme chimique.

Le Royaume-Uni a indiqué que son Parlement avait adopté à une grande majorité, cet été, une motion du Gouvernement visant le renouvellement de la composante sous-marine de sa force de dissuasion nucléaire. Cette décision s’explique par le fait le Royaume-Uni constate que l’imprévisibilité des relations internationales – au regard des arsenaux d’autres États, de l’acquisition d’armes nucléaires par la République populaire démocratique de Corée et du risque de prolifération – exige le maintien d’une capacité de dissuasion à l’avenir. Le Royaume-Uni entend aussi continuer de garantir, par sa capacité de dissuasion, la sécurité de ses alliés dans le cadre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. Le Royaume-Uni n’utilisera pas ses armes nucléaires contre les États non dotés de telles armes, ni ne les menacera du recours aux armes nucléaires, a assuré la délégation britannique: mais cette assurance ne s’appliquera pas aux États qui ne respectent pas leurs obligations au titre de la non-prolifération.

Les États-Unis se sont déclarés favorables aux discussions sur les effets stratégiques des nouveaux systèmes d’armements. Le programme antibalistique des États-Unis poursuit exclusivement des fins pacifiques: il ne vise ni la Chine, ni la Fédération de Russie, mais a seulement pour but la protection des États-Unis et de leurs alliés contre des missiles développés par la République populaire démocratique de Corée et la République islamique d’Iran, en particulier. Les États-Unis condamnent les provocations que constituent les tirs de missiles balistiques par la République populaire démocratique de Corée. Ils demandent à la Chine et à la Fédération de Russie de soutenir les négociations sur la dénucléarisation de la péninsule de Corée.

La République de Corée a jugé inacceptable le comportement de la République populaire démocratique de Corée et condamné le lancement de missiles par ce pays – une provocation qui menace la paix et la sécurité dans la région. La République de Corée appelle la communauté internationale à prendre tous les mesures, y compris les mesures militaires à caractère défensif, pour faire respecter les décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

La République populaire démocratique de Corée a regretté que ses activités nucléaires, qui ne constituent en rien une menace pour le Royaume-Uni, servent de prétexte à ce pays pour construire de nouveaux sous-marins nucléaires. La menace que font peser les États-Unis au plan régional, dans la péninsule coréenne et dans tout le Pacifique, justifie que la République populaire démocratique de Corée se dote d’armes nucléaires pour protéger sa population, a-t-elle souligné.

Le Japon a lui aussi exprimé sa préoccupation face au lancement de missiles balistiques, le 19 juillet dernier, par la République populaire démocratique de Corée. Le Japon a demandé à ce pays de s’abstenir de nouvelles provocations et de respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

L’Espagne a souligné que les résolutions du Conseil de sécurité reflétaient la volonté de la communauté internationale et devaient à ce titre être respectées.

La République populaire démocratique de Corée a demandé aux pays alliés des États-Unis d’œuvrer concrètement et impartialement pour la paix et la sécurité dans la péninsule coréenne.

L’Australie a elle aussi demandé à la République populaire démocratique de Corée de respecter les résolutions du Conseil de sécurité.



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DC16/031F