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LE COMITÉ POUR L’ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES EXAMINE LE RAPPORT DES EMIRATS ARABES UNIS

Compte rendu de séance

Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a examiné aujourd'hui le rapport des Émirats arabes unis sur les mesures prises par l'État partie pour mettre en œuvre les dispositions de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

Le rapport a été présenté par la Ministre d'État des Émirats arabes unis, Mme Maitha Alshamsi, qui a souligné combien l'autonomisation des femmes était fondamentale pour le développement du pays en tant que société moderne et progressiste. Les femmes aux Émirats arabes unis participent sur un pied d'égalité à tous les aspects de la vie civique, économique et politique du pays, a-t-elle assuré. L'engagement des Émirats en faveur de l'égalité des femmes se reflète dans le programme national «Vision 2021» dont le pays s'est doté et qui vise à protéger les femmes contre toutes les formes de discrimination, que ce soit au travail ou au sein de la société, a souligné Mme Alshamsi. Elle a en outre attiré l'attention sur la mise à jour de la stratégie nationale pour l'autonomisation et la promotion des femmes des Émirats arabes unis (2015-2021) qui a été lancée par la Cheika Fatima bint Muburak le 8 mars dernier. En mai dernier, a poursuivi la Ministre d'État, le Cabinet a adopté une décision visant l'établissement du Conseil pour la parité entre les sexes, dont l'objectif était en particulier de réduire le fossé entre les sexes dans tous les secteurs. Les Émirats arabes unis ont par ailleurs enregistré des succès pour ce qui est de la réduction du taux de mortalité maternelle, le plus faible de la région et l'un des plus faibles du monde, alors que la mortalité infantile a chuté de 14 à 7 pour mille naissances entre 1990 et 2013. Les soins de santé sont gratuits pour tous les ressortissants des Émirats arabes unis et un système d'assurance maladie obligatoire est en place à Abou Dhabi pour couvrir tous les résidents.

L'importante délégation des Émirats arabes unis était également composée de M. Abdulrahim Al Awadhi, Vice-Ministre des affaires étrangères; de M. Obaid Al Zaabi, Représentant permanent auprès des Nations Unies à Genève; de M. Humaid Alsuwaidi, Vice-Ministre adjoint au Ministère du travail; ainsi que de représentants du Ministère de l'intérieur, du Ministère des affaires sociales, du Ministère de la culture, de la jeunesse et du développement communautaire, du Ministère de la justice, du Ministère des affaires étrangères, de la Fondation de Doubaï pour la protection des femmes et des enfants; de l'Union générale des femmes; ou encore de la Fondation pour le développement de la famille d'Abou Dhabi. La délégation a apporté des réponses aux questions qui lui étaient posées par les membres du Comité s'agissant, notamment, de la traite de personnes; de la violence contre les femmes; des femmes étrangères employées domestiques et du système de parrainage (kafala) en vigueur; des questions de transmission de la nationalité; des questions d'éducation et de santé; de la situation des femmes handicapées; de l'impact du régime de tutelle sur la liberté de mouvement des femmes; des questions de mariage; des stéréotypes sexistes; ou encore des mariages précoces. À cet égard, la délégation a assuré que ces deux phénomènes n'existaient pas aux Émirats arabes unis. La délégation a par ailleurs indiqué que depuis 2011, le droit d'une femme de travailler s'est plus soumis à l'autorisation du mari ou du père.

Tout en se réjouissant que depuis l'examen du précédent rapport des Émirats arabes unis, les femmes du pays aient progressé du point de vue social, culturel et politique et que leur vie se soit améliorée à cet égard, les experts ont déploré que peu de changements soient intervenus sur le plan de la législation contre la discrimination en vue d'assurer, par exemple, l'égalité d'accès des femmes à la justice. La Constitution des Émirats arabes unis garantit certes le principe de traitement égal des citoyens, mais elle ne mentionne pas d'égalité entre hommes et femmes, ni l'interdiction de de la discrimination fondée sur le sexe. Les Émirats arabes unis comptent encore de nombreuses femmes non-ressortissantes qui ne sont pas au courant de leurs droits; l'attention a été attirée à cet égard sur le grand nombre de travailleuses domestiques migrantes dans le pays.

Le Comité adoptera des observations finales sur le rapport des Émirats arabes unis lors de séances privées qui se tiendront avant la clôture de la session, le vendredi 20 novembre prochain.


Demain matin, à 10 heures, le Comité entamera l'examen du rapport du Malawi (CEDAW/C/MWI/7).




Présentation du rapport

Le Comité est saisi du rapport périodique des Émirats arabes unis des Émirats arabes unis (CEDAW/C/ARE/2-3), ainsi que de ses réponses (CEDAW/C/ARE/Q/2-3/Add.1) à une liste de questions que lui a adressées le Comité (CEDAW/C/ARE/Q/2-3).

MME MAITHA ALSHAMSI, Ministre d'État des Émirats arabes unis, a souligné que son pays était devenu partie à la Convention en 2004 et avait présenté son rapport initial en 2008, témoignant de l'engagement à long terme de l'État en faveur de la réalisation de l'égalité entre les sexes et de l'autonomisation des femmes. Elle a en outre fait valoir que le pays avait été élu à deux reprises au Conseil exécutif d'ONU-Femmes, pour deux mandats successifs depuis 2013, et avait contribué à hauteur de plus de 12 millions de dollars à cette entité. Elle a précisé que les Émirats arabes unis allaient financer l'ouverture d'un bureau de liaison d'ONU-Femmes à Abou Dhabi.

Au niveau interne, le Gouvernement des Émirats arabes unis estime que l'autonomisation des femmes était fondamentale pour le développement du pays en tant que société moderne et progressiste, a poursuivi la Ministre d'État. Les femmes aux Émirats arabes unis participent sur un pied d'égalité à tous les aspects de la vie civique, économique et politique du pays, a-t-elle assuré. L'engagement des Émirats en faveur de l'égalité des femmes se reflète dans le programme national «Vision 2021», qui vise à protéger les femmes contre toutes les formes de discrimination, au travail et au sein de la société en général, a souligné Mme Alshamsi. Elle a en outre attiré l'attention sur la mise à jour de la stratégie nationale pour l'autonomisation et la promotion des femmes des Émirats arabes unis (2015-2021), qui a été lancée par la Cheika Fatima bint Muburak le 8 mars dernier. Elle a aussi fait valoir qu'en mai dernier, le Conseil des ministres avait adopté une décision visant l'établissement du Conseil pour la parité entre les sexes, dont l'objectif est en particulier de réduire le fossé entre les sexes dans tous les secteurs. Mme Alshamsi a fait observer que les Émirats arabes unis occupaient en 2013 la 43ème place dans le classement mondial fondé sur l'indice d'inégalité entre les sexes.

Les Émirats arabes unis ont enregistré des succès pour ce qui est de la réduction du taux de mortalité maternelle – 8 pour 100 000 naissances vivantes, contre le double en 1990 –, le plus faible de tous les pays de la région et l'un des plus faibles du monde, a fait valoir la Ministre d'État. La mortalité infantile est pour sa part tombé de 14 à 7 pour mille naissances entre 1990 et 2013, a-t-elle ajouté. Les soins de santé sont gratuits pour tous les ressortissants des Émirats arabes unis. La Ministre d'État a précisé qu'à Abou Dhabi, un système d'assurance maladie obligatoire était en place afin d'assurer la couverture de tous les résidents. Selon un rapport présenté l'an dernier au Forum économique mondial, les Émirats arabes unis ont essentiellement atteint l'égalité entre hommes et femmes dans les domaines de l'éducation, de la santé et de la survie de l'enfant, a insisté Mme Alshamsi. Les femmes représentent 71.6% des étudiants dans les universités publiques et 50,1% des étudiants dans les universités et collèges privés. Par ailleurs, les femmes occupent 66% des emplois dans le secteur public, y compris 30% des postes décisionnels, a fait valoir la Ministre d'État. Elle a en outre rendu compte de la place que les femmes occupent dans le monde des affaires.

Examen du rapport

Questions et observations des experts membres du Comité

Une experte s'est réjouie que depuis l'examen du précédent rapport des Émirats arabes unis, les Émiriennes aient progressé du point de vue social, culturel et politique et que leur vie se soit améliorée à cet égard. Mais en même temps, peu de changements sont intervenus sur le plan de la législation en matière de lutte contre la discrimination en vue d'assurer, par exemple, l'égalité d'accès des femmes à la justice, a-t-elle déploré. La Constitution des Émirats arabes unis garantit certes le principe de traitement égal des citoyens, mais elle ne parle pas d'égalité entre hommes et femmes, et n'interdit pas la discrimination fondée sur le sexe. Au contraire, la Constitution décrit essentiellement les femmes comme des épouses et des mères. L'experte s'est en outre enquise du statut de la Convention dans l'ordre juridique interne, souhaitant savoir si elle prévalait sur toutes les dispositions du droit national, y compris du droit religieux. Les Émirats arabes unis comptent encore de nombreuses non-ressortissantes qui ne sont pas au courant de leurs droits, a poursuivi l'experte, attirant l'attention sur le grand nombre de travailleuses domestiques migrantes dans le pays.

Il est essentiel de veiller à ce que les efforts déployés pour lutter contre la discrimination (entre hommes et femmes) soient solidement ancrés dans la politique des Émirats arabes unis, a souligné une experte, avant de s'enquérir des mécanismes permettant d'évaluer la politique menée dans ce domaine. L'experte s'est inquiétée des dispositions de la loi qui autorisent un mari à «corriger» son épouse.

Une experte a demandé quelles mesures étaient prises pour promouvoir la parité au sein des conseils d'administration des entreprises. Elle a plaidé pour l'adoption de mesures temporaires spéciales afin de venir à bout de la discrimination entre hommes et femmes.

Une experte a demandé si le pays avait mis en place un plan de lutte contre les stéréotypes et pris des mesures pour lutter contre le paternalisme qui instaure une dépendance de la femme. Il faudrait en outre relever l'âge du mariage afin de prévenir les mariages précoces, a souligné cette experte.

Les Émirats arabes unis ont-ils l'intention de promulguer une loi contre la violence faite aux femmes, en particulier la violence domestique, a-t-il été demandé?

Une experte a salué les efforts déployés par les Émirats arabes unis dans la lutte contre la traite de personnes. Il convient toutefois de veiller à faire face aux phénomènes d'exploitation, y compris sexuelle, des employées étrangères, a-t-elle ajouté, souhaitant connaître l'ampleur de ce crime dans le pays et rappelant le que rôle du Gouvernement dans ce contexte était de poursuivre les responsables et de protéger les victimes.

Une experte a salué les évolutions aux Émirats arabes unis en ce qui concerne la participation des femmes à la vie politique et publique. Néanmoins, les femmes restent sous-représentées au Parlement, leur représentation ayant même diminué entre 2006 et 2011. Relevant que la création, en mai dernier, du Conseil pour la parité entre les sexes témoignait d'une vive volonté des autorités dans ce domaine, l'experte s'est enquise du calendrier que se sont fixées les autorités à cet égard.

Une autre experte a rappelé que l'article 9 de la Convention faisait obligation aux États parties d'accorder aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes en matière de transmission de la nationalité aux enfants. Aussi, a-t-elle salué le décret de 2011 qui accorde la nationalité aux enfants des Émiriennes mariées à un étranger. L'experte est toutefois préoccupée que les femmes continuent d'être victimes de discrimination s'agissant des questions de nationalité puisqu'elles sont privées du droit de transmettre leur nationalité à leur mari. Aussi, l'experte a voulu connaître la stratégie des Émirats arabes unis en vue d'une levée de leur réserve à l'égard de l'article 9 de la Convention. L'experte s'est en outre enquise du nombre de femmes et fillettes apatrides aux Émirats arabes unis et des mesures envisagées par les autorités pour éliminer les cas d'apatridie.

Une experte s'est enquise de la représentation des femmes au niveau des gouvernements locaux.

Tout en se réjouissant que l'éducation soit maintenant une obligation en vertu de la loi, une experte a souhaité en savoir davantage au sujet des mesures prises pour améliorer les capacités d'accueil des établissements scolaires face à l'augmentation du nombre d'élèves. Les écoles sont un lieu d'abus sexuels contre les filles, a en outre fait observer l'experte, avant d'appeler les Émirats arabes unis à abroger toute législation traitant les enfants victimes d'abus comme des délinquants.

Certes, le contrat-type pour les employées domestiques migrantes a été modifié, mais ces employées peuvent-elles désormais changer d'emploi sans perdre leur visa, a-t-il par ailleurs été demandé?

Dans quelles circonstances les services médicaux ne sont-ils pas gratuits dans les Émirats arabes unis, a demandé une experte, avant de s'inquiéter d'informations selon lesquelles des travailleurs domestiques incapables de s'acquitter des frais médicaux seraient attachés à leur lit d'hôpital jusqu'à ce qu'ils paient? Relevant par ailleurs que l'avortement était illégal aux Émirats arabes unis, sauf en cas de danger pour la vie de la femme ou de grave malformation du fœtus, l'experte a souhaité savoir s'il était possible d'avorter en cas de viol ou de risque pour la santé de la femme - et non pas uniquement de risque pour la vie de la femme.

Une experte a souhaité savoir si les soins de santé maternelle étaient gratuits, en particulier pour les femmes vivant à la campagne. Les femmes ont-elles accès à des services de contraception à des prix abordables, a-t-elle en outre demandé? Qu'en est-il de l'éducation sexuelle dispensée dans les Émirats?

Les autorités ont-elles l'intention d'abroger l'autorisation que les femmes doivent obtenir de leur mari ou père pour pouvoir travailler, a-t-il également été demandé? Une autre experte a souhaité connaître la situation des femmes rurales, notamment s'agissant de l'accès au crédit.

Une experte s'est enquise de la situation des femmes handicapées et autres femmes ayant des besoins particuliers.

Des questions ont également été posées sur l'impact de la réserve que le pays maintient à l'égard de l'article 15 de la Convention. En d'autres termes, les femmes dans les Émirats arabes unis jouissent-elles de la même liberté de mouvement que les hommes, y compris pour ce qui est de leur capacité à voyager librement ?

La délégation est-elle en mesure de fournir des chiffres concernant le nombre de mariages précoces non officiellement enregistrés (car non officiellement reconnus), a-t-il en outre été demandé ? La tutelle que les hommes exercent sur les femmes implique que ces dernières ne peuvent pas choisir librement la personne avec laquelle elles vont se marier, a en outre déploré une experte. Cette experte a par ailleurs souhaité disposer de données ventilées permettant de savoir qui, dans les Émirats arabes unis, demande le divorce et pour quelles raisons. La polygamie est autorisée en droit émirien, a par ailleurs fait observer cette experte, avant de s'enquérir de l'éventuelle intention des autorités de se pencher plus avant sur cette question en vue de revoir la législation en la matière. Existe-t-il dans le pays des programmes de sensibilisation visant à dissuader les hommes de se livrer à la polygamie, a-t-elle demandé ?


Réponses de la délégation

S'agissant des réserves émises par les Émirats arabes unis à l'égard de certaines dispositions de la Convention, la délégation a indiqué que les autorités émiriennes étaient en train d'étudier la possibilité d'en retirer certaines.

Il est vrai que les articles 15 et 25 de la Constitution considèrent la femme comme une mère et une épouse, mais cela s'explique par le fait que ces articles ne concernent que les questions associées à la femme en tant que mère ou épouse et il est donc logique que la femme soit désignée ainsi dans ce contexte. Pour le reste, la Constitution garantit notamment le respect du droit au travail de tout citoyen, homme ou femme; en outre, la femme jouit de l'indépendance financière, quelle que soit la source de ses revenus – héritage ou travail, a fait valoir la délégation.

Il n'existe pas tellement de stéréotypes sexistes aux Émirats arabes unis, comme en témoignent les indicateurs qui attestent de la présence des femmes dans tous les secteurs d'activité du pays, a déclaré la délégation. La culture musulmane est une culture qui accepte la femme à part entière et non comme individu de seconde zone, a-t-elle ajouté. À cet égard, ce qui est parfois dit par certains médias ne reflète pas la réalité, a-t-elle assuré.

En ce qui concerne les femmes étrangères employées dans le pays, la délégation a assuré que les autorités émiriennes s'efforçaient de garantir des relations de travail saines à travers des contrats de travail uniformes qui régissent à la fois le kafil (tuteur), la femme travailleuse elle-même et les intermédiaires. Les employées domestiques étrangères ne sont pas soumises au code du travail mais cela ne signifie nullement qu'elles soient dans un vide juridique; elles sont régies par une législation civile spécifique. La délégation a aussi rappelé que ces employées ne peuvent quitter leur pays d'origine avant d'avoir eu connaissance de l'offre de travail et de l'avoir signée. La loi qui s'applique au travail domestique comporte un volet qui traite de l'inspection du travail, a ajouté la délégation.

Le système de parrainage régit le séjour des étrangers comme cela se fait dans de nombreux autres pays, notamment aux États-Unis ou au Royaume-Uni, a par ailleurs affirmé la délégation.

En 2014, les autorités émiriennes ont accordé 1,5 million de contrats de travail, dont 350 000 concernaient des personnes qui se trouvaient déjà sur le marché du travail, a précisé la délégation, après avoir assuré que les travailleurs étrangers peuvent à tout moment changer de travail ou rompre leur contrat et rentrer chez eux.

L'Union générale des femmes est le représentant officiel des femmes des Émirats arabes unis et de nombreux mécanismes traitent des questions liées à la promotion de la femme, a indiqué la délégation. Si l'action publique de promotion de la femme se concentrait dans les années 1970 sur la lutte contre l'analphabétisme, le domaine d'intervention de l'État est aujourd'hui beaucoup plus vaste et varié et touche de nombreux domaines, a-t-elle fait valoir. L'Union générale des femmes n'est certes pas un «bras exécutif», mais son travail de coordination de l'action visant la promotion de la femme joue un rôle central dans la mise en œuvre de la Convention, a précisé la délégation. Il s'agit d'une instance quasi-gouvernementale, soutenue par les ministères et qui émarge au budget de l'État, a ensuite déclaré la délégation.

La délégation a par ailleurs attiré l'attention sur la mise en place d'une passerelle électronique permettant de recueillir les plaintes, de les transmettre et d'assurer leur suivi.

Le Conseil des Émirats pour la parité est l'institution chargée d'assurer le suivi de toutes les mesures en rapport avec la parité entre les sexes, a expliqué la délégation.

La délégation a par ailleurs indiqué que la part des femmes dans les conseils d'administration des entreprises était passée de 14,6% en 2014 à 15,4% en 2015.

Les autorités n'ont pas recensé la moindre plainte pour inégalité de salaires à travail égal alors que de telles plaintes seraient tout à fait recevables, a d'autre part indiqué la délégation.

La représentation des femmes dans les gouvernements locaux est bien réelle dans chaque émirat, a par ailleurs assuré la délégation.

Aux Émirats arabes unis, les femmes peuvent se marier à partir de l'âge de 18 ans. Jusqu'à présent, le pays ne compte aucun cas de mariage de jeune fille de moins de 18 ans, a assuré la délégation, insistant sur le fait qu'il n'y avait pas de mariages précoces aux Émirats arabes unis. Tous les bureaux d'enregistrement des mariages à travers le pays doivent s'assurer que la jeune fille est d'accord avec le mariage, a-t-elle précisé.

En ce qui concerne la lutte contre la traite de personnes, la délégation a notamment souligné qu'en 2006, la loi fédérale n°51 relative à la lutte contre la traite avait été adoptée et qu'une institution a été chargée de cette question, le Comité de lutte contre la traite des êtres humains. La traite de personnes peut avoir pour objet l'exploitation de la prostitution d'autrui ou l'exploitation du travail d'autrui, a-t-elle poursuivi. Les inspecteurs - qui ont réalisé près de 900 inspections dans les entreprises employant des travailleurs étrangers - n'ont constaté aucun cas d'abus à l'encontre des femmes venues dans le pays au bénéfice d'un contrat de travail, a indiqué la délégation. Le Comité national de lutte contre la traite a mis en place une stratégie axée sur la prévention, sur la protection des victimes, sur la poursuite et la sanction des coupables et sur le renforcement de la coopération internationale.

La violence contre les femmes se définit aux Émirats arabes unis comme toute violence pouvant conduire à un préjudice physique ou psychologique pour la femme, a ensuite indiqué la délégation, avant d'attirer l'attention sur le suivi psychosocial apporté aux victimes. La délégation a ajouté que les autorités étaient en train de mettre au point des politiques et stratégies de lutte contre la violence domestique; une loi est en cours de préparation concernant la violence familiale, a-t-elle rappelé. Les autorités acceptent d'ores et déjà les plaintes rapportant des cas d'agressions domestiques et les agents chargés de recevoir et de transmettre ces plaintes doivent faire preuve de la plus grande objectivité et impartialité, a souligné la délégation. Des mesures sont également prises pour sensibiliser l'opinion à cette problématique de la violence domestique, a-t-elle poursuivi.

La délégation a par ailleurs indiqué que deux études ont été menées qui portent notamment sur la violence à l'école.

S'agissant des questions de nationalité, la délégation a rappelé qu'elles relèvent d'une action souveraine. Face aux personnes qui résident aux Émirats arabes unis de façon illégitime, l'État a opté pour une solution humaine mais sans négliger ni l'intérêt public, ni les conventions internationales auxquelles le pays est partie, a déclaré la délégation. Régulièrement, l'État accorde des délais, sans pénalité aucune, pour permettre à ces personnes de régulariser leur situation, a-t-elle fait valoir.

En ce qui concerne les questions d'éducation, la délégation a notamment fait état des mesures prises pour promouvoir l'orientation des jeunes filles vers l'enseignement technique. Les formations techniques sont ouvertes aux femmes sans la moindre discrimination, a insisté la délégation. Les statistiques témoignent du nombre croissant de femmes qui rejoignent l'enseignement technique et scientifique, a-t-elle ajouté.

La Constitution des Émirats arabes unis prévoit l'égalité entre hommes et femmes à tous les niveaux d'éducation, a en outre rappelé la délégation, avant de faire valoir, entre autres, que 70% des ingénieurs dans le pays étaient des femmes.

S'agissant de l'autorisation de l'époux pour que la femme puisse travailler aux Émirats arabes unis, la délégation a reconnu que par le passé, le droit de travailler était accordé à la femme sous réserve de l'autorisation de son mari ou de son père. Mais suite à une décision prise en 2011, cette exigence d'autorisation a été abrogée; il s'agit donc d'une disposition caduque qui n'est plus d'actualité, que ce soit pour les femmes émiriennes ou pour les femmes étrangères souhaitant travailler dans le pays, a indiqué la délégation.

Aucune loi aux Émirats arabes unis n'empêche la femme aux Émirats arabes unis d'accéder à l'emploi sous toutes ses formes, a ensuite assuré la délégation. Selon le Code sur le statut personnel, la femme qui travaille n'est nullement considérée comme étant en rébellion, a-t-elle précisé. Il n'y a pas de cas de divorce causé par la sortie de la femme de son foyer afin d'aller travailler, a en outre affirmé la délégation.

La délégation a rejeté toute allégation de passivité des autorités face aux violences sexuelles. Quel État pourrait accepter que ses enfants soient abusés, violés, alors que les enfants représentent l'avenir de la société, a-t-elle demandé ? Lorsque de telles allégations sont portées à la connaissance des autorités émiriennes, toutes les mesures nécessaires sont prises, a assuré la délégation, attirant l'attention sur la mise à disposition d'une ligne téléphonique gratuite baptisée «Confidence» pour recueillir toute plainte en la matière.

Pour ce qui est de l'avortement, la délégation a indiqué que les articles 339 et 340 du Code pénal incriminent l'avortement et prévoient des sanctions lorsque ce délit est commis. Parallèlement, l'article premier et l'article 13 de la Loi sur la responsabilité médicale sont explicites quant à la possibilité de pratiquer l'avortement dans les cas de dangerosité de la grossesse pour la mère ou de malformation du fœtus, a ajouté la délégation.

S'agissant des questions de santé, et plus particulièrement du VIH/sida, la délégation a rappelé que les Émirats arabes unis attirent un grand nombre de personnes provenant de nombreux pays. Aussi, toute personne souhaitant exercer une activité aux Émirats arabes unis doit-elle présenter un certificat médical émanant de son pays d'origine qui atteste qu'elle est en bonne santé.

En ce qui concerne les femmes handicapées, la délégation a indiqué qu'une trentaine de partenariats ont été mis en place entre les différents ministères et agences concernés par cette question, en vue de mettre en place une stratégie inclusive pour les personnes handicapées. Les mesures envisagées dans ce cadre sont en cours d'approbation et concernent notamment les questions d'emploi et d'éducation, a-t-elle ajouté.

Les Émirats arabes unis ne comptent pas vraiment de zones rurales ou frontalières réellement éloignées et l'accès aux services est le même pour tous les habitants, a en outre fait observer la délégation.

Les Émirats arabes unis offrent les mêmes services à tout un chacun, y compris aux apatrides, a ajouté la délégation. Que ce soit dans les domaines sociaux, éducatifs ou de santé, il n'existe dans le pays aucune discrimination en matière d'accès aux services et de prestations y afférentes, a-t-elle insisté.

Répondant à des questions sur l'impact du régime de tutelle sur la liberté de mouvement des femmes, la délégation a déclaré qu'une femme n'a pas besoin de l'autorisation de quiconque pour voyager. Le voyage d'une personne ne peut être interdit autrement que par une décision d'un tribunal, a-t-elle ajouté.

S'agissant des mariages précoces, la délégation a déclaré que s'il a certes pu arriver qu'il y ait des mariages de mineurs dans le pays, la grande majorité des mariages ont à l'heure actuelle lieu autour de 21 ans. Le véritable problème pour les Émirats arabes unis serait plutôt que les mariages se font de plus en plus tardivement, de plus en plus fréquemment après 30 ans, de sorte que «le mariage précoce est un non-problème», a déclaré la délégation.

Aucune autorité de tutelle ne peut imposer à une femme le choix de son mari, a en outre assuré la délégation, avant d'ajouter qu'une femme qui a déjà été mariée peut choisir par elle-même, alors que si la jeune fille est vierge, il vaut quand même mieux que le tuteur la conseille.

Le mariage est un contrat d'entente sur lequel aucune coercition ne s'exerce, a insisté la délégation.


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CEDAW15/039F