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LE COMITÉ POUR LA PROTECTION DES DROITS DES TRAVAILLEURS MIGRANTS A OUVERT LES TRAVAUX DE SA VINGT ET UNIÈME SESSION

Compte rendu de séance

Le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille a ouvert ce matin les travaux de sa vingt et unième session, qui se tient au Palais Wilson, à Genève, jusqu'à vendredi. Il a adopté son ordre du jour et un programme de travail amendé, le Secrétariat ayant proposé le report à demain matin de l'examen du rapport de Belize.

Au nom du nouveau Haut-Commissaire aux droits de l'homme, le Prince Zeid Ra'ad Zeid Al-Hussein, qui assume ses fonctions officielles aujourd'hui même, Mme June Ray, Chef de la section société civile, a souligné que le processus de réorganisation des organes conventionnels, résultant de l'adoption de la résolution 68/268 de l'Assemblée générale, rend nécessaire pour les organes conventionnels de faire preuve de plus d'efficacité dans leur travail. Mme Ray a ensuite attiré l'attention sur le septième Forum sur les migrations et le développement, qui s'est tenu en mai dernier à Stockholm et au cours duquel ont été rappelés les objectifs à atteindre s'agissant des migrants et des membres de leur famille dans le cadre du programme pour le développement après 2015. Ces objectifs incluent notamment la lutte contre les discriminations dont ils sont victimes. Mme Ray a aussi souligné la forte synergie qui existe entre le Comité, les autres organes conventionnels et la société civile. Dans ce contexte, de nombreux guides destinés à la société civile ont été publiés pour renforcer leur participation dans les travaux du Comité. Mme Ray a aussi indiqué que le Haut-Commissariat travaillait actuellement à l'élaboration de principes directeurs en matière de droits de l'homme aux frontières internationales, qui permettraient aux agents de l'État travaillant aux frontières de se familiariser avec les droits de l'homme. Le Haut-Commissariat mène également une campagne de ratification de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.

Pour sa part, le Président du Comité, M. Francisco Carrión Mena, a souligné que le Comité s'est beaucoup appuyé sur le travail mené par la société civile, dont le rôle doit être protégé et promu. C'est dans ce contexte notamment que s'inscrit la priorité accordée par le Comité à l'augmentation du nombre de ratifications de la Convention. Il s'est félicité à cet égard de la ratification récente de la Convention par le Brésil et l'Afrique du Sud. Le Président a aussi informé les membres du Comité des conclusions de la réunion des présidents des organes conventionnels qui s'est tenue en juin dernier et qui a examiné le rôle des présidents dans la réalisation des objectifs énoncés dans la résolution 68/268 de l'Assemblée générale sur le fonctionnement efficace du système des organes conventionnels. Cette réunion a également porté sur l'harmonisation des méthodes de travail des organes conventionnels, tels que les procédures de déclaration simplifiée, un dialogue constructif avec les États parties et des observations finales. Le Président s'est dit confiant des capacités du Comité à appliquer la résolution de l'Assemblée générale sur l'efficacité des organes conventionnels.

Des membres du Comité sont intervenus pour se féliciter notamment de la dynamique de ratification de la Convention en cours. Un autre expert a estimé qu'une rencontre avec le nouveau Haut-Commissaire était nécessaire pour exprimer la position du Comité et l'encourager à soutenir la ratification la plus large possible de la Convention. La question d'un renforcement de la communication entre le Comité et les États parties a également été soulevée. Le Comité devrait trouver les moyens de mieux communiquer ses travaux vers le monde extérieur et promouvoir les concepts liés aux travailleurs migrants, a également proposé un expert. Les travailleurs migrants eux-mêmes à travers le monde devraient être mieux informés sur ce qui a été fait pour améliorer leur condition. Une stratégie pourrait être adoptée à cet égard, a-t-il encore été souligné. Un expert a suggéré que, dans les observations finales adressées aux États, le Comité devrait faire des recommandations concrètes et pratiques aux États parties.

La représentante de Global Migration Policy Association, une organisation non gouvernementale a apporté un témoignage sur la situation en Mauritanie, déclarant que ce pays d'origine, de transit et de destination de migrants connaissait une prolifération d'agences de recrutement irrégulières, en raison de la grande activité minière qui s'y pratique. Les observateurs locaux s'accordent pour dire qu'il y a des phénomène d'esclavage moderne dans ce pays, a-t-elle ajouté, chiffrant par ailleurs, à 60%, la part des femmes parmi ces travailleurs. Elles sont victimes de traite, de violence, de privation de soin, a-t-elle encore dit. L'ONG, qui travaille également au Lesotho, a dénoncé le phénomène de traite qui a cours dans ce pays, à cause notamment de l'activité minière en Afrique du Sud, qui attire les migrants. Les autorités de ce pays refusent de voir les conditions de travail de ces travailleurs, a-t-elle poursuivi, accusant par ailleurs le Gouvernement de ne s'intéresser qu'aux investissements étrangers, notamment chinois dans la région.


La prochaine séance publique du Comité est prévue pour demain matin, à 10 heures, pour l'examen du rapport de Belize.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

CMW14/005F