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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT TIENT UNE RÉUNION EN L'HONNEUR DE SON NOUVEAU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, M. KASSYM-JOMART TOKAYEV

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, M. Kassym-Jomart Tokayev, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, qui vient d'être nommé Secrétaire général de la Conférence du désarmement et Représentant personnel du Secrétaire général de l'ONU auprès de la Conférence.

Le Président, l'Ambassadeur Wang Qun de la Chine, a en effet indiqué que le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, avait procédé à cette nomination suite à la décision officielle adoptée par la Conférence le 17 mai dernier avalisant la nomination de M. Tokayev comme Secrétaire général de la Conférence.

Dans sa déclaration devant la Conférence, M. Tokayev a notamment rappelé qu'il fallait que la Conférence engage des discussions et des négociations sous peine de perdre sa crédibilité. Nombre de propositions visant la reprise des travaux de fond ont été avancées ces dernières années mais aucune n'a permis à la Conférence de sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve, a-t-il rappelé. L'impasse à la Conférence a des conséquences négatives en matière de sécurité internationale, a-t-il souligné. Les États et la société civile évoluent alors que la Conférence reste dans l'impasse. La dernière Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) a été un succès et des efforts commencent à porter leurs fruits, comme le montre le traité START, a toutefois souligné M. Tokayev. Il a exprimé l'espoir que la Conférence tirera parti de ce climat positif pour entamer son travail de fond. Si l'année se termine une fois de plus sans programme de travail concerté, les discussions sur l'avenir de la Conférence risquent d'être fort compliquées à l'Assemblée générale des Nations Unies, a souligné le nouveau Secrétaire général de la Conférence avant d'affirmer attendre beaucoup de la sagesse, du sens des responsabilités et de la créativité diplomatique de ses membres. Il serait extrêmement malheureux que la Conférence, seule instance multilatérale de négociations dans le domaine du désarmement, une instance qui a enregistré beaucoup de succès, n'arrive pas à surmonter les divergences qui la minent, a conclu M. Tokayev.

Plusieurs délégations sont ensuite intervenues pour féliciter M. Tokayev pour sa nomination et l'assurer de tout leur soutien et de leur pleine coopération.

Le Maroc, au nom du Groupe des 21, a par ailleurs réaffirmé que le désarmement nucléaire reste sa plus haute priorité et le Kazakhstan, au nom du Groupe des pays de l'Est, a assuré le nouveau Secrétaire général de la Conférence de son plein soutien pour «œuvrer à la réalisation du désarmement nucléaire». L'Indonésie, au nom des membres de la Conférence qui sont également membres de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), a quant à elle rappelé que le désarmement nucléaire a toujours été sa principale priorité. Le désarmement nucléaire doit se voir accorder la priorité absolue à la Conférence, a déclaré l'Iraq, qui a par ailleurs souligné que la poursuite de la production de matières fissiles constitue une menace tant pour le TNP que pour la poursuite du désarmement nucléaire. L'Iraq a aussi fait part de sa profonde inquiétude face au fait que rien n'ait été fait en vue de la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient. L'Iran a pour sa part insisté sur la nécessité de préserver la nature, le rôle et le but de la Conférence, qui a pour priorité absolue le désarmement nucléaire et l'élimination totale de toutes les armes nucléaires dans le cadre d'un calendrier déterminé. L'Algérie, tout en indiquant ne pas perdre espoir quant à la possibilité de voir aboutir les délibérations de la Conférence, a déploré qu'elle se montre incapable de faire face au danger des armes nucléaires en raison des politiques sécuritaires de certains.

Les Philippines, au nom du Groupe informel des États observateurs auprès de la Conférence, ont précisé que ces pays sont disposés à travailler avec M. Tokayev, en particulier pour ce qui a trait à la cause de l'élargissement de la composition de la Conférence. L'Indonésie, au nom de l'ANASE, a soutenu la nomination d'un coordonnateur spécial sur l'élargissement de la composition de la Conférence.

L'Iraq a par ailleurs rappelé avoir été élu à la présidence de la session de fond de la Commission du désarmement tenue à New York le mois dernier, et que le pays est revenu dans la communauté internationale pour œuvrer activement à la promotion du désarmement et de la non-prolifération, suite à l'adoption de la résolution 1957 (2010) du Conseil de sécurité.

Ont également pris la parole la France, la Chine, la Suisse, la Fédération de Russie, le Bélarus et la République de Corée qui ont également félicité M. Tokayev pour sa nomination. Nombre d'intervenants ont en outre plaidé en faveur de l'adoption rapide d'un programme de travail complet et équilibré qui réponde aux préoccupations des États membres. Il faut veiller à préserver la Conférence du désarmement comme seule et unique instance multilatérale de négociations dans le domaine du désarmement, a-t-il été souligné.

Ce matin, la Conférence a par ailleurs accepté la demande de l'Arménie de participer aux travaux de la session de 2011 en tant qu'observateur.


Lors de sa prochaine séance plénière, cet après-midi, à 15 heures, la Conférence entendra une déclaration du Directeur général de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, M. Ahmet Üzümcü.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC11/031F