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LE COMITÉ POUR LA PROTECTION DES DROITS DES TRAVAILLEURS MIGRANTS RENCONTRE LA HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L’HOMME

Compte rendu de séance

Le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille a rencontré, ce matin, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Navanethem Pillay, avec laquelle il a eu un bref échange de vues.

Mme Pillay a d’emblée indiqué avoir conscience que la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille n’a pas encore reçu le nombre de ratifications souhaitable. Aussi, a-t-elle indiqué se présenter ce matin devant le Comité pour voir comment elle peut aider le mieux possible cet organe. La Haut-Commissaire a souligné qu’elle n’a de cesse que de plaider, comme elle l’a fait récemment à Bruxelles, en faveur de la ratification de la Convention.

Relevant que la Convention compte à ce jour 39 États parties, Mme Pillay a exprimé l’espoir que ce nombre augmenterait rapidement et atteindrait bientôt les 41 ratifications nécessaires pour permettre au Comité de passer de 10 à 14 experts.

Un membre du Comité a insisté sur la nécessité d’obtenir des ratifications de la Convention de la part de pays d’accueil de travailleurs migrants et non pas seulement de la part de pays d’origine ; or à ce stade, ce sont surtout des pays d’origine, ainsi que dans une certaine mesure des pays de transit, qui sont parties à la Convention. Le Comité a besoin de l’appui de la Haut-Commissaire – et sait qu’il peut compter dessus – afin d’assurer la stabilité de cette Convention en faisant en sorte qu’elle puisse compter sur ce troisième pilier que représenterait l’adhésion des pays d’accueil, faute de quoi, à long terme, la Convention risquerait d’en pâtir, a souligné cet expert. Il faut allouer davantage de ressources à la promotion de cet instrument, a-t-il insisté.

Il faut réfléchir tous ensemble aux mesures qui peuvent être envisagées pour promouvoir la Convention, a indiqué Mme Pillay. Le Haut Commissariat aux droits de l’homme étant présent dans une cinquantaine d’États, ses bureaux peuvent servir de relais à cette fin, a-t-elle indiqué.

Dans quelle mesure l’Examen périodique universel (EPU) peut-il contribuer à la promotion des droits des migrants et servir de relais pour inciter les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention, a demandé un membre du Comité ? Mme Pillay a jugé remarquable qu’en l’espace de deux ans, le Conseil des droits de l'homme soit déjà parvenu à examiner 32 pays au titre de l’EPU. Elle a fait observer que presque tous les pays déjà soumis à l’Examen périodique universel se sont vu poser, dans le cadre de cet examen, des questions concernant les droits des migrants. Dans le cadre de l’EPU, les États ont en outre été encouragés à envisager la ratification de la Convention, lorsqu’ils ne l’avaient pas encore fait, a ajouté Mme Pillay.

Un expert a insisté sur l’importance qu’il y a, pour les pays d’origine des travailleurs migrants, à assurer la protection de leurs travailleurs se trouvant à l’étranger. Or, à ce stade, les mesures qu’ils prennent dans ce domaine restent faibles, a souligné l’expert. Aussi, a-t-il fait observer, la promotion de la Convention devrait-elle aussi se faire dans les pays d’origine – dont bon nombre ont ratifié la Convention – et non pas seulement dans les pays d’accueil.

En guise de conclusion, souhaitant ne pas en rester aux seules difficultés rencontrées, le Président du Comité, M. Abdelhamid El Jamri, a tenu à souligner qu’aujourd’hui, la Convention se porte plutôt bien, en ce sens que dans le monde, elle est considérée comme la seule référence spécifique en matière de droits de l'homme des migrants. Aussi, ce n’est pas un problème de contenu mais plutôt un problème politique qu’il s’agit de régler s’agissant de la Convention et des questions touchant aux travailleurs migrants.

Le Comité doit clore demain les travaux de sa neuvième session en rendant publiques ses observations finales sur le rapport d’El Salvador, examiné durant cette session. Un communiqué final rendant compte des travaux de la session et contenant un résumé de ces observations finales sera publié ultérieurement.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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