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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME ADOPTE DES RÉSOLUTIONS SUR LE SUIVI DE SES DÉCISIONS SUR LE TERRITOIRE PALESTINIEN ET LE LIBAN

Compte rendu de séance
Il décide de se charger des préparatifs d'une Conférence d'examen de la Conférence de Durban contre le racisme

Le Conseil des droits de l'homme a adopté, ce matin, cinq résolutions portant notamment sur la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé, sur le suivi du rapport de la Commission d'enquête sur le Liban et sur les préparatifs d'une conférence d'examen de la Conférence de Durban. Deux de ces textes ont fait l'objet d'un vote.

Par 34 voix pour, une contre et 12 abstentions, le Conseil note avec regret qu'à ce jour la résolution S-1/1, adoptée lors de sa première session extraordinaire consacrée à la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé, n'a toujours pas été appliquée et demande qu'elle soit rapidement appliquée, notamment le paragraphe prévoyant l'envoi d'une mission d'enquête urgente.

Par une résolution adoptée sans vote, le Conseil prie la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de mener des consultations avec le Gouvernement libanais sur le rapport de la Commission d'enquête sur le Liban et ses conclusions ainsi que sur les recommandations pertinentes qu'il contient.

Aux termes d'une autre résolution, adoptée par 34 voix pour, 12 contre et une abstention, le Conseil a décidé qu'il fera fonction de comité préparatoire de la Conférence d'examen de Durban qui devrait se tenir en 2009 pour examiner la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée, qui s'est tenue à Durban (Afrique du Sud) du 31 août au 8 septembre 2001.

D'autre part, le Conseil a décidé la création d'un groupe de travail intergouvernemental intersessions à composition non limitée, chargé de formuler des recommandations concrètes sur son ordre du jour, son programme de travail annuel, ses méthodes de travail et son règlement intérieur.

Le Conseil a également adopté ce matin une décision portant sur l'organisation de la prochaine session de l'atelier sur la coopération régionale pour la promotion et la protection des droits de l'homme dans la région de l'Asie et du Pacifique en 2007.

Le Conseil a reporté à sa prochaine session l'adoption d'un projet de résolution relatif au projet de déclaration sur les droits des peuples autochtones, afin de tenir compte des consultations en cours à l'Assemblée générale sur cette question..


Cet après-midi, à 15 heures, le Conseil doit se prononcer sur les projets dont il reste saisi dans le cadre de sa troisième session avant de clore ses travaux.


Résolutions et décisions adoptées

Par une résolution intitulée «Situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé: suivi de la résolution S-1/1 du Conseil des droits de l'homme» (A/HRC/2/L.13), adoptée par 34 voix pour, une contre et 12 abstentions, le Conseil, rappelant sa résolution S-1/1 du 6 juillet 2006 et notant avec regret qu'à ce jour cette résolution n'a pas été appliquée, demande qu'elle soit rapidement appliquée, notamment le paragraphe prévoyant l'envoi d'une mission d'enquête urgente. Il prie le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 de lui faire rapport sur la mise en œuvre de la présente résolution à sa prochaine session.

Ont voté pour (34) : Afrique du Sud, Algérie, Arabie saoudite, Argentine, Azerbaïdjan, Bahreïn, Bangladesh, Brésil, Chine, Cuba, Djibouti, Équateur, Fédération de Russie, Gabon, Ghana, Guatemala, Inde, Indonésie, Jordanie, Malaisie, Mali, Maurice, Maroc, Mexique, Nigéria, Pakistan, Pérou, Philippines, République de Corée, Sénégal, Sri Lanka, Tunisie, Uruguay et Zambie.

A voté contre (1) : Canada.

Abstentions (12) : Allemagne, Cameroun, Finlande, France, Japon, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse et Ukraine.


Aux termes d'une résolution portant sur les préparatifs de la Conférence d'examen de Durban (A/HRC/3/L.2), adoptée telle que révisée oralement par 34 voix pour, 12 contre et une abstention, le Conseil, rappelant la recommandation faite à l'Assemblée générale d'organiser en 2009 une conférence qui examinerait la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Durban et au Conseil d'entamer les préparatifs de cette conférence, décide qu'il fera fonction de comité préparatoire de la Conférence d'examen de Durban, dont la participation sera ouverte à tous les États membres de l'Organisation des Nations Unies et aux membres des institutions spécialisées ainsi qu'à des observateurs conformément à la pratique habituelle de l'Assemblée générale. Le Conseil décide également que le Comité préparatoire tiendra une session d'organisation d'une semaine en mai 2007, au niveau des représentants personnels des chefs d'État ou de gouvernement ou d'autres représentants appropriés de haut niveau désignés à cette fin par leur gouvernement, et deux sessions de fond de 10 jours de travail chacune en 2007 et en 2008 à Genève.

Le Conseil souligne qu'en 2006 cela fait 60 ans que les Nations Unies luttent contre le racisme, y compris dans le cadre de trois décennies dont les programmes d'action n'ont, dans une large mesure, pas atteint leurs objectifs, ainsi qu'au cours des cinq ans écoulés depuis la Conférence de Durban en 2001.

Ont voté pour (34) : Afrique du Sud, Algérie, Arabie saoudite, Argentine, Azerbaïdjan, Bahreïn, Bangladesh, Brésil, Cameroun, Chine, Cuba, Djibouti, Équateur, Fédération de Russie, Gabon, Ghana, Guatemala, Inde, Indonésie, Jordanie, Malaisie, Mali, Maurice, Maroc, Mexique, Nigeria, Pakistan, Pérou, Philippines, Sénégal, Sri Lanka, Tunisie, Uruguay et Zambie.

Ont voté contre (12) : Allemagne, Canada, Finlande, France, Japon, Pays-Bas, Pologne, République de Corée, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni et Suisse.

Abstention (1) : Ukraine.


Par une décision portant sur la coopération régionale pour la promotion et la protection des droits de l'homme dans la région de l'Asie et du Pacifique (A/HRC/3/L.4), adoptée sans vote, le Conseil des droits de l'homme, rappelant la résolution 2005/71 de la Commission des droits de l'homme en date du 20 avril 2005, décide d'organiser la prochaine session de l'atelier sur la coopération régionale pour la promotion et la protection des droits de l'homme dans la région de l'Asie et du Pacifique en 2007, de préférence au premier semestre.

Aux termes d'une résolution relative au rapport de la Commission d'enquête sur le Liban (A/HRC/3/L.5), adoptée sans vote telle que révisée oralement, le Conseil prend note avec reconnaissance du rapport de la Commission d'enquête sur le Liban (A/HRC/3/2). Il prie le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme de mener des consultations avec le Gouvernement libanais sur le rapport et ses conclusions ainsi que sur les recommandations pertinentes qu'il contient et de lui faire rapport à sa quatrième session.

Le Conseil a adopté sans vote une résolution proposée par son Président (A/HRC/3/L.6), aux termes de laquelle il décide de créer un groupe de travail intergouvernemental intersessions à composition non limitée, chargé de formuler des recommandations concrètes sur son ordre du jour, son programme de travail annuel, ses méthodes de travail, ainsi que sur son règlement intérieur, conformément à la résolution 60/251 de l'Assemblée générale, et d'engager des consultations transparentes, bien programmées et ouvertes à tous, avec la participation de toutes les parties prenantes. Le Conseil prie le groupe de travail de lui faire rapport, à sa quatrième session, sur les progrès accomplis sur ces points.


Déclarations et explications de vote au sujet des textes présentés

Situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé

M. FAISAL NIAZ TIRMIZI (Pakistan, au nom de l'Organisation de la Conférence islamique), présentant le projet de résolution L.13 sur la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé, a rappelé que le Conseil avait décidé, lors de sa première session extraordinaire au mois de juillet dernier, d'envoyer une mission d'établissement des faits dans le territoire palestinien occupé, mission qui serait dirigée par le Rapporteur spécial M. John Dugard. Aussi, compte tenu du fait que cinq mois après son adoption, cette résolution n'a toujours pas été appliquée, le présent projet demande l'application rapide de la résolution S-1/1, en particulier en ce qui concerne le paragraphe prévoyant l'envoi d'une mission d'enquête urgente.

M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie) a dit que la session extraordinaire sur la situation en Palestine avait exprimé la préoccupation du Conseil à l'égard de la situation de personnes innocentes. Il a instamment invité le Conseil à assurer la mise en œuvre de la résolution demandant qu'il soit mis fin à l'occupation des territoires palestiniens occupés. Il a, enfin, dit attendre avec impatience les résultats de la mission d'enquête sur les attaques israéliennes à Beit Hanoun, dirigée par l'archevêque Desmond Tutu.

M. ITZHAK LEVANON (Israël) s'est demandé quel est le but réel recherché par la résolution sur la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé (L.13). Contribue-t-elle un tant soit peu à l'établissement d'une paix durable dans la région ? La réponse à ces questions est négative, a estimé le représentant. D'autre part, il a souhaité savoir pourquoi cette résolution ne fait pas mention du cessez-le-feu qui est respecté, en dépit des roquettes «Qassam» qui continuent de pleuvoir sur Israël. Pourquoi ne pas inclure dans cette résolution l'appel à la paix lancé aux Palestiniens la semaine dernière par le premier ministre israélien, a-t-il encore demandé le représentant israélien, demandant si ces omissions ne sont pas intentionnelles. Visiblement, les dés sont déjà jetés. Il a estimé que diriger les projecteurs sur un seul État ne peut que nuire au Conseil. «Je ne peux que vous exprimer mon regret et ma peine de voir le Conseil s'engager, par ce type de résolution, dans une spirale incontrôlable qui ne pourra mener notre Conseil que vers sa perte», a-t-il conclu.

M. MOHAMMAD ABU-KOASH (Palestine) a fait observer qu'Israël se place au-dessus du droit international et des décisions du Conseil, comme en témoigne le fait qu'il se soit opposé à la mission d'établissements des faits mandatée par le Conseil. Le représentant a par ailleurs déploré la contradiction existant entre le plaidoyer de certains diplomates en faveur des droits de l'homme et leur position face aux violations commises par Israël. L'autorité de ce nouvel organe est mise au défi par une puissance occupante qui fait fi de ses décisions. Le représentant palestinien a conclu en déclarant: «nous n'attendons pas Godot, comme dans la pièce de Samuel Becket, nous attendons un brave général de Gaulle israélien afin d'obtenir notre indépendance, comme ce fut le cas en Algérie», a-t-il ajouté.

M. VESA HIMANEN (Finlande, au nom de l'Union européenne et pays associés) s'est félicité de l'annonce d'un cessez-le-feu et a appelé instamment les deux parties en conflit à le respecter. Il a insisté sur le fait que la protection des civils doit être assurée par les deux parties, comme l'indique le rapport de la Haut-Commissaire, précisant qu'il aurait été souhaitable que le projet de décision mentionne le rapport du Haut-Commissariat. Le représentant a expliqué que l'abstention de la Finlande, au nom de l'Union européenne, est justifiée par le fait que le rapport du Rapporteur spécial, M. John Dugard, omet de faire mention des violations des droits de l'homme de la population israélienne.

M. PAUL MEYER (Canada) a assuré que son pays est déterminé à promouvoir les droits de l'homme et les libertés fondamentales de toutes les populations de la région. L'Autorité palestinienne doit prendre des mesures concrètes pour répondre aux préoccupations sécuritaires d'Israël. Israël, qui a le droit de se défendre, doit de son côté tout faire pour épargner les populations civiles. Les deux parties doivent s'efforcer de mettre en œuvre l'accord passé la semaine dernière entre MM. Abbas et Olmert. La résolution adoptée ce matin n'est pas assez équilibrée et c'est pourquoi le Canada a voté contre.


Préparatifs de la Conférence d'examen de Durban

M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie, au nom du Groupe africain) a présenté le projet de résolution en indiquant que le Groupe africain a décidé de scinder les éléments du projet relatif à la conférence d'examen de Durban en deux projets, qui portent les cotes A/HRC/3/L.2 et L.3. Le représentant a précisé qu'il n'y aura pas de nouvel organe créé pour gérer les préparatifs de la conférence d'examen, car cette activité serait prise en charge par le Conseil. Ce qui est important, a-t-il dit, est que l'Assemblée ait décidé d'organiser cette conférence, les détails pourront être fixés ultérieurement. À cet égard, il a noté que le titre général de la conférence sera modifié par la suite, lorsque le thème aura été fixé par le comité préparatoire. Le représentant algérien a instamment invité le Conseil à répondre favorablement à l'appel de l'Assemblée générale.

M. VESA HIMANEN (Finlande, au nom de l'Union européenne et pays associés) a rappelé l'attachement de l'Union européenne à la lutte contre le racisme. L'Union n'a eu de cesse de souligner que le suivi de la Déclaration et du Programme d'action de Durban doit être agréé par consensus. Or, le suivi de Durban est déjà assuré par un certain nombre de mécanismes, dont un Groupe de travail intergouvernemental qui a fait des progrès importants au cours de sa dernière session. La résolution adoptée par l'Assemblée générale sur cette même question ne prévoit pas que le Conseil crée un mécanisme nouveau mais qu'il ait recours aux mécanismes existants tels que le Groupe intergouvernemental. Aussi, la création d'un comité préparatoire n'est-elle pas la bienvenue, d'autant plus que personne ne souhaite revenir sur la Déclaration et sur le Programme d'action de Durban. Il existe déjà suffisamment d'organes s'occupant du suivi de Durban, a insisté le représentant finlandais. Il faut que le suivi international de la Déclaration de Durban fasse l'objet d'un consensus, a-t-il encore souligné. C'est pourquoi la Finlande demande un vote sur le projet de résolution L.2 et votera contre ce texte.

M. HIROSHI MINAMI (Japon) a souligné que son pays a toujours lutté contre la discrimination raciale et pris toutes les mesures possibles pour œuvrer dans ce sens, notamment dans l'enceinte des Nations Unies. Toutefois, le représentant s'est dit préoccupé par la longueur de la durée des travaux prévus pour le comité préparatoire, soulignant qu'il n'est pas très réaliste de prévoir une séance d'organisation en 2007, ainsi que deux sessions de fond de dix jours chacune. «Mais nos préoccupations n'ont pas été prises en compte», a-t-il regretté. Enfin, le représentant a ajouté que sa délégation était également préoccupée par les incidences financières de cette résolution. «Pour toutes ces raisons, nous avons voté contre ce projet», a-t-il conclu.

MME ELIANA BERAÚN (Pérou) a réaffirmé l'importance que son pays accorde aux questions relatives au racisme, raison pour laquelle le Pérou a appuyé l'organisation d'une conférence pour assurer le suivi de la conférence de Durban.

M. PAUL MEYER (Canada) a rappelé le travail de pionnier réalisé par son pays en matière de lutte contre le racisme et de promotion de la tolérance. Il a regretté que le projet de résolution sur les préparatifs pour la Conférence d'examen de Durban n'a pas fait l'objet de suffisamment de consultations, faute de temps, ce qui a amené le Canada à voter contre ce texte. Le représentant a insisté sur les mesures prises par son pays en matière de lutte contre le racisme et de promotion de la tolérance. Le Canada ne pense pas qu'une conférence internationale pour faire le point sur le suivi de la Conférence de Durban constitue la meilleure contribution à la lutte contre le racisme; de l'avis du Canada, des réunions régionales seraient à cet égard plus efficaces et permettraient notamment de mettre au point des plans d'action régionaux de suivi de la Conférence de Durban.

M. JEAN-DANIEL VIGNY (Suisse) a fait observer que cette résolution n'est pas en ligne avec celle qui vient d'être adoptée par l'Assemblée générale sur le même thème, raison pour laquelle son pays l'a rejetée. Le représentant a estimé que le recours au vote a été très regrettable, arguant que la lutte contre le racisme suppose l'unanimité de tous les acteurs. Le vote négatif de la Suisse ne signifie toutefois pas que ce pays ne va pas s'engager activement dans le travail de la Conférence d'examen de la Déclaration de Durban, a souligné son représentant.

M. ALBERTO J. DUMONT (Argentine) a dit que son pays accorde une haute importance à l'examen de cette question par la communauté internationale. Il a souhaité, par son vote favorable, ne pas faire obstruction à une décision qui aurait dû, selon lui, être votée par consensus. Il invité le Conseil à s'efforcer de trouver, à l'avenir, un consensus sur des questions de cette importance.

M. JESÚS ENRIQUE GARCÍA (Philippines) a indiqué que son pays avait voté pour la résolution L.2. Il est important d'avoir un processus préparatoire qui ait du sens en vue de la Conférence d'examen de Durban, a-t-il ajouté. Ce processus, énoncé dans le texte de la résolution L.2, est conforme au mandat donné au Conseil par l'Assemblée générale pour procéder à cet examen de suivi de la Conférence de Durban.


Examen d'un projet de résolution sur le Groupe de travail intergouvernemental sur la mise en œuvre effective de la déclaration et du programme d'action de Durban (adoption reportée)

M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie, au nom du Groupe africain), présentant le projet de résolution L.3, a souligné que le Groupe africain, montre, par cette résolution, le rôle phare qu'il veut jouer pour mobiliser la communauté internationale dans la lutte contre le fléau du racisme. La résurgence de la haine raciale et religieuse, a déclaré le représentant, rend encore plus impérieux les efforts du Conseil. La résolution L.3 montre quel est l'ordre logique des événements et constitue une bonne de «feuille de route» pour l'élaboration de mesures complémentaires. L'accent, a-t-il ajouté, est mis sur la création d'un comité spécial chargé de vérifier la création de ces normes. Il a, enfin, exprimé sa reconnaissance pour la contribution précieuse du Chili, qui a présidé le Groupe de travail sur la mise en œuvre effective de la déclaration et du programme d'action de Durban, et invité le Conseil à adopter ce texte par consensus.

M. JUAN MARTABIT (Chili) a défendu l'action du Groupe de travail sur le suivi de la Conférence de Durban. «En suscitant la confiance, en construisant pas à pas, nous avons su développer un processus constructif pour traiter de cette question difficile», a-t-il expliqué, soulignant que pendant ces nombreuses semaines et ces nombreux mois, les diplomates ont œuvrer sans relâche pour traiter cette question délicate et sensible. «Il faut travailler avec la même confiance dans les mois et les années à venir», a-t-il insisté, demandant que la recherche d'un consensus sur le suivi de Durban ne soit pas abandonnée. Le représentant a ainsi estimé qu'il revient au Conseil de construire et de susciter la confiance et d'établir des mécanismes qui garantissent à chacun la reconnaissance de sa dignité, quelle que soit son origine. «Il faut que nous nous entendions, car si nous ne trouvons pas la voie du consensus nous allons nous aventurer sur un terrain extrêmement délicat», a conclu M. Martabit, qui a souhaité que le projet soit adopté à l'unanimité.


Coopération régionale pour la promotion et la protection des droits de l'homme dans la région de l'Asie et du Pacifique

M. LA YIFAN (Chine), se référant à la résolution relative à l'atelier sur la coopération régionale pour la promotion et la protection des droits de l'homme dans la région de l'Asie et du Pacifique (A/HRC/3/L.4), a rappelé que cet atelier, qui permet de faire le point sur la situation des droits de l'homme dans la région, se tient habituellement chaque année. Cette année, il a dû être reporté en raison de la transition de la Commission au Conseil des droits de l'homme. Il est donc nécessaire que le Conseil adopte à cet égard une décision de procédure, a-t-il expliqué, invitant le Conseil à adopter le projet sans vote.


Rapport de la Commission d'enquête sur le Liban

Présentant le projet de résolution concernant le rapport de la Commission d'enquête sur le Liban (A/HRC/3/L.5), MME TEHMINA JANJUA (Pakistan, au nom de l'Organisation de la Conférence islamique) a rappelé que la résolution S-2/1 du 11 août dernier a établi une Commission d'enquête chargée d'étudier les attaques systématiques perpétrées par Israël contre le Liban, d'examiner les types d'armes utilisées par Israël et d'évaluer l'impact des attaques sur la vie humaine, les infrastructures et l'environnement. Elle a à cet égard souhaité saluer le travail effectué par cette Commission et souligné le caractère honnête et impartial de l'enquête qui a été menée. Toutefois, l'Organisation de la Conférence islamique estime que certaines des recommandations de la Commission sont hésitantes, voire peu pertinentes, a-t-elle poursuivi, ajoutant qu'une meilleure cohérence entre l'établissement des faits et la définition de recommandations serait bienvenue. Enfin, elle a expliqué que le projet de résolution L.5 appelle au suivi des recommandations de la Commission d'enquête et espéré qu'il serait adopté par consensus.

M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie, au nom du Groupe africain), a exprimé sa préoccupation à l'égard de la situation dans ce pays qui a fait l'objet d'une agression armée. Le représentant a rappelé qu'une résolution a été votée antérieurement pour appeler l'agresseur à mettre fin à son agression. Il a appelé le Conseil à voter par consensus cette résolution qui demande notamment à la Haut-Commissaire de consulter les autorités libanaises afin de voir ce qu'il convient de faire pour porter secours aux victimes que continuent à faire les bombes à fragmentation. Il s'agit, a-t-il souligné, d'un geste humanitaire.

M. VESA HIMANEN (Finlande, au nom de l'Union européenne et pays associés) s'est dit convaincu de la nécessité de venir en aide au peuple libanais. Le Gouvernement libanais doit tout faire pour reconstruire le pays et assurer la démocratie. Aussi l'Union exhorte-t-elle toutes les parties à retrouver le chemin du dialogue, a dit le représentant finlandais. L'Union européenne souhaite un Liban stable et prospère et incite tous les pays de la région et d'ailleurs à appuyer les efforts déployés par le Gouvernement libanais. L'Union européenne est préoccupée par le mandat de la Commission d'enquête; en effet, toute enquête enclenchée après un conflit militaire devrait porter sur le comportement de toutes les parties en présence.

M. NICHOLAS THORNE (Royaume-Uni) a réitéré la vive préoccupation de son pays à l'égard des populations civiles qu ont souffert de ce conflit. Le représentant a estimé d'une importance fondamentale que le Conseil procède à un examen juste et équilibré de la situation. Le Conseil doit chercher des solutions et ne pas favoriser les divisions, a-t-il dit. Le représentant a toutefois estimé que le mandat donné à la Commission d'enquête est partial, raison pour laquelle son pays n'avait pas été en mesure d'appuyer ce mandat. Il a insisté sur la nécessité de permettre à la Commission d'enquêter de manière non sélective et objective, comme cela devrait toujours être le cas. Il a remercié la Finlande pour les amendements apportés au texte L.5, qui, a-t-il conclu, vont dans ce sens.

M. ITZHAK LEVANON (Israël), s'exprimant en tant que pays concerné, a rappelé les atrocités perpétrées par l'organisation terroriste du Hezbollah au Liban. Le représentant a aussi dénoncé le rapport déséquilibré présenté par la Commission d'enquête la semaine dernière. Or, avec le présent projet de résolution L.5, «la farce continue», a dit le représentant. Le Liban ne saurait être exempté de responsabilités: de nouveaux éléments récoltés par Israël permettent en effet de se faire une idée très claire des intentions du Hezbollah, a-t-il affirmé. Il a en particulier évoqué des renseignements, collectés grâce à l'aviation israélienne, qui attestent que le Hezbollah a mis en place des dispositifs militaires, y compris offensifs, au Liban. Le Hezbollah est une organisation terroriste criminelle; qu'en est-il du Liban: ne savait-il rien, n'a-t-il rien vu, rien entendu, au sujet des activités du Hezbollah, a demandé le représentant israélien?

M. GEBRAN SOUFAN (Liban) a relevé que le rapport de la Haut-Commissaire démontre que le projet de résolution qui vient d'être approuvé est tout à fait justifié. Le représentant a remercié la Haut-Commissaire ainsi que les membres de la Commission d'enquête de haut niveau, pour leur courage. Il a enfin exprimé sa gratitude à l'égard de tous ceux qui ont permis l'adoption du projet par consensus.

M. SERGIO CERDA (Argentine) se félicitant de l'amendement apporté au deuxième paragraphe de la résolution L.5, a indiqué que son pays aurait souhaité que l'examen soit plus équilibré et qu'on mette aussi l'accent sur les graves violations commises par le Hezbollah qui ont causé la mort de nombreux civils.

M. PAUL MEYER (Canada) a expliqué qu'au moment de l'adoption de la résolution S-2/1 en août dernier, sa délégation n'était pas en faveur de ce mandat, qu'elle considérait comme unilatéral et déséquilibré, et partant, s'était dissociée de cette résolution. Le représentant a souligné que ce conflit, poussé par le groupe terroriste Hezbollah, a eu des conséquences tant sur les populations civiles d'Israël que sur celles du Liban. Et pour être efficace et crédible, le Conseil doit veiller au respect des droits de l'homme de tous, a-t-il précisé.


Groupe de travail intergouvernemental intersessions à composition non limitée, chargé de formuler des recommandations concrètes sur son ordre du jour

M. HIROSHI MINAMI (Japon) a dit que sa délégation se ralliait au consensus sur ce texte mais émettait néanmoins des réserves quant à la nécessité de mettre en place un groupe de travail intersessions chargé de formuler des recommandations concrètes sur son ordre du jour, son programme annuel, ses méthodes de travail et son règlement intérieur. Il a déploré la tendance générale du Conseil à créer de nombreux groupes de travail.

M. YURI BOYCHENKO (Fédération de Russie) a fait observer que les questions importantes apparaissant dans la résolution L.6 ne figurent pas dans la résolution 60/251 de l'Assemblée générale portant création du Conseil. Néanmoins, la Fédération de Russie se félicite de l'adoption de la résolution L.6 et espère que sa mise en œuvre permettra d'améliorer l'efficacité du Conseil et de renforcer la coopération internationale en matière de promotion des droits de l'homme.



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