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CONVENTION SUR LES ARMES BIOLOGIQUES : LE MEXIQUE, L'ÉGYPTE ET L'OMS S'ADRESSENT AUX ÉTATS PARTIES

Compte rendu de séance

La sixième Conférence d'examen des États parties à la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction a poursuivi, cet après-midi, son débat général en entendant les déclarations du Mexique, de l’Égypte et de l'Organisation mondiale de la santé.

L'attention a notamment été attirée sur les défis en rapport avec la mise en œuvre effective de la Convention. Une délégation a plaidé en faveur de la création d'un mécanisme de suivi chargé, précisément, de vérifier la bonne mise en application de la Convention et, le cas échéant, d'aider les États à relever les défis rencontrés dans ce domaine. La présente Conférence offre l'occasion de discuter de cette question de manière constructive, sous réserve d'une volonté politique réelle de la part des États, a-t-il été souligné.

Cet après-midi, le Mali, le Mexique et l'Afrique du Sud ont, pour le Groupe des non-alignés, été élus aux trois derniers postes restés vacants de vice-présidents de la Conférence.

La prochaine réunion plénière de la Conférence est fixée au vendredi 24 novembre, dans l'après-midi.

Aperçu des déclarations

M. PABLO MACEDO (Mexique) a indiqué qu'à l'ouverture de la cinquième Conférence d'examen, il y a cinq ans, son pays avait espéré que les travaux se concluraient par l'adoption d'un mécanisme de vérification visant à garantir le respect de la Convention sur les armes biologiques. Le Mexique regrette que tel n'ait pas été le cas. Aussi, M. Macedo a-t-il exprimé l'espoir que la présente Conférence d'examen ne laisse pas passer l'occasion de créer un mécanisme de suivi ambitieux qui soit capable de répondre aux défis que rencontrent les États Parties en matière d'application de la Convention. À cet égard, il serait judicieux qu'un tel mécanisme de suivi soit doté d'une certaine autonomie lui permettant de prendre des décisions, a-t-il affirmé. Le Mexique déplore que la volonté politique nécessaire pour progresser vers l'adoption d'un tel mécanisme fasse toujours défaut, a-t-il poursuivi. Il existe toutefois d'autres domaines que la Conférence peut continuer à explorer, a-t-il souligné. Il importe notamment de développer les mesures de confiance, a précisé M. Macedo. Il faut également que soient renforcés les mécanismes institutionnels de la Convention et ce, par le biais de la création d'une unité de soutien capable d'aider les États à mettre en application les dispositions de cet instrument. M. Macedo a par ailleurs insisté sur la nécessaire universalisation de la Convention; il convient ici d'adopter un plan d'action qui attribue au comité de soutien un mandat spécifique pour œuvrer vers ce but, a-t-il précisé. De même, il serait souhaitable que chacun rende des comptes quant aux efforts déployés pour atteindre cet objectif, a-t-il insisté. Soulignant que l'article X de la Convention mérite une attention particulière, notamment du point de vue des pays en développement, M. Macedo a regretté que la précédente Conférence d'examen ne l'ait pas examiné en profondeur. Pour conclure, il a souhaité que la Conférence analyse de manière critique et constructive tous les aspects liés à la mise en œuvre de la Convention.

M. SAMEH SHOUKRY (Égypte) a rappelé que depuis l'adhésion du pays à la Convention, en 1972, la position de l'Égypte s'agissant des armes biologiques a été marquée par une totale transparence. La Convention reste le traité multilatéral fondamental servant de référence pour le désarmement dans le domaine des armes biologiques. En 1990, l'Égypte a lancé une initiative visant à faire du Moyen-Orient une zone exempte d'armes de destruction massive, a rappelé M. Shoukry. Il a souligné que l'Égypte restait profondément inquiète face aux déficiences en matière de mise en œuvre effective de la Convention, ainsi que face aux conditions dans la région du Moyen-Orient, lesquelles constituent un obstacle fondamental pour que l'Égypte - qui est signataire - devienne un État partie à part entière. Non seulement Israël dispose d'un arsenal nucléaire, mais il a toujours refusé de signer la Convention sur les armes biologiques, faisant ainsi obstruction aux efforts déployés au niveau international afin d'éliminer la menace de prolifération des armes de destruction massive, a rappelé M. Shoukry. L'Égypte est engagée dans l'élimination des armes de destruction massive et prie instamment la communauté internationale de traiter de cette question de manière effective et concrète, afin d'atteindre cet objectif de manière universelle et non discriminatoire.

M. MIKE RYAN (Organisation mondiale de la santé - OMS) a souligné que la menace de maladies infectieuses émergentes est toujours très présente. Face à ce risque, la réponse stratégique de l'OMS consiste notamment à promouvoir la mise en place de réseaux d'alerte précoce et de surveillance, a-t-il indiqué. Depuis dix ans, a-t-il poursuivi, un cadre réglementaire mondial a vu le jour, suite à un long processus de négociations qui a amené l'ensemble des pays à se mettre d'accord sur des réglementations internationales constituant l'approche stratégique collective en matière de défense contre les menaces liées à la propagation d'épidémies ou de pandémies. Dans le combat contre les pandémies mondiales, l'OMS s'efforce de promouvoir des mesures d'anticipation, de détection et de réaction qui soient plus rapides, a précisé M. Ryan. De plus, un accent particulier est mis sur l'échange d'informations en temps réel entre les États Membres. M. Ryan a également insisté sur l'importance d'un engagement réel en faveur de la biosécurité, afin de réduire les risques biologiques. Maintenant que les accords internationaux existent, il faut les mettre en œuvre et appuyer la communauté internationale dans cette mise en œuvre, a-t-il insisté.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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