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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LES DEUX CORÉE À SA DERNIÈRE SÉANCE DE 2005

Compte rendu de séance
Elle adopte son rapport annuel, qui constate que la Conférence n'est pas parvenue, cette année encore, à adopter un programme de travail

La Conférence du désarmement, qui tenait aujourd'hui sa dernière séance plénière de sa session de 2005, a entendu la République de Corée et la République populaire démocratique de Corée, qui sont intervenues sur les résultats des pourparlers à six qui se sont terminés à la fin de la semaine dernière ainsi que le Japon et la Turquie. Elle a en outre adopté son rapport annuel (voir notre communiqué final sur la session de 2005 de la Conférence)

La République de Corée a estimé que la déclaration commune adoptée par les six permettrait de réaliser des progrès importants, non seulement s'agissant de la question nucléaire, mais aussi pour garantir une paix durable sur la péninsule coréenne et ailleurs.

La République populaire démocratique de Corée a pour sa part souligné qu'elle réintégrerait le Traité de non-prolifération des armes nucléaires et l'accord de sauvegarde avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dès que les États-Unis auront fourni au pays un réacteur à eau légère, à titre de mesure de renforcement de la confiance. Le pays examine actuellement de quelle façon cet accord sera mis en œuvre à brève échéance.

Le rapport annuel de la Conférence du désarmement, adopté ce matin, note en particulier que «la Conférence n'est pas convenue d'un programme de travail et n'a pas rétabli ni constitué de mécanismes au titre de l'un quelconque des points précis de son ordre du jour à sa session de 2005». Devant ce constat, le Président en exercice, M. Felix Calderón, du Pérou, a néanmoins noté une nouvelle dynamique au sein de la Conférence du désarmement depuis le début de cette année grâce, notamment, aux efforts de l'ambassadeur Chris Sanders des Pays-Bas. Sa recherche d'un compromis sur le programme de travail et l'encouragement adressé par le Secrétaire général aux ministres des affaires étrangères pour qu'ils participent aux débats de la Conférence ont donné un nouvel élan à la
recherche d'un consensus. Il faut maintenir cet élan. Cette année a vu une nouvelle dynamique, un élan renouvelé grâce aux efforts de tous pour résoudre les problèmes à l'origine de l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence. Le Président a indiqué qu'il poursuivrait ses consultations au cours de la période intersessions et qu'il convoquerait une réunion ouverte à tous les États le 13 décembre prochain pour les informer des résultats de ses consultations et, éventuellement, présenter des recommandations.

À cet égard, le Japon a déclaré qu'au cours de l'année écoulée, la Conférence n'avait pas été en mesure de faire des progrès en dépit des nombreuses initiatives tentées par les Présidents successifs et les États membres. Néanmoins, la Conférence a parcouru beaucoup de chemin depuis le moins de janvier, bien qu'elle ne soit pas parvenue au bout du chemin.

La Turquie a pour sa part appelé la Conférence à reprendre l'examen de la question de l'élargissement de sa composition, à laquelle son pays accorde une grande importance.

La Conférence du désarmement entamera les travaux de sa session de 2006 le 23 janvier.


Déclarations

M. IN-KOOK PARK (République de Corée) a rendu compte des résultats de la quatrième série de pourparlers à six qui s'est tenue à Pékin, rappelant que les six parties étaient parvenues, lundi dernier, à adopter une déclaration commune établissant les principes et directives pour un règlement pacifique de la question nucléaire nord-coréenne. Par cet accord, la République populaire démocratique de Corée s'engage à abandonner les armes nucléaires et ses programmes nucléaires existants, et de réintégrer à brève échéance le Traité de non-prolifération des armes nucléaires et les sauvegardes de l'AIEA. Les six ont unanimement réaffirmé que le but des pourparlers était la
dénucléarisation vérifiable de la péninsule coréenne par des moyens pacifiques. La République populaire démocratique de Corée a également déclaré qu'elle avait droit à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire; la République populaire démocratique de Corée et les États-Unis se sont engagés à respecter la souveraineté de l'autre; et les cinq autres participants aux pourparlers ont indiqué qu'ils étaient disposés à fournir une assistance à la République populaire démocratique de Corée dans le domaine de l'énergie.

M. Park a déclaré que son Gouvernement pensait que la déclaration commune permettrait de faire des progrès importants, non seulement sur la question nucléaire mais également en faveur d'une paix durable sur la péninsule coréenne et ailleurs. Il s'est dit confiant que l'accord contribuerait également à renforcer le régime nucléaire de non-prolifération et à l'objectif commun de rendre le monde plus sûr et plus prospère.

M. FELIX CALDERÓN (Pérou), Président en exercice de la Conférence du désarmement, a souligné que la déclaration commune représentait une étape importante qui, a-t-il souhaité, garantira la paix dans la péninsule coréenne.

M. MURAT SALIM ESENLI (Turquie) a déclaré que la Turquie saluait les efforts du Président de la Conférence ayant permis de parvenir à un rapport annuel équilibré. Il a réitéré la position de la Turquie s'agissant de la question de l'élargissement de la composition de la Conférence, à laquelle son pays accorde une grande importance. Mais cette question n'a pas été examinée depuis 2002 et la Conférence n'a pu convenir d'un programme de travail depuis 1998. Afin d'épargner à la Conférence du désarmement un autre rapport annuel sans contenu, la Conférence devrait poursuivre ses efforts pour sortir de l'impasse, puis engager l'examen, cas-par-cas, de la question de l'élargissement.

M. AN MYONG HUN (République populaire démocratique de Corée) a déclaré, s'agissant des résultats des pourparlers à six, que la deuxième phase des pourparlers sur la question nucléaire entre la République populaire démocratique de Corée et les États-Unis s'était achevée le 19 septembre. Ces pourparlers ont commencé en août 2003 à la demande de la République populaire démocratique de Corée et se sont répétés plusieurs fois, depuis, mais se sont avérés improductifs à plusieurs reprises en raison des positions opposées des deux parties. La République populaire démocratique de Corée a toujours abordé ces pourparlers avec sincérité pour parvenir à l'objectif général de la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Les parties ont enfin réussi à relever tous ces défis, permettant de s'entendre sur la déclaration commune qui est conforme à la position que la République populaire démocratique de Corée n'a cessé d'adopter s'agissant du règlement de la question nucléaire entre la République populaire démocratique de Corée et les États-Unis et l'engagement des deux pays en faveur de la dénucléarisation de la péninsule. Les parties prendront des mesures à même de mettre en œuvre les éléments figurant dans la déclaration commune au cours des prochains jours.

Ainsi qu'il est indiqué dans la déclaration, la République populaire démocratique de Corée réintégrera le Traité de non-prolifération des armes nucléaires et signera un accord de sauvegarde avec l'Agence internationale de l'énergie atomique dès la mise à disposition, par les États-Unis, d'un réacteur à eau légère, en tant que mesure de renforcement de la confiance. La République populaire démocratique de Corée n'a pas besoin d'une seule arme nucléaire si la péninsule est dénucléarisée et qu'elle n'est plus exposée à la menace nucléaire des États-Unis. Il est essentiel que les États-Unis fournissent à la République populaire démocratique de Corée un réacteur à eau légère. La République populaire démocratique de Corée examine actuellement la façon de mettre en œuvre cet accord dans un avenir proche.

M. YOSHIKI MINE (Japon), a déclaré qu'au cours de l'année écoulée, la Conférence n'avait pas été en mesure de faire des progrès en dépit des nombreuses initiatives tentées par les Présidents successifs et les États membres. M. Mine a reconnu que l'initiative présentée par le Président avait pris le Japon quelque peu au dépourvu, car il n'a été informé que très peu des intentions du Président dans le cadre de son mandat. Si le Japon avait été au courant à l'avance de cette démarche et avait eu plus de temps pour discuter de sa proposition, il aurait été en mesure de réagir de manière plus constructive. Quoi qu'il en soit, le représentant japonais a estimé que la Conférence a parcouru beaucoup de chemin depuis le moins de janvier, ajoutant que la Conférence n'est pas parvenue au bout du chemin.

Bien que la proposition du Président n'ait pas reçu un appui plus important suite aux consultations préliminaires, M. Mine a exprimé l'espoir sincère que les commentaires exprimés contribueront aux travaux futurs de manière constructive. Il a encouragé toutes les délégations à faire des efforts constructifs pour faire avancer les travaux de la Conférence du désarmement.

Le Président de la Conférence du désarmement, M. FELIX CALDERÓN (Pérou), dans une déclaration de clôture, a notamment salué la bonne volonté de toutes les délégations, qui a permis à la Conférence d'adopter son rapport final. Cela montre qu'il y a une volonté de tous les pays représentés à la Conférence d'aller de l'avant. Mais l'adoption du rapport est une «maigre consolation», du fait qu'il montre que la Conférence n'est pas parvenue, encore une fois, à trouver une formule de consensus sur un programme de travail. Cet état de fait est défavorable à la Conférence. Il faudrait éviter, a réitéré le Président, de fêter un dixième anniversaire «négatif» des travaux de la Conférence, de fêter dix ans de rien du tout s'agissant du programme de travail.

Le Président a toutefois noté une nouvelle dynamique au sein de la Conférence depuis le début de cette année grâce, notamment, aux efforts de l'ambassadeur Chris Sanders des Pays-Bas. Sa recherche d'un compromis sur le programme de travail et l'encouragement adressé par le Secrétaire général aux Ministres des affaires étrangères pour qu'ils participent aux débats de la Conférence ont donné un nouvel élan à la recherche d'un consensus. Il faut poursuivre cet élan. Cette année a vu une nouvelle dynamique, un élan renouvelé grâce aux efforts de tous pour résoudre les problèmes à l'origine de l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence.

Le Président a ajouté que la brièveté des mandats de Présidents exerce certaines pressions. Des périodes plus espacées permettraient de donner davantage de temps pour mener des consultations utiles. Il faut travailler sur la base du respect mutuel des positions nationales pour trouver des rapprochements, à défaut d'une approche commune. Il s'agit de faire des concessions et faire preuve d'une souplesse raisonnable. C'est dans cet esprit que la présidence poursuivra, à New York, ses consultations au cours de la période intersessions, en coordination étroite, cette fois, avec le prochain Président de la Conférence, l'ambassadeur de Pologne. Le Président convoquera une réunion ouverte à tous les États le 13 décembre prochain pour les informer des résultats de ces consultations et, éventuellement, faire des recommandations tenant compte de toutes les propositions pertinentes.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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