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2e Conférence internationale des jeunes francophones

Michael Møller
Speech

17 septembre 2018
2e Conférence internationale des jeunes francophones

Allocution de M. Michael Møller
Secrétaire général adjoint des Nations Unies
Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève

2e Conférence internationale des jeunes francophones

Lundi 17 septembre 2018, 09.00 - 09.30
Salle XVIII - Palais des Nations


Madame la Secrétaire générale de la Francophonie,
Monsieur le Ministre,
Excellences,
Mesdames et Messieurs :

C’est un grand plaisir pour moi d’être à vos côtés aujourd’hui.

Je souhaite tout d’abord adresser mes plus sincères remerciements à l’Organisation internationale de la Francophonie d’avoir organisé cette conférence et de m’y avoir convié.

Une conférence à la fois ambitieuse et particulièrement pertinente. Ambitieuse, car vous allez, dans quelques minutes, aborder les défis les plus difficiles auxquels nous sommes confrontés. Particulièrement pertinente, parce que, et j’en suis sûr, les solutions nécessaires pour relever ces défis ne sauraient être développées sans votre engagement, c’est-à-dire celui de la jeunesse.
Pourquoi me direz-vous ? Non seulement parce qu’il en va de votre propre intérêt, mais aussi parce que ma génération n’a pas réussi à le faire jusqu’à présent. Il suffit de penser aux nombreux conflits qui continuent de s’intensifier, aux menaces terroristes qui restent élevées ou encore aux persécutions dont sont victimes des populations entières.

Et à cela s’ajoutent encore les grandes préoccupations de notre temps : le réchauffement climatique ; l’épuisement des ressources essentielles à notre survie ; le fléau de l’extrême pauvreté et des inégalités croissantes qui continue de sévir alors que huit individus seulement détiennent autant de richesses que la moitié des habitants de la planète.

En résumé, le monde ne va pas bien.

Or, et c’est là le paradoxe, nous vivons en même temps dans une époque d’opportunités sans précédent.

Songez qu’il y a 10 ans, trois des cinq entreprises les plus rentables au monde n’existaient pas encore.

Songez qu’aujourd’hui, 90% de tous les scientifiques qui ont un jour vécu, sont encore de ce monde.

Nous vivons dans une époque où, peu importe votre genre, votre âge et vos origines, vous, et vous seuls, êtes maître de votre destin et de votre avenir.

Une banalité qui est souvent entendue lorsqu’on parle à des jeunes comme vous est de dire « vous êtes les dirigeants de demain ». Toutefois, je dirais plutôt que vous êtes les dirigeants d’aujourd’hui. Du moins, je le souhaite.

Car, en réfléchissant aux défis mentionnés auparavant, je suis convaincu que l’expertise, le savoir-faire et les ressources humaines nécessaires pour les résoudre sont déjà disponibles. Nous disposons même d’une feuille de route collective détaillée : l’Agenda 2030 pour le développement durable.

Mais ce qu’il nous faut désormais, c’est une véritable volonté politique afin d’accomplir des actions ambitieuses et audacieuses. Et pour cela, on compte sur vous. Comme le dit un vieux proverbe français, « Jeunesse rêve, vieillesse décompte ».

C’est à vous d’incarner le changement, de remettre en question les structures et les idées préconçues.

C’est à vous, également, de pousser les dirigeants de ma génération à être plus ambitieux et plus audacieux.

De plus, vous - la jeunesse francophone - possédez un atout unique : La possibilité, à travers un attachement commun à la langue de Molière, de découvrir et d’apprécier d’autres cultures et traditions.

Vous partagez une langue présente et parlée sur les cinq continents. L’espace francophone rassemble les différences géographiques et économiques, vous offrant la possibilité de servir la communauté internationale en tant que laboratoire d’idées pour la poursuite d’un meilleur monde.

Je vous remercie chaleureusement pour votre présence ici et votre engagement et je m’engage moi-même à faire tout mon possible pour que votre voix – la voix de la jeunesse francophone – soit entendue au sein de l’ONU et au-delà. Merci beaucoup.