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Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes ouvre les travaux de sa quatre-vingtième session

Compte rendu de séance

 

Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a ouvert ce matin les travaux de sa quatre-vingtième session, qui se tient à Genève jusqu’au 12 novembre, en entendant une déclaration de M. Mahamane Cissé-Gouro, Responsable de la Division des opérations sur le terrain et de la coopération technique du Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Le Comité a adopté l’ordre du jour provisoire et le programme de travail de cette session.

M. Cissé-Gouro s’est dit particulièrement heureux du retour à une session en présentiel, après plus d’un an et demi de sessions en ligne en raison des restrictions sanitaires liées à la pandémie de COVID-19.

M. Cissé-Gouro a ensuite fait observer que les événements en Afghanistan ont attiré beaucoup d’attention, eu égard notamment aux craintes d’un retour à différentes formes de brutalités contre les femmes. Même si les Taliban ont exprimé leur engagement en faveur du respect de tous les droits des femmes et se sont engagés à prendre des mesures concrètes dans ce domaine en coopération avec la communauté internationale, la Haute-Commissaire aux droits de l’homme a déploré que les pratiques sur le terrain étaient en contradiction avec ces engagements, a rappelé M. Cissé-Gouro. Les femmes sont progressivement exclues de la sphère publique ; il leur est notamment interdit de se retrouver dans l’espace public sans la présence d’un tuteur masculin, a-t-il indiqué. Quant aux filles de plus de douze ans, elles ne peuvent plus aller à l’école, a-t-il ajouté, avant de regretter que l’ancienne Ministre aux affaires de la femme ait été licenciée et que les locaux de cet ancien Ministère soient aujourd’hui occupés par un Ministère pour la propagation de la vertu et la prévention du vice, avec des bureaux uniquement occupés par des hommes. M. Cissé-Gouro a dit espérer que ceux qui sont au pouvoir en Afghanistan tiendront compte du droit international humanitaire et des droits de l’homme pour prévenir les violences à l’encontre des femmes et leur permettre d’avoir un accès égal à tous les services, ainsi qu’à la culture et au sport.

M. Cissé-Gouro a aussi rappelé qu’au Conseil des droits de l’homme, la Haute-Commissaire avait présenté [lors de la dernière session du Conseil] un rapport sur la promotion et la protection des droits des femmes et des filles dans les situations de conflit et d’après conflit. Dans ce contexte, a-t-il précisé, la Haute-Commissaire a rappelé que les conflits exaspèrent les inégalités systémiques entre les femmes et les hommes et qu’il ne faut pas réduire le rôle des femmes dans les conflits à celui de victimes, car elles jouent aussi un rôle primordial dans de nombreux domaines, notamment pour ce qui concerne l’accès aux soins. La Haute-Commissaire a par ailleurs souligné que les femmes doivent participer aux processus de paix et à la réponse aux crises.

M. Cissé-Gouro a d’autre part salué l’adoption prochaine d’une déclaration commune entre ce Comité et le Comité des droits de l’enfant visant à assurer protection et assistance aux enfants nés d’un viol et à leur mère, ainsi qu’à prévenir ce phénomène.

Enfin, Cissé-Gouro a rappelé qu’à l’occasion de la trente troisième Réunion annuelle des Présidents d’organes de traité qui s’est tenue en juin dernier à Genève, des propositions ont notamment été présentées afin de parvenir à un consensus sur l’élaboration d’un calendrier prévisible pour l’examen des pays, sur l’amélioration des synergies entre les organes de traité et sur l’harmonisation de leurs méthodes de travail.

Ce matin, la Présidente du Comité, Mme Gladys Acosta Vargas, a de son côté indiqué que depuis la dernière session du Comité, le nombre d'États parties ayant ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ou y ayant adhéré est resté stable, à 189. De même, le nombre d'États ayant accepté l'amendement à l'article 20 de la Convention est resté stable, à 80. Le nombre d'États parties au Protocole facultatif à la Convention est lui aussi resté stable, à 114.

Plusieurs membres du Comité ont ensuite fait état des activités menées depuis la précédente session.

Mme Louiza Chalal, experte du Comité, a ensuite présenté le rapport du Groupe de travail de pré-session, indiquant notamment que le Groupe de travail avait préparé les listes de questions à traiter en vue de l’examen des rapports de la Chine, de la Hongrie, de la Mauritanie, de la Namibie, de l’Ouganda et des Emirats arabes unis ; il a aussi préparé les listes de points à traiter pour le Bhoutan, le Chili et l’Italie. Mme Chalal a également présenté le rapport concernant le suivi des rapports présentés par les Etats parties.

Cet après-midi à 15 heures, le Comité tiendra une réunion informelle avec les institutions nationales des droits de l’homme et les organisations non gouvernementales concernant les deux pays dont les rapports seront examinés cette semaine, à savoir les Maldives et la Suède.

 

CEDAW21.008F