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LE CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME SE PENCHE SUR LE SUIVI DE LA DÉCLARATION ET DU PROGRAMME D’ACTION DE VIENNE ET ENTAME SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR LE RACISME

Compte rendu de séance

Il achève également le débat général sur la situation des droits de l’homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés

 

Ce matin, après avoir achevé son débat général sur la situation des droits de l’homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés, le Conseil des droits de l'homme a tenu son débat général sur le suivi et l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne.  Il a également entamé l’examen de son point de l’ordre du jour consacré au racisme, à la discrimination raciale, à la xénophobie et à l’intolérance y associée.  à ces phénomènes, en entendant notamment la présentation du rapport du Groupe de travail de travail intergouvernemental sur l’application effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.

La Déclaration et le Programme d’action de Vienne, adoptés à l’issue de la Conférence mondiale sur les droits de l'homme tenue en juin 1993 dans la capitale autrichienne, avaient proclamé avec force le caractère universel, inaliénable, indivisible et interdépendant de tous les droits de l'homme.  La Déclaration et le Programme d’action de Durban sont issus de la Conférence mondiale contre le racisme tenue à Durban à la fin de l’été 2001.

Les délégations** qui ont participé au débat sur la Déclaration et le Programme d’action de Vienne ont insisté sur l’importance de ces documents pour la promotion et la protection des droits de l’homme pour tous, y compris le droit au développement.  Plusieurs intervenants ont demandé à la communauté internationale d’appuyer les pays en voie de développement et moins avancés dans leurs efforts contre la pauvreté et – dans le contexte actuel – contre la pandémie de COVID-19, laquelle met en évidence l’interdépendance des droits de l’homme.  A par ailleurs été salué l’Appel à l’action en faveur des droits humains lancé par le Secrétaire général des Nations Unies pendant la pandémie. 

Présentant le rapport du Groupe de travail de travail intergouvernemental sur l’application effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, M. Refiloe Litjobo, Président du Groupe, a rendu hommage à la mémoire de George Floyd et des autres membres de minorités dont les droits ont été bafoués par les personnes chargées de les défendre.  Il a notamment recommandé de démanteler les structures d’oppression raciale construites voici des siècles. 

Plusieurs délégations*** sont ensuite intervenues dans le cadre du débat général entamé par le Conseil sur les questions de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance y associée.

Pour ce qui est de la situation des droits de l’homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés, plusieurs organisations non gouvernementales* ont conclu le débat général entamé hier sur cette question.  A notamment été saluée la publication par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de la base de données des entreprises qui ont des activités liées à la colonisation illégale.  Les colonies de peuplement israéliennes sont à l’origine de nombreuses violations des droits des Palestiniens, a-t-il en outre été rappelé.  Certains intervenants ont contesté l’existence même du « point 7 » de l’ordre du jour du Conseil (relatif à la situation des droits de l’homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés).

L’Inde, la Mauritanie et le Pakistan ont exercé leur droit de réponse au sujet de déclarations faites ce matin.

 

Le Conseil achèvera cet après-midi, à 15 heures, son débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance y associée.

Les séances de la quarante-troisième session du Conseil sont retransmises sur le site UN Web TV.

 

Fin du débat général sur la situation des droits de l’homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés

Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) ont salué la publication de la base de données des entreprises qui ont des activités liées à la colonisation illégale.  Elles ont estimé qu’il s’agissait d’un outil utile pour la transparence et pour lutter contre l’accaparement des ressources palestiniennes.  Elles ont souligné combien les colonies sont à l’origine de nombreuses violations des droits des Palestiniens.  Israël a en outre été appelé à mettre un terme à la fermeture illégale de la frontière avec Gaza, qui dure depuis huit ans. 

Le Conseil a par ailleurs été prié de se pencher sur les causes profondes du «régime d’apartheid» qui, selon une ONG, est imposé aux Palestiniens.

La vulnérabilité des Palestiniens face à la pandémie de COVID-19 a été soulignée.  Les États tiers concernés ont été appelés à assumer leurs responsabilités à cet égard.

Le fait que les autorités israéliennes et les autorités de facto à Gaza ne rendent pas de comptes au sujet des violations des droits de l’homme commises sur leurs territoires a été déploré par une ONG.

D’autres organisations ont quant à elles dénoncé ce qu’elles ont considéré comme une volonté obsessive de s’en prendre à Israël.  Elles ont aussi critiqué la base de données des entreprises créée par le Haut-Commissariat, faisant observer à cet égard que le boycott des entreprises juives n’est pas nouveau.  L’existence même de ce point 7 de l’ordre du jour du Conseil des droits de l’homme, relatif à la situation des droits de l’homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés, a été contestée par ces organisations. 

Certains intervenants ont demandé au Conseil de se préoccuper de l’occupation illégale du territoire arabe syrien par la Turquie et ont dénoncé l’assimilation, par certains pays, du sionisme au racisme.

* Les organisations non gouvernementales suivantes ont pris part au débat : Congrès juif mondial, Al Mezan Centre for Human Rights, B’nai Brith, Coordinating Board of Jewish Organisations, Institut du Caire pour les études sur les droits de l’homme, Al Haq, Institut international droit et développement, Ingénieurs du monde, UN Watch, Association américaine de juristes, Khiam Rehabilitation Center, Human Rights Watch, Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies, Amnesty International, Maat for Peace and Development, Association internationale des avocats et juristes juifs

Débat général sur la Déclaration et le Programme d’action de Vienne

La plupart des délégations ont relevé l’importance que revêtent la Déclaration et le Programme d’action de Vienne dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l’homme pour tous.  Plusieurs États ont insisté sur l’importance du droit au développement en tant que droit fondamental.  Certaines délégations ont souhaité que les droits économiques, sociaux et culturels soient davantage reconnus. 

Les femmes et les filles doivent avoir les mêmes perspectives que les hommes et leurs droits doivent être pleinement appliqués, notamment dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, a plaidé un groupe d’États. 

Plusieurs États ont souligné que la communauté internationale devait appuyer les pays en voie de développement et les pays les moins avancés dans leurs efforts pour lutter contre la pauvreté et, dans le contexte actuel, pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et protéger ainsi leur population.  La pandémie a mis en relief l’interdépendance des droits de l’homme, telle que reconnue par la Déclaration et le Programme d’action de Vienne, a-t-il été relevé.  Des intervenants ont en outre salué l’Appel à l’action en faveur des droits de l’homme lancé par le Secrétaire général des Nations Unies en plein cœur de la pandémie. 

Plusieurs États se sont dits préoccupés par la flambée d’islamophobie partout dans le monde.  Le Conseil doit redoubler d’efforts pour lutter contre cette « pandémie de haine », a insisté un intervenant.  Certaines délégations ont déploré la régression des droits de l’homme et de leur mise en œuvre, notamment en raison de la montée du nationalisme et du racisme. 

Il faut éviter d’appliquer « deux poids, deux mesures » dans le domaine des droits de l’homme, a-t-il en outre été souligné. 

**Liste des intervenants: Pakistan (au nom de l’Organisation de la coopération islamique), Burkina Faso (au nom du groupe africain), Autriche (au nom d’un groupe de pays), Croatie (au nom de l’Union européenne), Azerbaïdjan (au nom du Mouvement des non-alignés), Éthiopie (au nom d’un groupe de pays), État de Palestine (au nom du groupe des États arabes), Pakistan, Libye, Inde, Bahreïn, Venezuela, Indonésie, Népal, Soudan, Arménie, Îles Marshall (au nom d’un groupe de pays), Iraq, Cuba, Tunisie, Fédération de Russie, Iran, Syrie, Algérie, Bélarus, Afrique du Sud, Royaume-Uni, République populaire démocratique de Corée, Cambodge, Burundi, Myanmar, Chine, Action Canada pour la population et le développement, Fédération des femmes et de la planification familiale, Congregation of Our Lady of Charity of the Good Shepherd, Congrès juif mondial, Asociacion HazteOir.org, Iraqi Development Organization, Victorious Youths Movement, Association pour les victimes du monde, African Green Foundation International, International Human Rights Association of American Minorities, Ingénieurs du monde, United Nations Watch, Fondation Alsalam, African Heritage Foundation Nigeria, Association solidarité internationale pour l'Afrique (SIA), Congrès du monde islamique, Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain Inc, International Muslim Women's Union, ABC Tamil Oli, Tamil Uzhagam, Tourner La Page, Action pour la protection des droits de l'homme en Mauritanie, Association pour la défense des droits de la femme mauritanienne, Association mauritanienne pour la promotion du droit, Association pour le développement humain en Mauritanie, Association pour l'éducation et la santé de la femme et de l'enfant (AESFE), Personhood Education, Guinee Humanitaire, Centre européen pour le droit, la justice et les droits de l'homme et CIVICUS - Alliance mondiale pour la participation des citoyens.

Le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée : suivi et application de la Déclaration et du Programme d’action de Durban

Présentation de rapport

Le Conseil est saisi du rapport du Groupe de travail intergouvernemental sur l’application effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban sur sa dix-septième session, qui s’est tenue du 16 au 20 décembre 2019 (A/HRC/43/73).

Présentant ce rapport, M. REFILOE LITJOBO, Président du Groupe de travail de travail intergouvernemental sur l’application effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, a rendu hommage à la mémoire de George Floyd et aux autres membres de minorités dont les droits ont été bafoués par les personnes chargées de les défendre.  L’abolition de l’esclavage n’a pas mis un terme à l’exclusion dont sont victimes les noirs, ciblés par les disparités et le profilage raciaux, a rappelé M. Litjobo.  Il a salué les mères noires qui ont perdu leurs enfants à cause de la couleur de leur peau.

Les nombreuses manifestations à la mémoire de George Floyd montrent que la lutte contre le racisme nous concerne toutes et tous, en tant que membres de la communauté humaine, a relevé le Président du Groupe de travail.

De nombreuses femmes d’ascendance africaine sont victimes de la pauvreté et d’une inégalité ancrée dans des programmes scolaires par ailleurs muets sur la contribution essentielle des femmes à l’histoire, a par ailleurs regretté M. Litjobo. 

La pandémie actuelle a d’autre part mis en évidence les discriminations dont sont victimes de nombreuses personnes membres d’autres minorités, tandis que le nationalisme blanc monte en puissance, a mis en garde M. Litjobo.  Il a recommandé de démanteler les structures d’oppression construites voici des siècles et d’adopter des politiques publiques radicales pour faciliter l’accès des personnes d’ascendance africaine à l’éducation supérieure.  M. Litjobo a aussi demandé aux États de prendre part aux activités dans le cadre de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine.  Le Déclaration et le Plan d’action de Durban sont une base forte pour lutter contre le racisme, a-t-il enfin rappelé.

Début du débat général

Plusieurs délégations ont dénoncé les discriminations basées sur l’origine ou la religion.  Un groupe de pays a regretté la montée de l’islamophobie dans le monde, dénonçant la montée du populisme et l’appel à la haine contre certaines minorités, notamment les musulmans.

Le nombre de manifestations sous la bannière du slogan « Black Lives Matter » à travers le monde témoigne de la volonté des populations de voir les États respecter leurs obligations en matière de lutte contre les discriminations raciales, a-t-il en outre été relevé.

 Centaines délégations ont fait part de leurs préoccupations face à la montée de la discrimination dans le contexte de la pandémie de COVID-19.

***Liste des intervenants : Pakistan (au nom de l’Organisation de la coopération islamique), Burkina Faso (au nom du groupe africain), Croatie (au nom de l’Union européenne), Suède (au nom d’un groupe de pays), Azerbaïdjan (au nom du Mouvement des non-alignés).

 

HRC20.040F