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L’ONU met en garde contre la montée des discours de haine en Bosnie et en Serbie

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit vendredi profondément préoccupé par les récents incidents en Bosnie-Herzégovine et en Serbie indiquant une montée des discours de haine.

Ces incidents, qui ont vu des individus glorifier des atrocités et des criminels de guerre condamnés, cibler des communautés avec des discours de haine et, dans certains cas, inciter directement à la violence, se sont produits en plusieurs endroits de l'entité de la Republika Srpska en Bosnie-Herzégovine, notamment à Bijeljina, Prijedor, Foča, Gacko, Višegrad, ainsi que dans le district de Brčko et à Priboj et Novi Pazar, en Serbie.

« Ces actes, qui se sont produits pendant les fêtes religieuses le week-end dernier, comprenaient de grands groupes de personnes scandant le nom du criminel de guerre condamné Ratko Mladić lors de processions aux flambeaux ou chantant des chansons nationalistes appelant à la prise de contrôle de divers endroits de l'ex-Yougoslavie. Lors d'un incident, des individus ont tiré des coups de feu en l'air alors qu'ils passaient devant une mosquée », a précisé une porte-parole du HCDH, Liz Throssell, lors d’un point de presse à Genève.

Elections prévues en Serbie et en Bosnie en 2022

Selon la porte-parole, la crainte, et le risque, est que de tels actes - alimentés par la rhétorique incendiaire et nationaliste et les discours de haine de certains responsables politiques - continuent d'augmenter en 2022. Des élections doivent avoir lieu en Serbie en avril, puis en octobre en Bosnie-Herzégovine, où le climat politique est déjà extrêmement tendu.

« Ces incidents - certains dans des endroits qui ont vu des atrocités à grande échelle pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine, comme Prijedor et Foca - sont un affront pour les survivants, y compris ceux qui sont rentrés chez eux après le conflit », a dit Mme Throssel. « L'incapacité à prévenir et à sanctionner de tels actes, qui alimentent un climat d'extrême anxiété, de peur et d'insécurité dans certaines communautés, est un obstacle majeur à l'instauration de la confiance et à la réconciliation ».

« Comme nous l'avons souligné à plusieurs reprises, la montée des discours de haine, la négation du génocide et d'autres atrocités criminelles et la glorification des criminels de guerre dans les Balkans occidentaux mettent en évidence l'incapacité à aborder le passé de manière globale », a-t-elle ajouté. « Nous soulignons une fois de plus la nécessité pour les autorités de Serbie et de Bosnie-Herzégovine de respecter leurs obligations internationales en matière de droits de l'homme afin de garantir les droits à la vérité, à la justice et à réparation ».

Promouvoir la réconciliation

Le HCDH estime également que les autorités devraient adopter des mesures pour prévenir une répétition de ces incidents et promouvoir de nouveaux efforts de réconciliation. « Nous les appelons à condamner et à s'abstenir de tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse », a dit Mme Throssel.

Elle a rappelé que les États parties au Pacte international relatif aux droits civils et politiques – y compris la Serbie et la Bosnie-Herzégovine – sont tenus de veiller à ce que l'incitation à la discrimination, à l'hostilité et à la violence soit interdite en droit et en pratique. « Tous les auteurs et instigateurs de tels actes doivent rendre des comptes », a-t-elle ajouté.

Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, les dirigeants politiques et religieux ont un rôle crucial à jouer pour dénoncer fermement et rapidement l'intolérance, les stéréotypes discriminatoires et les cas de discours de haine. « Nous sommes encouragés de voir qu'à la suite de certains des incidents récents, des responsables - y compris de hauts responsables politiques, ainsi que des chefs religieux - ont réagi rapidement pour condamner ces actes, et la police a ouvert des enquêtes », a dit la porte-parole.

« Des incidents graves comme ceux-ci doivent faire l'objet d'enquêtes rapides, efficaces et impartiales, afin d'éviter qu'ils ne se répètent et ne se perpétuent, et aussi pour renforcer la confiance du public dans les autorités et les institutions, et au sein des communautés », a-t-elle ajouté.