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L'OMS considère la Covid-19 comme l'urgence sanitaire mondiale « la plus grave »

La pandémie du nouveau coronavirus, qui a contaminé près de 16 millions de personnes, est sans doute la pire urgence sanitaire mondiale à laquelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ait été confrontée, a déclaré lundi son Directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« Ce jeudi marque le sixième mois depuis que l’OMS a déclaré que la Covid-19 est une urgence de santé publique de portée internationale. C’est la sixième fois qu’une urgence sanitaire mondiale est déclarée en vertu du Règlement sanitaire international, mais c’est sans doute la plus grave », a affirmé le Dr Tedros au cours d’une conférence de presse depuis le siège de l’OMS à Genève.

Et comme le prévoit le règlement sanitaire international, le Chef de l’OMS convoquera à nouveau un comité d’urgence dans le courant de cette semaine pour réévaluer la pandémie et le conseiller en conséquence.

« Lorsque j’ai déclaré une urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier - le plus haut niveau d’alarme en droit international - il y a eu moins de 100 cas en dehors de la Chine, et aucun décès », a-t-il rappelé.

Entre temps, le rythme de la pandémie a continué de s’accélérer dans le monde. La pandémie a fait plus de 640.016 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi lundi par l’OMS.

Au moins 15.785.641 millions de cas ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires. « Et la pandémie continue de s’accélérer », a ajouté le Dr Tedros, soulignant qu’au cours des six dernières semaines, le nombre total de cas a presque doublé.

Avec plus de 4 millions de cas, les Etats-Unis sont le pays le plus touché avec 143.663 décès, devant le Brésil avec 85.238 morts (2.343.366 cas), le Royaume-Uni avec 45.738 morts (298.681 cas), le Mexique avec 42.645 décès (378.285 cas), l’Italie avec 35.102 morts (245.864) et la France avec 30.192 décès (180.528 cas de contamination).

Photo ONU/Evan Schneider
Le Directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus,lors d'un point de presse

« Chacun d’entre nous peut faire la différence » - Dr Tedros

Alors que six mois se sont écoulés depuis la déclaration de l’urgence sanitaire mondiale, la pandémie de Covid-19 illustre le fait que « la santé n’est pas une récompense pour le développement, mais le fondement de la stabilité sociale, économique et politique ». « Nous ne sommes pas prisonniers de la pandémie », a fait valoir le Dr Tedros, relevant que « chacun d’entre nous peut faire la différence ».

Une façon de rappeler que l’avenir est entre nos mains et que l’OMS reste totalement engagée à servir tous les peuples et tous les pays grâce à la science, aux solutions et à la solidarité. Mais le constat est là : la Covid-19 a changé notre monde.

Elle a rassemblé des personnes, des communautés et des nations, et les a séparées.  Elle a montré ce dont les humains sont capables, tant positivement que négativement », a détaillé le Dr Tedros, insistant sur le fait que « nous avons énormément appris et nous continuons à apprendre ».

Nous ne sommes pas prisonniers de la pandémie - Dr Tedros, Directeur général de l'OMS

Mais si notre monde a changé, les piliers fondamentaux de la réponse n’ont pas changé. Pour l’OMS, les fondamentaux du combat contre le nouveau coronavirus demeurent, à savoir le leadership politique, et l’information, l’engagement et l’écoute des communautés. De même, ce n’est qu’en respectant strictement les mesures sanitaires, du port de masques à la distanciation physique avec l’évitement des foules, que le monde pourra battre la Covid-19.

« Lorsque ces mesures sont suivies, les cas diminuent. Là où elles ne le sont pas, les cas augmentent », a déclaré le Dr Tedros, félicitant divers pays ayant réussi à contrôler les épidémies.

« Les pays et les communautés qui ont suivi ces conseils avec attention et constance ont obtenu de bons résultats, soit en prévenant des épidémies à grande échelle - comme le Cambodge, la Nouvelle-Zélande, le Rwanda, la Thaïlande, le Viêt Nam et les îles du Pacifique et des Caraïbes - soit en maîtrisant de grandes épidémies - comme le Canada, la Chine, l’Allemagne et la République de Corée », a indiqué le Chef de l’OMS.

UNSOM
En Somalie, un agent de santé teste un homme pour vérifier sa température dans le cadre de la réponse à la Covid-19

Presque impossible de maintenir dans un futur proche les frontières fermées

Par ailleurs, l’Agence onusienne basée à Genève s’inquiète de la résurgence du coronavirus dans diverses régions, y compris là où les nations pensaient avoir contrôlé la maladie. « Ce qui est clair, c’est que la pression exercée sur le virus fait baisser les chiffres. Relâchez cette pression et les cas remonteront », a indiqué le Dr Mike Ryan, responsable des programmes d’urgence de l’OMS.

Toutefois l’OMS estime que les interdictions de voyage international ne peuvent pas rester en place indéfiniment. « Cela va devenir presque impossible pour les pays de maintenir dans un futur proche leurs frontières fermées », a-t-il souligné, ajoutant que « maintenir les frontières internationales fermées n’est pas nécessairement une stratégie viable ». « Les économies doivent rouvrir, les gens doivent travailler, le commerce doit reprendre », a détaillé le Dr Ryan, qui a toutefois admis que chaque Etat devait prendre en compte individuellement les risques d’ouvrir ses frontières.

Les économies doivent rouvrir, les gens doivent travailler, le commerce doit reprendre - Dr Mike Ryan, chef des programmes d'urgence de l'OMS

Plus largement, l’OMS soutient que la nécessité pour les nations du monde entier de maintenir des restrictions sanitaires strictes, telles que l’éloignement physique, était bien plus importante que les définitions de deuxièmes vague ou des nouveaux pics. A cet égard, le Dr Ryan a fait le point sur la situation actuelle en Espagne qui est « loin d’être aussi mauvaise qu’au plus fort de la pandémie dans ce pays ».

L’OMS s’attend à ce que les groupes de cas soient maîtrisés, même s’il faudra des jours ou des semaines pour discerner le schéma futur de la maladie. « Plus nous comprenons la maladie, plus nous avons un microscope sur le virus, plus nous pouvons être précis pour l’éliminer chirurgicalement de nos communautés », a fait remarquer le Dr Ryan.

Dans tous les cas, « les mesures de restriction de voyage doivent être prises en conjonction avec d’autres mesures ». « Seules en tant que telles, elle ne sont pas efficaces pour limiter les mouvements du virus, qui est partout », a fait remarquer le Directeur des situations d’urgence à l’OMS

« L’essentiel est que l’un des ingrédients les plus fondamentaux pour arrêter ce virus est la détermination et la volonté de faire des choix difficiles pour assurer notre sécurité et celle des autres », a par la suite conclu le Dr Tedros.