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La variole du singe ou l’urgence d’améliorer la résistance aux maladies tropicales négligées (OMS)

« La variole du singe reste très peu connue, comme bon nombre de maladies tropicales négligées, tant qu’elles n’affectent pas les populations des pays riches », a regretté ce mardi un haut responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), exhortant la communauté internationale à se mobiliser davantage contre les maladies tropicales négligées.

Si la variole du singe était jusqu’alors circonscrite à une dizaine de pays africains, plus de 23.000 cas sont désormais enregistrés dans le monde dont la majorité en Europe et sur le continent américain. Cette multiplication des cas au-delà de ses foyers endémiques a finalement conduit à une meilleure prise en charge de la maladie dans le monde.

« Nous devons arrêter cette discrimination », a dénoncé depuis Dakar, au Sénégal, le Dr Ibrahima Socé Fall , Sous-Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en charge de la réponse aux urgences, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.

« Quand des maladies touchent des populations défavorisées dans certaines parties du monde, le monde doit s’investir pour protéger ces populations, quel que soit leur nationalité, la couleur de leur peau ou leur religion », a-t-il dit.

A ce sujet, l’agence onusienne rappelle qu’elle travaille sur la variole du singe en Afrique depuis plusieurs années. « Ça n’a intéressé personne, comme c’est malheureusement le cas, des maladies tropicales négligées », a regretté le Dr Fall.

Accélérer l’agenda des recherches de développement sur la variole du singe

Avant que la maladie ne soit déclarée une urgence de portée internationale, l’OMS et les pays africains ont pourtant beaucoup travaillé sur ce virus, « avec très peu de moyens ». « Mais il a fallu que les pays du nord soient touchés par cette maladie pour qu’on voit le monde réagir », a fait valoir ce responsable des urgences à l’OMS.

Les maladies tropicales négligées (MTN) constituent un groupe diversifié de 20 affections qui sévissent principalement dans les zones tropicales, où elles touchent plus d’un milliard de personnes, pour la plupart pauvres. Elles sont dues à divers agents pathogènes (virus, bactéries, parasites, champignons et toxines). Ces maladies, comme le chikungunya et la dracunculose, sont qualifiées de « négligés », car elles ne sont pratiquement pas prise en compte dans l’action mondiale en faveur de la santé.

« Maintenant que plus de 70 de pays sont touchés dans le monde, tout le monde se mobilise », a-t-il ironisé, relevant l’importance « d’accélérer l’agenda des recherches de développement sur la variole du singe, pour que les pays africains les plus touchés, puissent avoir les moyens de prévenir et lutter contre ce virus ».

Et de relever qu’une situation analogue avait été observée pour le chikungunya ou le virus Zika. Pour l’OMS, il est temps que le monde s’investisse pour que ces populations défavorisées des zones rurales et forestières puissent être protégées.

Plus de 23.000 cas dans le monde dont plus de 15.000 en Europe

« Si nous traitons seulement ce qui se passe en Europe et en Amérique, nous ne traitons que les symptômes. Pas la vraie maladie », a insisté le Dr Fall, relevant l’importance d’une mobilisation de la communauté internationale.

A noter que l’OMS a déclenché le 24 juillet dernier le plus haut niveau d’alerte, l’Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), pour renforcer la lutte contre la variole du singe, aussi appelée orthopoxvirose simienne. Pour l’instant, l’OMS souligne qu’il n’y a pas de vaccins pour tout le monde et recommande donc de donner la priorité aux populations les plus à risque, ceux qui sont malades et ceux qui les soignent, ainsi que ceux faisant de la recherche.

Plus de 23.300 cas confirmés de variole du singe ont été recensés dans plus de 75 pays. Mais selon l’agence sanitaire mondiale de l’ONU, le nombre réel est probablement plus élevé. Cinq décès, tous survenus en Afrique, ont été signalés. Mais les médias ont également rapporté deux décès en Espagne, l’un des pays le plus touché au monde avec près de 4.300 cas.

Avec plus de 15.000 cas dont plus de 2.000 au cours des sept derniers jours, l’Europe dénombre plus de 65 % des cas rapportés dans le monde. Suivent les Amériques (7.800 cas), la région africaine (349 cas), la région du Pacifique occidental (65 cas), la Méditerranée orientale (28 cas ) et l’Asie du sud-est (6 cas).