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« La Covid-19 n'est pas terminée », prévient le chef de l’OMS à l’ouverture de l'Assemblée mondiale de la santé

Le chef de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré dimanche aux ministres de la Santé réunis à Genève que même si les cas et les décès signalés de Covid-19 ont considérablement diminué, ce n’est pas le moment de baisser la garde.

Tedros Adhanom Gebreyesus a prononcé ce discours à l’ouverture de la session annuelle de l'Assemblée mondiale de la santé, l'organe décisionnel de l'OMS composé de représentants de 194 pays. La session se déroule jusqu’au 28 mai.

Notant que c'était la première fois depuis 2019 que l'Assemblée pouvait se tenir en personne, il a demandé aux ministres où en était le monde après deux ans de la crise sanitaire la plus grave depuis un siècle.

« Alors, est-ce que la Covid-19 est terminée ? Non, ce n'est certainement pas fini. Je sais que ce n'est pas le message que vous voulez entendre, et ce n'est certainement pas le message que je veux faire passer », a-t-il souligné.

Il a ajouté que bien que dans de nombreux pays toutes les restrictions aient été levées et que la vie ressemble beaucoup à ce qu'elle était avant la pandémie, les cas signalés augmentent dans près de 70 pays de toutes les régions. « … Et cela dans un monde où les taux de dépistage ont chuté », a-t-il ajouté.

Dr. Tedros a averti que les décès signalés augmentaient également en Afrique, le continent avec la couverture vaccinale la plus faible.

« Ce virus nous a surpris à chaque tournant - une tempête qui n’a cessé de déchirer les communautés, et nous ne pouvons toujours pas prédire sa trajectoire, ni son intensité », a-t-il souligné.

Lacunes mondiales dans la réponse à la Covid-19

Tout en convenant qu'il y a des progrès avec 60% de la population mondiale déjà vaccinée, le chef de l’OMS a rappelé que près d'un milliard de personnes dans les pays à faible revenu ne sont toujours pas vaccinées.

« Ce n'est fini nulle part tant que ce n'est pas fini partout... Seuls 57 pays ont vacciné 70% de leur population - presque tous des pays à revenu élevé », a-t-il noté.

Dr. Tedros a également averti que l'augmentation de la transmission du virus signifie plus de décès et plus de risque d'émergence d'un nouveau variant, et le déclin actuel des tests et du séquençage signifie que « nous sommes aveugles sur l'évolution du virus ».

Il a également souligné que dans certains pays, l'engagement politique pour déployer les vaccins est encore insuffisant et qu'il existe encore des lacunes dans les capacités opérationnelles et financières.

« Et dans l'ensemble, nous voyons une hésitation à la vaccination motivée par la mésinformation et la désinformation », a-t-il ajouté.

Vaccination contre la Covid-19 dans un hôpital à Masaka, en Ouganda.
© UNICEF/Kalungi Kabuye
Vaccination contre la Covid-19 dans un hôpital à Masaka, en Ouganda.

Il est possible de mettre fin à la pandémie

Dr. Tedros a déclaré que l'objectif principal de l'OMS est désormais d'aider les pays à transformer les vaccins en vaccinations le plus rapidement possible, mais ils rencontrent toujours des problèmes d'approvisionnement pour les tests et les thérapies avec des fonds et un accès insuffisants.

« La pandémie ne disparaîtra pas comme par magie. Mais nous pouvons y mettre fin. Nous avons les connaissances. Nous avons les outils. La science nous a permis d’avoir le dessus », a-t-il déclaré, appelant les pays à travailler ensemble pour atteindre 70% de couverture vaccinale.

A l’Assemblée mondiale de la Santé, les délégués des pays prennent des décisions sur les objectifs et les stratégies de santé qui guideront le travail du Secrétariat de l'OMS pour faire avancer le monde vers une meilleure santé pour tous.

Le thème de l'Assemblée de cette année est « La santé pour la paix, la paix pour la santé ».

« Au moment où nous parlons, nos collègues du monde entier répondent aux épidémies d'Ebola en RDC, de variole du singe et à une hépatite de cause inconnue, et aux crises humanitaires complexes en Afghanistan, en Éthiopie, en Somalie, au Soudan du Sud, en République arabe syrienne, en Ukraine et au Yémen », a dit le chef de l’OMS aux ministres.

« Nous sommes confrontés à une formidable convergence de maladies, de sécheresse, de famine et de guerre, alimentée par le changement climatique, les inégalités et les rivalités géopolitiques », a-t-il ajouté.

Le Directeur général de l'OMS a également annoncé dimanche six récompenses pour reconnaître une contribution exceptionnelle au progrès de la santé mondiale, un leadership démontré et un engagement envers les problèmes de santé régionaux.

Les lauréats sont le psychiatre anglo-libanais Dr Ahmed Hankir, la défenseure du sport pour les jeunes Ludmila Sofia Oliveira Varela, et des agents de lutte contre la polio en Afghanistan.