Aller au contenu principal

Moyen-Orient : l’envoyé de l’ONU appelle à agir rapidement pour éviter une nouvelle escalade de violence

L’envoyé de l’ONU au Moyen-Orient a appelé mardi la communauté internationale à agir rapidement pour éviter une nouvelle escalade de violence entre Israéliens et Palestiniens.

« Je souligne à nouveau l'importance des efforts concertés des parties pour calmer les choses sur le terrain. Je crains que si nous n'agissons pas rapidement et de manière décisive, nous risquons de plonger dans une nouvelle escalade meurtrière de violence », a déclaré le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, lors d’une réunion du Conseil de sécurité.

Selon lui, « les récents développements sur le terrain sont préoccupants ».

Il a estimé qu’il fallait « une approche coordonnée pour encourager toutes les parties à mettre en œuvre des changements de politique et des réformes, à traiter rapidement et en parallèle les principaux facteurs de conflit - en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, Gaza et ceux auxquels fait face l'Autorité palestinienne - et à rétablir un horizon politique qui aidera arrêter le cycle sans fin de la gestion des crises et revenir vers des négociations significatives pour mettre fin à l'occupation et résoudre le conflit ».

L’envoyé de l’ONU a noté qu’en Cisjordanie « une grave crise budgétaire et économique menace la stabilité des institutions palestiniennes ». « Dans le même temps, la violence continue et les mesures unilatérales, y compris l'expansion des colonies israéliennes et les démolitions, continuent d'exacerber les tensions, d'alimenter le désespoir, d'éroder la position de l'Autorité palestinienne et de réduire davantage la perspective d'un retour à des négociations significatives », a-t-il dit.

« À Gaza, la fragile cessation des hostilités continue de tenir, mais de nouvelles mesures sont nécessaires de la part de toutes les parties pour garantir une solution durable qui permette en fin de compte un retour des institutions légitimes du Gouvernement palestinien dans la bande (de Gaza) », a-t-il ajouté.

Poursuite de la violence au quotidien

La violence se poursuit quotidiennement dans tout le territoire palestinien occupé, a noté M. Wennesland.

En Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, des affrontements, des attaques, des opérations de recherche et d'arrestation et d'autres incidents ont récemment causé la mort de quatre Palestiniens, dont deux enfants, et des blessures à 90 Palestiniens, dont 12 enfants, causées par les forces de sécurité israéliennes. Un civil israélien a été tué et neuf civils, dont une femme et un enfant, et six membres des forces de sécurité israéliennes ont été blessés au cours de ces événements.

Selon l’envoyé de l’ONU, la violence liée aux colons reste à des niveaux alarmants, au milieu des tensions persistantes concernant l'expansion des colonies et la saison annuelle de la récolte des olives. Il a réitéré que tous les auteurs d'actes de violence doivent répondre de leurs actes et être rapidement traduits en justice.

Il a également réitéré que toutes les colonies sont illégales au regard du droit international et restent un obstacle substantiel à la paix.

M. Wennesland a jugé essentiel que les parties évitent les mesures unilatérales, réduisent la violence dans le territoire palestinien occupé, et soutiennent le développement économique dans la bande de Gaza. « En outre, toutes les parties doivent prendre des mesures de toute urgence pour consolider la stabilité économique et institutionnelle de l'Autorité palestinienne, notamment par la mise en œuvre des réformes nécessaires », a-t-il dit.

ONG palestiennes désignées comme organisations terroristes

Tor Wennesland s’est dit préoccupé par l’annonce, le 22 octobre, par le ministère israélien de la Défense de la désignation de six ONG palestiniennes en tant qu'organisations terroristes.

Ces ONG travaillent en étroite collaboration avec les Nations Unies et la communauté internationale, y compris sur les droits de l'homme et la réponse humanitaire, et plusieurs reçoivent une part importante de leur financement des États membres.

« Les implications juridiques de ces désignations sont potentiellement vastes et s'ajoutent aux pressions croissantes sur les organisations de la société civile à travers le territoire palestinien occupé. Le Secrétaire général s'est dit préoccupé par le rétrécissement de l'espace de la société civile dans le monde, y compris en Israël et dans le territoire palestinien occupé », a souligné M. Wennesland. « Les Nations Unies sont en contact avec les autorités israéliennes, les ONG désignées et les donateurs pour recevoir plus d'informations sur les allégations et leurs implications ».