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Myanmar : le personnel soignant et les centres de santé pris pour cible

Depuis le début du mois de février, 158 attaques contre des personnels et infrastructures de santé ont été signalées au Myanmar, faisant 11 morts et 51 blessés, a annoncé mercredi l’équipe-pays des Nations Unies dans ce pays. 

Selon le système de surveillance mondial de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Myanmar représente la majorité des attaques signalées contre les services de soins de santé dans le monde depuis le début de l’année 2021. Quelque 83 attaques ont touché des installations, 21 attaques ont touché des ambulances, 76 attaques ont touché du personnel de santé et 73 attaques ont touché des patients.

Au total, le système mondial de suivi a recensé 51 établissements de santé au Myanmar qui ont été occupés par les forces de sécurité. Au moins 31 de ces établissements restent actuellement occupés et ont signalé une baisse du nombre de personnes cherchant à se faire soigner.

Parallèlement, au moins 139 médecins soupçonnés de participer à des actions de désobéissance civile auraient été inculpés en vertu de la section 505 (a) du code pénal du Myanmar. Selon l’ONU, il s’agit notamment de personnels de santé hautement spécialisés dont l’expertise ne peut être facilement remplacée. Ce qui aura « un impact significatif » sur la qualité et la quantité des services de santé disponibles.

Les attaques contre les soins de santé constituent « un risque grave pour la prestation des services de santé essentiels, ainsi que pour la réponse de Covid-19, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour le Myanmar et au-delà ».

L’ONU réitère son appel à la protection du personnel soignant et des centres de santé

« À un moment où le Myanmar a le plus besoin d’eux, les agents de santé craignent d’être arrêtés ou détenus pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique », regrette l’équipe-pays des Nations Unies dans ce pays.

Au Myanmar, 142.858 cas confirmés de Covid-19 ont été recensés, dont 3.209 décès. Selon un bilan établi mercredi par l’OMS, un total de 105.490 doses de vaccin ont été administrées.

Face à ces attaques contre le personnel soignant et les installations médicales, l’équipe-pays des Nations Unies au Myanmar met en garde contre l’impact de tels assauts sur la santé publique, notamment la réponse à la pandémie de Covid-19. L’ONU réitère donc son appel à la protection des travailleurs de la santé, des installations sanitaires et des patients.

« Les Nations Unies au Myanmar sont prêtes à poursuivre leur soutien à la réponse nationale à la pandémie, mais cela nécessite un retour à la réponse globale précédemment en cours », a déclaré Andrew Kirkwood, Coordonnateur résident intérimaire des Nations Unies et Coordonnateur humanitaire pour le Myanmar. Il plaide pour le respect du « caractère inviolable » des installations de santé, des travailleurs de la santé et des patients, ainsi que « la libération immédiate du personnel médical et technique dont on a besoin de toute urgence, détenu ou arrêté alors qu’il exerçait ses droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique ».