Aller au contenu principal

La Covid-19 et la dimension socioéconomique du racisme débattues au Conseil des droits de l’homme

La pandémie de Covid-19 a encore mis en évidence la forte dimension sociale et économique du racisme et de la discrimination, a déploré, lundi, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors d’un débat du Conseil des droits de l’homme organisé 20 ans après l’adoption de la Déclaration de Durban.

Lors de cette réunion organisée en visioconférence, le chef de l’ONU s’est inquiété « des dimensions racistes ou discriminatoires » prenant la forme de l’antisémitisme, de la haine contre les musulmans ou de la violence contre les minorités chrétiennes ainsi que d’autres formes d’intolérance et de xénophobie dans le monde.  La pandémie de Covid-19 a encore mis en évidence la forte dimension sociale et économique du racisme et de la discrimination, a ajouté M. Guterres.  

« Alors que nous nous efforçons de nous remettre de la pandémie et de construire un monde meilleur, il est temps de forger un nouveau contrat social basé sur l’inclusion et la durabilité », a-t-il indiqué. Et faire progresser l’égalité pour tous signifie également la transparence, l’égalité d’accès aux services et une participation significative, y compris pour les personnes isolées et marginalisées, a insisté le chef de l’ONU.

La pandémie a aggravé le sort des femmes de couleur 

© UNICEF/Michele Sibiloni
La pandémie de Covid-19 a créé les conditions rendant plus faciles l'exploitation et le trafic d'êtres humains.

De son côté, la Directrice générale adjointe pour les sciences sociales et humaines de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) s’est penchée sur les données montrant à quel point « le racisme et la discrimination structurels et systémiques » ont amplifié les effets de la crise sanitaire actuelle.

« Les femmes afro-descendantes aux États-Unis sont davantage susceptibles de voir leur carrière rétrograder ou de quitter le marché du travail en raison de la Covid-19 », a ainsi détaillé Gabriela Ramos.

Un fait qui démontre l’intersection entre la discrimination raciale et la discrimination sexuelle.  Il y a toujours une femme quand on parle de discrimination, a insisté Mme Ramos.

Dans ces conditions, la Directrice exécutive d’ONU Femmes a regretté, pour sa part, que, 20 ans après la Conférence de Durban, on assiste encore à la répression des hommes et femmes de couleur dans certains pays, parallèlement à un rétrécissement de l’espace démocratique qui a eu une incidence sur la liberté et sur le progrès des femmes de couleur.  

La pandémie a aggravé cette situation, les femmes de couleur et les femmes en général étant touchées de manière disproportionnée : elles sont notamment plus nombreuses à avoir perdu leur emploi, a déclaré Phumzile Mlambo-Ngcuka.

« Pas de vaccin contre la pauvreté, la faim ou l’inégalité » - Dr Tedros

Pour le monde de l'après-Covid, la cheffe d'ONU Femmes a plaidé pour que les mesures de relance n’aggravent pas la discrimination à l’encontre de celles et ceux qui ont désespérément besoin de ressources, et pour que davantage de femmes de couleur participent aux prises de décisions.

Du côté de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), on préfère insister sur le combat mené au sein du réseau des Nations Unies sur la discrimination raciale et la protection des minorités pour faire progresser l’équité en matière de santé. Il s’agit ainsi de mettre l’accent sur les déterminants sociaux de la santé tout au long de la vie et sur la collecte de données ventilées pour identifier les inégalités et les injustices en matière de santé.

Plus largement, le Directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a réaffirmé l’engagement de son organisation à garantir un accès équitable aux traitements et aux vaccins . « Les vaccins contribueront à mettre fin à cette pandémie.  Mais il n’existe pas de vaccin contre la pauvreté, la faim ou l’inégalité », a rappelé le Dr Tedros.