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Des milliers d’Éthiopiens se réfugient dans l’État soudanais du Nil Bleu (HCR)

Dans l’ombre du conflit au Tigré, des violences interethniques déchirent l’ouest de l’Ethiopie, notamment la zone de Metekel. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plusieurs milliers de personnes ont fui l’escalade de la violence dans la région éthiopienne de Benishangul Gumuz pour trouver refuge dans l’État soudanais du Nil Bleu au cours du mois dernier.

Sur les 7.000 personnes estimées être arrivées dans l’État du Nil Bleu, près de 3.000 ont été enregistrées. « Ce nombre devrait augmenter à mesure que l’exercice de vérification se poursuit dans tous les lieux où les réfugiés sont accueillis », a déclaré mardi le porte-parole du HCR, Babar Baloch, à Genève.

Ces mouvements de population ne sont pas directement liés au conflit dans la région du Tigré, au nord de l’Ethiopie, qui a poussé plus de 61.000 personnes à chercher refuge au Soudan au cours des derniers mois.

Selon l’agence onusienne, la tension est tout de même élevée dans la zone de Metekel depuis 2019, avec plusieurs rapports d’attaques intercommunautaires dans la région. « La situation s’est rapidement aggravée au cours des trois derniers mois », a précisé M. Baloch, relevant que le gouvernement fédéral éthiopien a déclaré l’état d’urgence dans cette zone le 21 janvier dernier.

Conflit au Tigré : plus de 61.000 Éthiopiens ont trouvé refuge au Soudan

Au Soudan voisin, la majorité de ces réfugiés vivent parmi les communautés hôtes qui continuent à accueillir des personnes en quête de sécurité.

En étroite collaboration avec les autorités soudanaises et ses partenaires, le HCR évalue la situation afin de répondre aux besoins humanitaires des nouveaux arrivants, dont beaucoup sont arrivés dans des endroits difficiles d’accès le long de la frontière.

Au cours des dernières semaines, l’agence onusienne et ses partenaires ont déjà fourni une aide humanitaire à près de 1.000 réfugiés à Yabatcher, à la frontière entre le Soudan et l’Éthiopie. Les réfugiés ont reçu de la nourriture, mais aussi un accès aux soins de santé, à l’eau et aux installations sanitaires.

S’agissant de la situation dans la région éthiopienne du Tigré, malgré certains progrès, la réponse humanitaire reste très insuffisante par rapport à l’ampleur des besoins dans la région. Selon le dernier rapport de situation du HCR, plus de 61.000 personnes ont franchi les frontières soudanaises depuis le début du conflit du Tigré. Toutefois, l’agence onusienne précise que l’afflux de réfugiés cherchant la sécurité au Soudan a considérablement diminué ces derniers jours.

Pour un accès complet des organisations humanitaires travaillant au Tigré

Vendredi dernier, le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, Mark Lowcock, a effectué une visite virtuelle à Mekele, la capitale du Tigré. L’objectif de cette visite était d’évaluer l’impact du conflit sur la situation humanitaire au Tigré en écoutant les expériences personnelles et les observations des travailleurs humanitaires sur le terrain. 

Malgré certaines améliorations apportées à la réponse humanitaire, la fourniture de l’aide dans les zones rurales est gravement entravée par l’insécurité persistante, les obstacles bureaucratiques et la présence de groupes armés. En conséquence, la réponse humanitaire continue d’être considérablement insuffisante par rapport à l’ampleur des besoins dans toute la région.

« L’ONU et ses partenaires continuent de s’engager aux plus hauts niveaux avec le gouvernement éthiopien pour négocier l’accès », a déclaré, lundi, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors de son point de presse quotidien.

Plus largement, les Nations Unies renouvellent leur appel pour un accès complet des organisations humanitaires travaillant au Tigré. « En plus de régler les problèmes d’accès, nous avons besoin de fonds urgents pour intervenir dans des domaines tels que la santé, l’eau, l’assainissement, l’éducation et la protection », a détaillé M. Dujarric.