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Les reines du Palais

Journée mondiale des abeilles

Si les visiteurs ont l’habitude de voir les paons majestueux arpenter les jardins du Palais des Nations, ces derniers sont loin d’être les seuls maîtres des lieux. Autour d’eux, plus discrètes, des milliers d’abeilles aussi butinent aux champs. En cette Journée mondiale des abeilles, dédiée à ces pollinisateurs essentiels à la biodiversité et à la survie des écosystèmes, rencontre avec Pierre Duperret, jardinier et responsable d’une dizaine de ruches au cœur du Parc de l’Ariana.

Depuis 17 ans, Pierre Duperret veille à l'entretien des jardins du Palais des Nations avec passion. Au cœur de cet écrin de verdure et face au Lac Léman se trouvent 10 ruches offertes par la Suisse le 10 septembre 2012 pour célébrer le 10e anniversaire de son adhésion aux Nations Unies.

Malgré la situation actuelle liée à la COVID-19, l'entretien du parc de l’Ariana et des 10 ruches est incessant. Dans le jardin du Palais, jusqu’à 50,000 abeilles vivent à l'intérieur de chaque ruche, ce qui nécessite un travail rigoureux et beaucoup de patience.

Les abeilles sont indispensables à la pollinisation, rappelle M. Duperret, et donc vitales pour l’humanité. Les abeilles domestiques pollinisent « environ 20% des fleurs », notamment celles des arbres fruitiers et des légumes.

Santé des abeilles

Effectivement, la pollinisation est essentielle pour la survie des écosystèmes. A l’échelle mondiale, la reproduction de 90% des plantes sauvages à fleurs, ainsi que 75% des cultures vivrières et 35% des terres agricoles dépend de cette activité assurée en grande partie par les abeilles, qui sont malheureusement de plus en plus menacées par l’activité humaine.

Pour M. Duperret le plus grand adversaire des abeilles ce sont les pesticides, la pollution et le réchauffement climatique. Pour le jardinier de l’Ariana, la population doit jouer un rôle dans la protection et la préservation des abeilles, par exemple en changeant sa façon de consommer ou en limitant la pollution et l’usage d’insecticides.

C’est justement pour conscientiser le monde à leur importance que la Slovénie a œuvré, en 2017, pour l’adoption par les Nations Unies de la résolution désignant le 20 mai comme Journée mondiale des abeilles. Près de 10 000 Slovènes bénéficient d’ailleurs de leur propre ruche à la maison, explique le conseiller de la mission permanente de Slovénie à Genève, Klemen Ponikvar, qui n’est pas peu fier de signaler que la deuxième abeille la plus commune au monde – l’abeille carniolienne – tire son nom d’une région du pays. « On en retrouve aussi dans les ruches du Palais des Nations », précise-t-il.

Au Palais des Nations, M. Duperret veille attentivement sur elles en travaillant étroitement avec la Fédération genevoise d'apiculture, qui vérifie régulièrement les ruches pour s'assurer de la bonne santé des abeilles. Ses experts peuvent aussi intervenir en cas de problème. L’association est également responsable de la collecte du miel dans les ruches.

Un cadeau bien pensé

M. Duperret est fier du travail accompli par les abeilles du Palais. L’année dernière, la Confédération suisse et l’ONU Genève se sont partagé 96 kilos de miel produits par ces petites ouvrières infatigables.

La Directrice générale des Nations Unies à Genève, Tatiana Valovaya, reçoit d’ailleurs un lot de pots, qu’elle offre comme cadeaux de bienvenue aux nouveaux représentants permanents des missions auprès de l’ONU qui viennent lui présenter leurs lettres de créances ainsi qu’à d’autres invités de marque.

Un hommage au pays hôte, mais aussi au travail des abeilles qui s’activent toute la journée sous les fenêtres de son bureau.