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Au Conseil des droits de l’homme, le Zimbabwe confirme des accords de dédommagement pour les fermiers 

Le Zimbabwe a confirmé, mercredi à Genève, la conclusion d’accords avec des agriculteurs - locaux et étrangers - qui ont perdu leurs exploitations, il y a vingt ans dans le cadre d’un programme de redistribution des terres.

« Pendant deux ans, le gouvernement et les représentants des anciens agriculteurs ont mené des négociations approfondies pour parvenir à un accord sur un montant global d’indemnisation », a déclaré à Genève Ziyambi Ziyambi, Ministre de la justice, des affaires légales et parlementaires du Zimbabwe.

Selon le Garde des Sceaux zimbabwéen, de tels dédommagements couvrent « les améliorations apportées à leurs exploitations avant l’acquisition obligatoire de ces propriétés à des fins de réinstallation ».

Selon les termes de l’accord conclu en juillet 2020, quelque 3.500 fermiers se partageront une compensation de 3,5 milliards de dollars américain mais cette enveloppe ne concerne que l’exploitation des terres. Lors de l’examen périodique universel du troisième cycle de Hararé, le Ministre a précisé que la conclusion d’un tel accord est « pleinement conforme à la Constitution et au respect de l’État de droit par le gouvernement ». 

Un processus de redistribution des terres « pratique et mutuellement acceptable »

Pour les autorités zimbabwéennes, elle reflète également l’engagement du gouvernement à mener à bien « le processus de redistribution des terres d’une manière pratique et mutuellement acceptable ». L’objectif est de « rétablir l’intégrité et la dignité de tous les Zimbabwéens touchés par les réformes foncières nécessaires ».

Selon les médias, la plupart des terres les plus fertiles du pays appartenaient au moment de l’indépendance en 1980, à quelque 3.500 fermiers blancs en raison des politiques de l’ère coloniale qui avaient forcé les Noirs à quitter leurs terres.  Malgré la lenteur des réformes sur ce dossier délicat, le référendum sur des réformes constitutionnelles, qui permettraient la saisie de ces exploitations sans indemnisation, n’a pas été adoptée en 2000.

C’est dans ce contexte que l’ancien Président Mugabe a mené une réforme agraire. Mais après son échec, le gouvernement du Président Emmerson Mnangagwa a mis en place une politique de relance du secteur agricole. 

A Genève, les représentants de Hararé ont rappelé le défi « de garantir une distribution égale et équitable de l’aide alimentaire aux ménages vulnérables ».

A cet égard, « le gouvernement procède en permanence à des évaluations nationales des récoltes et du bétail ». « Lorsque des déficits sont identifiés, le programme de mobilisation des céréales, qui réunit plusieurs parties prenantes, intervient par le biais de l’importation ou du transport des céréales des régions excédentaires vers celles qui en ont besoin », a ajouté le Ministre de la Justice.

Hararé dénonce la prolongation des sanctions occidentales

De telles réformes interviennent alors que l’impact du changement et de la variabilité climatiques est de plus en plus évident. Selon la délégation zimbabwéenne, une augmentation de l’incidence des sécheresses, des cyclones, des inondations ou des vagues de chaleur.

« Ces phénomènes ont eu un impact négatif sur notre sécurité alimentaire et nos performances économiques générales », a fait valoir le Garde des Sceaux zimbabwéen, ajoutant toutefois que « la sécurité alimentaire s’est améliorée grâce à une récolte exceptionnelle en 2021, qui devrait se répéter en 2022 ».

Par ailleurs, Hararé a dénoncé et appelé à la levée des sanctions imposées depuis 2000 pour violations présumées des droits de l’homme pendant le programme accéléré de la réforme agraire.

« Malgré les solides efforts d’engagement et de réengagement de mon gouvernement, les mesures coercitives unilatérales illégales imposées par certains pays occidentaux sont toujours en place. », a regretté le Ministre, déplorant « les effets dévastateurs des sanctions, qui continuent de menacer la jouissance des droits socio-économiques de la population.

A ce sujet, il s’est dit « redevable » aux pays de l’Afrique australe pour leur « décision historique de déclarer le 25 octobre de chaque année comme la date à laquelle les États membres appellent collectivement à la levée des sanctions illégales imposées au Zimbabwe».

Des élections législatives partielles prévues le 26 mars 2022

S’agissant du calendrier électoral, Hararé note que le retard a été attribué à « l’impact de la pandémie de covid-19, associé aux sanctions illégales imposées au Zimbabwe ». « Avec des ressources limitées, mon gouvernement a choisi de donner la priorité à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la Covid-19 », a-t-il fait remarquer, ajoutant « des élections partielles pour toutes les circonscriptions vacantes auront lieu le 26 mars 2022 ».

Lors de l’examen du rapport, des pays ont demandé au Zimbabwe d’assurer l’indépendance du pouvoir judiciaire et de mette en place un système de plainte indépendant pour recevoir et enquêter sur les plaintes du public contre les services de sécurité. Les Etats membres du Conseil des droits de l’homme ont également recommandé de garantir « l’indépendance de la Commission nationale des droits de l’homme et d’établir un moratoire sur la peine de mort en vue de son abolition éventuelle ».

Les États ont préconisé une intensification des efforts dans la lutte contre la traite des êtres humains, mais aussi de garantir l’accès à l’enregistrement des naissances pour les personnes vivant dans les zones rurales. Il s’agit aussi de garantir « l’accès à la nourriture, à l’eau et à un logement adéquat pour les personnes touchées par le changement climatique et les catastrophes naturelles ». 

A noter que la prochaine étape est prévue dans l’après-midi du vendredi 28 janvier prochain, avec l’adoption du rapport de l’examen par le groupe de travail de cette 40ème session.