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Covid-19 : l’OMS juge prématuré de capituler ou de déclarer victoire face à Omicron

Alors que certains pays comme le Danemark ont levé aujourd’hui presque toutes les restrictions anti-coronavirus, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti mardi qu’il est trop tôt pour les pays de crier victoire.

« Il est prématuré pour tout pays de se rendre ou de déclarer victoire », face au nouveau coronavirus a déclaré le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Genève. « Ce virus est dangereux, et il continue d’évoluer sous nos yeux », a-t-il ajouté, relevant que son organisation suit actuellement « quatre sous-variants d’Omicron qui suscitent des inquiétudes, dont le BA.2 ».

Son appel à la prudence intervient alors que la plupart des régions du monde font face à une progression des décès. Et dans le même temps, certains pays envisagent le retour à la normalité.

C’est le cas du Danemark, qui a quasiment levé toutes les restrictions imposées dans le royaume, alors que le variant Omicron continue de se propager au sein de la population.

Si le virus évolue, les vaccins devront peut-être aussi évoluer

« Nous sommes préoccupés par le fait qu’un récit s’est installé dans certains pays selon lequel, en raison des vaccins et de la transmissibilité élevée d’Omicron, et de sa moindre gravité, prévenir la transmission ne serait plus possible », a affirmé le chef de l’OMS, précisant que « rien de tout cela ne pourrait être plus éloigné de la vérité ».

Une façon pour le patron de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU de rappeler que « ce virus est dangereux ». D’autant que le nouveau coronavirus va continuer à évoluer.

L’OMS a ainsi appelé les pays à poursuivre les tests, la surveillance du virus et son séquençage. « Nous ne pouvons pas combattre ce virus si nous ne savons pas ce qu’il fait. Et nous devons continuer à travailler pour que toutes les personnes aient accès aux vaccins », a insisté le Dr Tedros.

Il a également estimé que si le virus continue à évoluer, « les vaccins devront peut-être aussi évoluer ». D’autant que « les variants du SRAS-CoV-2 peuvent continuer à échapper aux anticorps neutralisants induits par les vaccins contre les variants antérieurs ».

Près de 90 millions de cas d’Omicron

En outre, le réservoir de bêta-coronavirus est important, et de nouveaux croisements avec l’homme sont probables. « Si nous nous préparons maintenant, le temps nécessaire à la fabrication de vaccins à grande échelle sera réduit et des vies seront sauvées », a dit le chef de l’OMS.

Depuis que le variant Omicron a été identifié pour la première fois il y a tout juste 10 semaines, près de 90 millions de cas ont été signalés à l’OMS, soit plus que ce qui a été signalé pendant toute l’année 2020.  Or « plus de transmission signifie plus de décès », a mis en garde le Dr Tedros, qui s’est inquiété de « la progression des décès liés à la Covid-19 dans la plupart des régions du monde ».

La semaine dernière, 22 millions de cas de Covid19 ont été signalés dans le monde. « Ce qui est plus inquiétant, c’est la forte augmentation des décès », a déclaré de son côté, Maria Van Kerkhove, en charge de l’unité des maladies émergente à l’OMS. Pour cette responsable technique de l’OMS pour la Covid-19, la prudence est de mise car « de nombreux pays n’ont pas encore dépassé le pic d’Omicron et beaucoup ont de faibles niveaux de vaccination ».

« Ce n’est pas le moment de lever toutes les restrictions d’un coup »

Plus globalement, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU veut éviter toute levée rapide des restrictions. « Nous ne demandons à aucun pays de réinstaurer des confinements. Mais nous appelons tous les pays à protéger leur population en utilisant tous les outils disponibles, et pas que les vaccins », a souligné le Dr Tedros.

« Ce n’est pas le moment de lever toutes les restrictions d’un coup. Nous demandons toujours la prudence lorsqu’il s’agit d’établir des mesures et de les lever pièce par pièce. Chaque pays doit le mettre en œuvre en analysant sa situation », a fait remarquer la Dre Van Kerkhove.

A ce sujet, le Directeur exécutif chargé des situations d’urgence sanitaire à l’OMS veut prévenir tout mimétisme. « S’il vous plaît, ne vous contentez pas de suivre ce que font les autres pays. Vous devez examiner votre propre situation et "tracer votre propre chemin" pour sortir de la pandémie », a déclaré le Dr Mike Ryan.

Plus de 373 millions de cas dans le monde dont plus de 5,65 millions de morts

Selon ce médecin irlandais, « si l’on veut rouvrir rapidement, il faut aussi être capable de rouvrir rapidement ». « Vous devez tenir la communauté informée. Il faut être flexible et être prêt à changer les règles », a-t-il dit.

« Il faut se réjouir lorsque certains pays passent à une autre phase du contrôle de la Covid-19, mais nous devons être conscients que ce n’est pas un chemin droit », a ajouté le Dr Ryan, en réponse à une question sur la levée des restrictions au Danemark.

« Il faut répéter encore et encore que les vaccins fonctionnent. Dans les pays où l’accès aux vaccins est généralisé, la grande majorité des personnes hospitalisées n’étaient pas vaccinées », a expliqué pour sa part, la Dre Kate O’Brien, Directrice du Département Vaccination, vaccins et produits biologiques de l’OMS.

La pandémie a fait officiellement plus de 5,65 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, sur plus de 373 millions de contaminations confirmées, selon un décompte établi mardi par l’OMS. A la date du 31 janvier 2022, près de dix milliards de doses de vaccin ont été administrées dans le monde dont la majorité dans les pays riches.