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Les droits humains doivent être au cœur de la solution à la crise au Sri Lanka, selon la Coordonnatrice résidente des Nations Unies

La grave crise économique au Sri Lanka ne montre aucun signe de fin prochaine, le nouveau Premier ministre du pays, Ranil Wickremesinghe, mettant en garde contre des jours plus difficiles à venir. Hanaa Singer-Hamdy, la plus haute responsable de l'ONU au Sri Lanka, a déclaré à ONU Info qu'au milieu des manifestations violentes et de l'imposition de l'état d'urgence, toute solution doit impliquer une démocratie solide et le respect des droits de l'homme.

« Depuis le début de la crise, l'ONU a suivi de près plus de 1.000 manifestations. Au départ, celles-ci étaient pacifiques, animées par la participation citoyenne et caractérisées par des appels à un changement de gouvernement. Des partis politiques, des syndicats, des syndicats étudiants, le clergé et d'autres groupes d'intérêt y participaient.

Mais à mesure que la pénurie de gaz et de carburant devenait plus importante, nous avons commencé à assister à de violents affrontements. Une soixantaine de maisons ont été incendiées, environ huit personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées.

La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a appelé les autorités à enquêter de manière indépendante, approfondie et transparente sur toutes les attaques qui ont eu lieu, en particulier contre les manifestants pacifiques.

Il doit y avoir un dialogue significatif et inclusif avec toutes les composantes de la société, pour relever les défis socio-économiques auxquels la population est confrontée. La stabilité politique est essentielle pour créer un environnement propice aux négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), qui pourra ensuite ouvrir la voie à la reprise économique.

Nous espérons que le Sri Lanka trouvera bientôt une solution pacifique à la crise actuelle, afin d'alléger les souffrances de la population, de renforcer la démocratie et les droits de l'homme et de prévenir de nouvelles violences.

Soutien constant de l'ONU

Hanaa Singer-Hamdy, Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Sri Lanka.
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Hanaa Singer-Hamdy, Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Sri Lanka.

L'ONU a travaillé sans relâche, pendant de nombreux mois, pour aider le Sri Lanka à faire face. Nous avons essayé de soutenir et de réduire l'impact sur les groupes les plus vulnérables, et nous travaillons en étroite collaboration avec les institutions financières internationales comme la Banque mondiale et le FMI, pour aider à assurer leur soutien de manière coordonnée.

Il est impératif que nous prévenions une crise humanitaire, nous devons donc intervenir maintenant.

L'ONU a concentré son intervention sur quatre domaines critiques : la santé, la sécurité alimentaire, la protection sociale et les conseils en matière de politique économique.

En matière de santé, nous aidons le ministère de la Santé à surveiller de près l'approvisionnement médical disponible et à coordonner l'achat de médicaments et de fournitures médicales d'urgence auprès des partenaires de développement, y compris les dons pour combler les lacunes immédiates : en raison d'un manque de devises étrangères, le pays ne peut pas acheter de médicaments.

En matière de sécurité alimentaire, nous aidons les agriculteurs à adopter de bonnes pratiques agricoles et fournissons des transferts monétaires, tandis qu'en matière de protection sociale, nous conseillons au gouvernement de donner la priorité à certaines mesures et de tirer le meilleur parti du système déjà en place.

Le quatrième thème est celui des conseils en matière de politique macroéconomique. L'ONU a fourni une note de politique avec des mesures clés pour soutenir la stabilisation macro-économique et la viabilité de la dette, pour soutenir le gouvernement dans ses discussions avec le FMI et d'autres institutions financières internationales.

La partie technique du gouvernement fonctionne toujours, et mes collègues de toutes les agences de l'ONU continuent de travailler avec leurs homologues dans les ministères. Nous discutons de sources de financement innovantes, qui aideront le Sri Lanka à se redresser.

J'espère qu'il y aura bientôt un cabinet gouvernemental en place, et que notre travail se poursuivra, mais sur le plan technique, je pense que nous travaillons tous encore assez étroitement.

Rayons vides dus au manque d'approvisionnement des supermarchés de Colombo, au Sri Lanka (archives)
© ADB/M.A. Pushpa Kumara
Rayons vides dus au manque d'approvisionnement des supermarchés de Colombo, au Sri Lanka (archives)

Assurer un avenir inclusif et durable

Notre travail ne consiste pas seulement à répondre aux besoins immédiats de la population, mais aussi à prévenir les crises profondes. Nous devons donc aider à éviter que Sri Lanka ne recule dans des domaines tels que l'accès à la santé et à l'éducation.

Malgré ce qui se passe actuellement, le pays est un modèle en Asie du Sud-Est, nous devons donc protéger tous les acquis : cette crise n'affecte pas seulement les groupes traditionnellement vulnérables, mais aussi la classe moyenne et la classe moyenne inférieure, qui recule également dans la catégorie vulnérable.

Nous connaissons tous l'histoire du Sri Lanka, nous devons donc maintenir une vision de la manière d'assurer la cohésion sociale et la résilience au niveau communautaire, et nous soutenons une politique et une recherche dédiées au sein du ministère des Finances, en nous concentrant sur les mesures politiques à moyen terme.

Enfin, nous reconnaissons également qu'il existe des causes profondes politiques et systématiques plus larges qui ont perpétré la discrimination et sapé les droits de l'homme et qu'il convient de s'y attaquer en permanence. À cette fin, nous finalisons le prochain cadre de développement durable des Nations Unies pour le Sri Lanka, qui couvre les années 2023 à 2027, et comprend un certain nombre de stratégies et de programmes pour aider le pays à construire une économie plus durable et inclusive qui profite aux gens et à la planète ».