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Myanmar : un an après le coup d’État, une action internationale plus forte est nécessaire, selon un expert de l’ONU

Un an après le coup d’État perpétré par l’armée du Myanmar, les États doivent prendre « des mesures internationales plus énergiques avant qu’il ne soit trop tard », a imploré mardi Tom Andrews, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Myanmar.

« L’heure n’est pas à la rhétorique, mais à une action significative », a déclaré dans un communiqué Tom Andrews. L’expert indépendant onusien exhorte la communauté internationale à « prendre des mesures fortes et significatives pour couper l’accès de la junte aux armes, aux fonds et à la légitimité ».

M. Andrews a réitéré l’urgence pour le Conseil de sécurité des Nations Unies d’imposer un embargo sur les armes à destination de l’armée. Il a également souligné la nécessité d’augmenter de manière significative « la pression financière sur la junte, comme le font de nombreuses personnes au Myanmar par le biais de boycotts ».

Le Rapporteur spécial a également publié une vidéo présentant les voix de certaines personnes ayant beaucoup souffert au Myanmar et agissant pour défendre leur pays.

« La junte militaire fonctionne comme une entreprise criminelle »

« Le fait qu’une année se soit écoulée sans qu’aucune résolution du Conseil de sécurité n’impose un embargo complet sur les armes - alors que des armes continuent d’affluer vers la junte et de tuer des innocents - est inacceptable, a fait valoir M. Andrews, relevant que « le peuple du Myanmar mérite mieux de la part des Nations Unies ».

« La junte militaire fonctionne comme une entreprise criminelle », a-t-il ajouté, soulignant qu’il publierait bientôt un rapport identifiant les armes qui continuent d’affluer dans l’arsenal de la junte et leur provenance. Selon l’expert onusien, l’armée  du Myanmar (Tatmadaw) commet « des meurtres, des tortures, des enlèvements, des déplacements forcés, tout en volant les revenus et en saisissant les biens qui appartiennent de droit au peuple du Myanmar ».

Et le pire, « c’est qu’ils semblent s’en tirer à bon compte ». « Leurs attaques se poursuivent sans relâche. Les souffrances du peuple du Myanmar ne cessent d’augmenter », a regretté le Rapporteur spécial, relevant la nouvelle escalade de la violence de ces derniers mois. « Nous avons assisté à une campagne de terreur désormais généralisée dans tout le pays ».

Les États membres de l’ONU doivent prendre des mesures énergiques

Son équipe indique avoir reçu de nouvelles informations faisant état « de massacres, d’attaques contre des hôpitaux et des cibles humanitaires, ainsi que de bombardements et d’incendies de villages ».

Malgré les grands risques et les immenses difficultés, le peuple du Myanmar réagit avec courage, ténacité et un engagement inébranlable pour « sauver son pays et l’avenir de ses enfants ». Face aux attaques aériennes, aux arrestations massives et à la torture, les populations continuent à faire grève, à protester, à s’exprimer et à se défendre. « Ils ont besoin et méritent un soutien plus fort de la part de la communauté internationale », a plaidé M. Andrews, rappelant qu’en « ce premier anniversaire du coup d’État illégal de la junte militaire, le meilleur et le pire de l’humanité se déploient au Myanmar ».  

« Alors que nous marquons ce jour sombre et ce qui s’apparente à une occupation militaire du Myanmar, ne laissons pas la communauté internationale et les États membres des Nations Unies se contenter de mots d’inquiétude, mais prendre des mesures énergiques. Le peuple du Myanmar ne mérite rien de moins », a conclu l’expert indépendant onusien.

NOTE :

Les Rapporteurs spéciaux et Experts indépendants font partie de ce qui est désigné sous le nom des 'procédures spéciales' du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, l’organe le plus important d’experts indépendants du Système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme général appliqué aux mécanismes d’enquête et de suivi indépendants du Conseil qui s’adressent aux situations spécifiques des pays ou aux questions thématiques partout dans le monde. Les experts des procédures spéciales travaillent à titre bénévole ; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ils ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants des gouvernements et des organisations et ils exercent leurs fonctions à titre indépendant.